Au secours des finances et de la convivialité

En 1962, de nombreuses paroisses faisaient encore des kermesses : une journée de rencontre et de convivialité autour de stands équipés pour des jeux ou des « ventes de charité », afin de renflouer les caisses de la paroisse…

kermesses1En 50 ans, les kermesses ont pratiquement disparu. Parce qu’elles nécessitaient une préparation très importante, un investissement en temps, en matériel et en personnel dont la motivation et les forces se sont émoussées avec l’âge et la difficulté de renouvellement.

Par ailleurs, la société civile propose une palette de  distractions dont l’intérêt dépasse largement ce qu’une paroisse peut offrir…

On a vu cependant se multiplier des « repas paroissiaux » qui nécessitent sans doute une préparation plus souple tout en maintenant bien la convivialité à l’intérieur d’une communauté chrétienne.

Par ailleurs, d’heureuses initiatives ont vu le jour, qui vont dans le même sens, tout en apportant des revenus substantiels aux paroisses, ce qui n’est pas un  luxe !…

Ainsi se multiplient les lotos, les vides-greniers où des équipes de laïcs se passionnent pour permettre à tous ceux qui le veulent de trouver un intérêt à la mesure de leurs possibilités, de leur temps, de leur « recherche » et d’assurer une certaine convivialité.

Fini donc le temps des stands de tir à la carabine ou du « casse-vaisselle », les lotos, les brocantes et les repas paroissiaux ont encore de beaux jours devant eux !

Les souvenirs de Roger-Jean Philibert

Prêtre en retraite depuis août 2010, on m’a sollicité pour rappeler ces grandes rencontres qu’étaient les repas de paroisse.

Pendant 18 ans à Ste-Thérèse de Chalon, 23 route de Givry, prêtre attaché à cette communauté de chrétiens de 1973 à 1990, j’ai vécu ces temps forts pour aider à faire naître une communion d’amitié avec les paroissiens et de même pour aider notre diocèse en trouvant des ressources complémentaires pour l’agrandissement et la vie matérielle de la paroisse entre autres :

– Les nouvelles salles à côté de l’église. Avec le cercle de St-Joseph, sous la direction en ce temps du « Général ? » Avec une quinzaine de personnes dont au départ Gabriel Petiot, M. Duperrier, M. et Mme Moreaux, M. Vadot, M. et Mme Guillet, Mme Tillier , Mme Saudin, Mme Rameau, Mme Lesoux, M. et Mme Vassor, les Scouts et Guides de Sainte-Thérése, nous nous retrouvions trois fois dans l’année.

– La première rencontre au début de l’automne avait pour but de fixer la date et le lieu du repas (toujours à  la salle Brassens à Saint-Rémy).

– La seconde rencontre nous permettait d’envisager les répartitions des tâches (les lots pour la loterie, les billets à distribuer et à vendre, les affiches dans les divers commerces sur la paroisse).

– Puis la  troisième rencontre nous amenait à répartir les derniers détails (qui va s’occuper des tables, des chaises, des couverts, du service, de l’accueil, des derniers achats, du décor, des menus ?  etc.).

kermesses2Le jour J (dimanche) grand branle-bas de combat, la troupe était à l’heure de bon matin à la salle des fêtes, le tablier à la main, le sourire au coin des lèvres. Tout le monde assurait la préparation et faisait de cette salle une belle salle à manger chaleureuse. Vers 12h, 12h30 accueil des premiers participants au repas, vérifier si ces derniers avaient bien été inscrits et payer leur repas, les conduire à leur place à table, savoir mettre à l’aise avec le mot qui convient, servir l’apéritif. Depuis le départ comme il me semble encore de nos jours, le menu comprenait poule au pot avec riz ou choucroute garnie, fromages, desserts variés et toujours différents gâteaux suivant les années (boulangers et pâtissiers Radix).

Le repas servi avec précaution par une douzaine de personnes bénévoles toujours à l’affut du manque de pain ou d’eau (le vin étant pris et payé par les participants) nous vivions, autour de 150 à 180 personnes, une très bonne journée de rencontre, d’amitié, de retrouvailles et de communauté chrétienne.

Pendant le temps du dessert (souvent de mon temps) nous avions la chance d’avoir le groupe Schérazade, des chameaux qui venaient non seulement pour nous distraire et faire digérer mais aussi pour animer et partager avec nous leurs musiques, leurs chansons.

Certaines années au moins deux ou trois années, votre humble prêtre a chanté avec émotion accompagné par la musique le nouveau chant en vedette : « Prendre un enfant par la main pour l’emmener vers demain… ».

Pendant le repas de cette belle troupe, nous avions le tirage des lots de la loterie, grands moments de joie, surprise, émotion, reconnaissance.

Après une autre partie de musique et chants avec des personnes du repas, il fallait penser tout doucement à nous séparer et à nous dire merci et à l’an prochain.

Après avoir remis en place la salle des fêtes, récupéré les restes du repas il restait à nous quitter et regagner nos domiciles pour nous reposer un peu, joyeux et contents d’une belle réussite, sans avoir oublié de prendre date pour le bilan de la fête (très important) .

Ce repas paroissial je l’ai continué après mon départ de Sainte-Thérèse. De 1990 à 2009 à la paroisse de Buxy (devenu Saint-Vincent-des-Buis), dès mon service de prêtre nous avons décidé de relancer cette fête « le repas de paroisse » d’abord pour mieux nous connaître entre nous (car il y avait des villages à mettre en mouvement) puis pour aider à restaurer intérieurement l’église Saint-Germain-lès-Buxy, gros chantier et d’énormes frais pour le diocèse, la commune et la paroisse elle-même, la commission des finances aidée de bonnes volontés a pris en charge cet événement. On a même fait un loto-goûter pour avoir plus de recette en 1992. Une dizaine de personnes ayant l’habitude des grands repas de famille s’est mise en route avec le même programme, trois rencontres, fignoler les repas, demander un traiteur du coin, les prix, les différents repas, s’occuper du bon vin (cave de Buxy). Trouver des personnes pour animer les temps creux. Chaque année, des musiciens, des chanteurs ou chanteuses, des conteurs, des clowns. Mais quel souffle quand on voyait après,  les résultats de ce grand moment : le repas paroissial.

 Pour terminer, alors que je suis en retraite mais aussi au service de la paroisse Jean XXIII, ma grande surprise en assurant dans ce coin de la Bresse : il y a trois repas de paroisse par an, un à Ouroux en mars, un à Simandre en août et un à St-Germain-du-Plain en septembre !

 Alors je rends grâce au Seigneur pour ces belles rencontres et ces bons moments où j’ai partagé beaucoup de joie et d’amitié et aussi un peu d’aide financière pour nos bâtiments qui ont besoin de transformations et de rajeunissements.

Vive le repas de paroisse !

Roger -Jean  Philibert

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Repas à la paroisse Saint-Cosme de Chalon-sur-Saône en 1985