Des œuvres paroissiales

Depuis l’origine, l’Église annonce la Bonne Nouvelle par la Parole et par les actes. Les Actes des Apôtres nous rapportent, en même temps que l’annonce de la Parole, les secours de la communauté aux malades, aux veuves, aux personnes dans la besoin. Tout au long de son histoire, l’Église a ainsi inventé et organisé des « œuvres » de toutes sortes : charité, éducation, enseignement, loisirs, etc. Les paroisses ont toujours soutenu de telles « œuvres », le plus souvent impulsées par le diocèse.

Au début du XXe siècle, en 1905, la loi de séparation des Églises et de l’État a posé un problème aux paroisses pour l’organisation de ces « œuvres », car, selon la loi française, elles n’ont pas d’existence juridique. Il fallait donc trouver une couverture légale aux œuvres paroissiales. Car on ne manquait pas de continuer d’organiser des activités pour répondre aux besoins que l’on rencontrait, par exemple de créer des patronages ou des colonies de vacances.

Des associations paroissiales

Un des pionniers de ces initiatives dans le diocèse a été le père Jérôme Falconnet. Né à Paray-le-Monial en 1881, prêtre en 1906, à Louhans de 1908 à 1929, c’est là qu’il a créé la première colonie de vacances du diocèse. Et pour lui donner une existence légale, il a fondé l’association l’Étoile louhannaise, selon la loi de 1901.

Par la suite, dans toutes les paroisses un peu importantes du diocèse, de telles associations ont été créées par les curés ou les vicaires. Le plus souvent on les intitulait « Association d’Éducation Populaire de… ». Les statuts leur donnaient une large palette d’activités : patronages, colonies de vacances, théâtre, cinéma, bibliothèque, chorale, préparation militaire, et toutes activités sociales, sportives et culturelles… Pour beaucoup d’associations l’âge d’or de leur vitalité à été les (jolies) colonies de vacances.

Au fil des ans

Au fil des années, ces associations paroissiales voyaient leurs activités se transformer et parfois disparaître, en même temps que se transformaient ou disparaissaient d’une part les besoins et les centres d’intérêt des paroissiens et d’autre part la présence et aussi les centres d’intérêt des prêtres et autres animateurs des associations.

associations-paroissiales

Décembre 2008, l’association La Rémigienne de Sornay organise des pièces de théâtre pour petits et grands, des voyages, du chant choral, des animations liturgiques, des repas…

Avec la disparition presque totale des colonies de vacances paroissiales, beaucoup d’associations se sont mises en sommeil, alors qu’elles avaient accumulé un patrimoine certain. Il fallait faire le point de la situation. Dans les années 1990-2000, l’évêque et le Conseil épiscopal ont demandé que chaque association relise ses statuts et précise ses liens avec la paroisse. Certaines l’ont fait. La plupart ne l’ont pas fait, soit parce que le curé nouvellement arrivé dans la paroisse s’en désintéressait complètement, soit par refus pur et simple de leur conseil d’administration de reconnaître et de formaliser ce lien.

Certaines associations ont prononcé leur dissolution en refusant la dévolution de leur actif aux paroisses qui les avaient créées. Ce qui faisait dire à un ancien paroissien : « J’ai entendu pendant des années le père curé et le vicaire de la paroisse réclamer de l’argent pour la colo, et c’étaient les petites mémés du quartier qui ouvraient leur porte-monnaie, et maintenant c’est tout parti ailleurs ! »

Aujourd’hui

Nous n’avons pas fait l’étude exhaustive de ce que sont devenues les nombreuses « associations paroissiales ». Certaines d’entre elles continuent d’être actives, en lien avec leur paroisse (devenue grande paroisse), pour être le support juridique de certaines activités comme des camps de jeunes ou l’organisation de foires aux puces, etc.

D’autres, qui étaient paroissiales à l’origine mais qui n’ont plus de lien réel avec leur paroisse, continuent d’exister et de proposer certaines activités sportives, culturelles ou de loisirs.

Mais la plupart des activités paroissiales peuvent être organisées en lien avec l’Association diocésaine. Ce qui fait qu’il semble que beaucoup d’associations paroissiales encore existantes sont plus ou moins en sommeil.

Fernand Michel