Ceci se veut être un témoignage en tant que tel, il peut être complété, modifié et même contesté.

Appelé « petit séminaire Saint-Hugues » il accueillait des jeunes, en grande partie originaire du Charollais-Brionnais, mais aussi de Mâcon… et même d’autres régions.
La plupart des élèves venaient du monde rural, plutôt modeste et simple. Certains étaient d’autres milieux sociaux, d’où une assez grande diversité, qui était bien vécue. A cette époque les traditions chrétiennes étaient assez fortes, la pratique était importante, ainsi que l’attachement à l’Eglise ; il y avait un curé par petite paroisse.
Les parents désiraient une éducation solide : études sérieuses, sens des valeurs, éducation chrétienne. Une proportion assez grande venait avec la perspective d’être prêtre. Ce projet évoluait assez souvent au fur et mesure des études, de l’âge.

photo1_500Au niveau des études l’enseignement était solide et menait jusqu’au BAC (1re et 2e parties). Quelques-uns se présentaient au BEPC en classe de 3e et avec succès. Le cadre favorisait bien les études : cours nombreux, professeurs compétents et qui suivaient bien les élèves. Le temps de silence et les études surveillées fournissaient une aide importante.
Les jeunes, dont les familles étaient proches de Semur, pouvaient rejoindre leurs parents le dimanche. Les autres avaient des études « libres » et une bonne promenade l’après-midi (bien acceptée).

L’équipe de professeurs, y compris le supérieur, se composait de douze prêtres ; chaque classe avait un professeur principal. L’un d’eux était responsable du chant, de la discipline, de la surveillance des études.

Ces professeurs prêtres étaient d’âge différent, certains plus proches que d’autres des élèves. Leur sacerdoce pouvait être un témoignage, chaque élève avait un « directeur spirituel », qui le voyait régulièrement pour l’accompagner dans son cheminement et aussi pour la confession très fréquente.

Certains élèves, qui étaient là pour leurs études, avaient un bagage intellectuel solide, important, qui leur permettait d’accéder à des postes importants dans la vie profane : médecins, etc.
Je m’étendrais davantage sur le côté spirituel, qui est sans doute moins objectif, et qui pouvait varier.
Souvent les jeunes venaient de familles chrétiennes, avec un fond religieux solide, dans la majorité des cas.

Le règlement était le même pour tous : messe chaque matin à une heure assez matinale et après un temps de prière : prières avant et après les classes, prières avant et après les repas. Ce régime pouvait être lourd pour ce « règlement » spirituel et peu adapté au monde de l’époque. Avec les exigences et le règlement sévère, beaucoup ont appris le sens de l’effort, de la discipline, du travail bien fait et de la foi célébrée et vécue. Certains, après coup, ont reconnu les bienfaits de toutes ces exigences.
La vie de communauté était bonne, elle demandait des efforts, des amitiés solides se sont nouées et ont duré.photo2_500

Les professeurs, tous les prêtres, parfois anciens, d’autres plus jeunes, avaient sans doute de la peine à partager les mêmes vues ; les élèves ne s’en rendaient pas bien compte.
En 1969 il a fallu fermer ce séminaire, les élèves diminuaient, surtout à partir de la classe de seconde ; des établissements un peu semblables se mettaient en place. Le manque de prêtres se faisait déjà sentir, de nouvelles séries d’études apparaissent…

En résumé celui qui écrit ces lignes peut témoigner que ce séminaire a bien rempli sa mission pendant de nombreuses années en formant des prêtres ; ils sont nombreux dans le diocèse. Des laïcs sont passés parfois jusqu’au bout de leurs études qui les ont conduits à de belles carrières ; ils ont été formés à une vie chrétienne authentique, parfois avec des responsabilités importantes. Je rends grâce au Seigneur, à l’Eglise, pour cette mission accomplie dans le contexte de l’époque.
Pour certains élèves cela n’a pas été toujours évident et facile.

Merci à tous les professeurs qui ont vécu leur sacerdoce au service de tous ces jeunes. Ce séminaire a été un « phare » pour tout le Charollais-Brionnais.

Henri Bouchot

photo3_500

Réunion d’anciens élèves de Semur le 3 mai 2012