Il est d’usage, depuis Vatican II, de considérer quatre  « grandes ressources » aux diocèses :

– Le denier de l’Eglise, mis en place après 1905, suite à la confiscation des biens et la séparation de l’Eglise et de l’Etat.

– Les quêtes (offrandes  des fidèles, le dimanche, ou les jours de fêtes, ou pendant les cérémonies : baptême, mariage, obsèques …).

– Les casuels (offrandes des familles à l’occasion des baptêmes, mariages et obsèques).

– Les offrandes de messes. (Ces dernières étant plus spécifiquement destinées aux prêtres pour les messes  célébrées et appliquées aux intentions des donateurs).

Une autre qui n’est pas  répertoriée comme « grande ressource »  mais qui a une place importante dans les ressources du diocèse sont les dons et legs, par lesquels  des personnes  donnent au diocèse, tout ou partie de leur biens,  soit de leur vivant (donation), soit à leur décès (legs).

Ces ressources étaient les mêmes auparavant, mais elles n’étaient pas forcément clairement identifiées  dans les comptabilités paroissiales ou diocésaines.

La nouveauté  de l’après concile a été de veiller à donner à chaque prêtre un revenu à peu près équivalent, qu’il soit dans une paroisse « pauvre » ou dans une paroisse « riche » ; pour cela des systèmes de péréquation ont été mis en place.

1- Création d’une  contribution paroissiale,  soit par le prélèvement au profit de  la curie diocésaine, d’une «  taxe »  sur les  quêtes et casuels, soit par la  mise en place de plusieurs quêtes spécifiquement diocésaines. Dans le diocèse  d’Autun, c’est un prélèvement sur quêtes et casuels, actuellement de 22%. En contrepartie, la curie assure directement le  même traitement pour tous les prêtres, depuis le jeune prêtre ordonné jusqu’à  l’évêque.

2- Afin de respecter l’équité entre les uns et les autres, le nombre d’offrandes de messe versées à chacun est identique aussi, 25 par mois, permettant ainsi à ceux qui sont obligés de célébrer « pro populo » (aux intentions du peuple), c’est-à-dire l’évêque et les  curés, qui doivent célébrer gratuitement le dimanche,  tout comme aux prêtres malades,  de ne pas êtres pénalisés par rapport à ceux qui peuvent célébrer tous les jours.

3- Afin de permettre  le suivi de l’inflation, et donc le maintien du pouvoir d’achat, il a été instauré un point diocésain, qui  sert de base pour le traitement, et qui sert de base aussi pour les compléments de revenus que peuvent être les « points logements » quand un prêtre n’est pas logé par le diocèse, ou pour les prêtres âgés et dépendants, pour leur permettre de  faire face au coût de l’EHPAD. Ce point est  réévalué par le conseil d’administration au moment du vote du budget de l’année suivante.

Une autre « nouveauté institutionnelle »  a été de remplacer les anciens « conseils de fabriques »  paroissiaux, par un  conseil paroissial pour les affaires économiques (CPAE), et d’instaurer au niveau diocésain un conseil  diocésain pour les affaires  économiques (CDAE), cette obligation qui date de 1965, a néanmoins mis un certain temps pour être appliquée, puisque le  CDAE diocésain date de 1995, et certains CPAE  sont plus récents encore.

Enfin pour  permettre un suivi  en temps réel de la situation financière du diocèse, qui devient de plus en plus « tirée » pour reprendre l’expression de  Jean Bletton, le conseil d’administration a choisi de suivre l’économe diocésain dans l’installation de deux outils de gestion informatiques,  l’un pour l’immobilier et l’autre pour la  gestion comptable et budgétaire, qui devraient permettre de réagir  en cours d’année si  les indicateurs sont aux rouges, sans attendre  de constater le résultat (bon ou mauvais), en début d’année suivante.

On peut noter aussi que toutes  ces modifications, aménagements dans l’organisation, se sont faites sous l’impulsion de  groupes de travail de la Conférence des Evêques de  France (CEF) et de l’Union des Associations Diocésaines de France (UADF). Il en résulte  une certaine harmonisation des pratiques qui permet des comparaisons entre diocèses, et donc une entraide possible par l’échange de bonnes pratiques,  dans le respect total de l’autonomie de chaque diocèse.

Gabriel de Marguerye