Le terme « communauté nouvelle » est un terme large qui englobe des situations variées. Dans le diocèse d’Autun, depuis une quarantaine d’années, sont présentes des communautés nouvelles aux charismes différents. Nous pouvons distinguer deux grandes « familles » : les religieux et religieuses comme les Frères et les Sœurs de Saint Jean et des groupes comportant des états de vie différents mais complémentaires, telle la communauté de l’Emmanuel.

Cette petite note n’a pas pour but de recenser les communautés nouvelles de Saône et Loire ni de fournir des renseignements les concernant. Elle vise simplement à rappeler quelques repères.

L’histoire de l’Eglise est d’une merveilleuse richesse, signe des dons du Saint Esprit. Depuis les origines jusqu’à nos jours sont apparus des groupes d’hommes et de femmes désireux de s’engager totalement à la suite du Christ et de se mettre au service de la mission. Ils ont vu le jour dans le sillage de témoins-fondateurs.

Le XXe  siècle a vu s’épanouir, à côté des religieux et religieuses, des formes de vie évangélique chez les laïcs. Les grands ordres avaient leurs oblats. Ils ont développé oblatures régulières et séculières. Ils ont aussi promu des « familles » se réclamant de leur spiritualité. Sont nés, aussi, des instituts séculiers qui offrent à des personnes entièrement insérées dans le « siècle » des espaces de consécration et de ressourcement. Notre diocèse compte également des vierges et veuves consacrées, dont l’existence est traditionnelle dans l’Eglise…

A la suite de Vatican II et, chez nous, après les grandes secousses des années 1968-1975, sont apparues des communautés ferventes soucieuses de mettre l’accent sur la conversion du cœur, l’adoration et le service des frères. Elles regroupent nombre de fidèles en recherche d’un sens à leur vie. Leur présence modifie et enrichit le paysage ecclésial.

Sous la mouvance du Saint Esprit, l’Eglise ne cesse de se construire dans la diversité. Cette richesse même conduit parfois à des incompréhensions et des conflits. Cela dit, quand la différence se vit dans l’écoute, le respect et le pardon, elle tisse la robe du Christ. C’est un enjeu permanent, un appel quotidien aux pasteurs qui ont la charge de guider le troupeau. Dans le contexte difficile crée par la mondialisation ainsi que les formes variées de l’athéisme contemporain, à cause, aussi, de la multiplicité des propositions religieuses ou philosophiques, notre Eglise a besoin de voir ses forces vives se mobiliser afin de proposer la foi.

Père Georges Auduc

La Communauté de l’Emmanuel

La Communauté de l’Emmanuel est l’une de ces « communautés nouvelles » apparues dans l’Eglise dans le contexte de l’après concile, dans la mouvance du Renouveau charismatique catholique. Elle a été approuvée par de nombreux évêques dans leurs diocèses, puis par Rome pour le monde entier en 1992.

communautes-nouvellesFondée en 1972 par Pierre Goursat (décédé le 25 mars 1991) et Martine Laffitte (aujourd’hui Catta), elle rassemble des couples, des familles, des célibataires, des diacres, des prêtres, des consacré(e)s dans le célibat. Tous sont animés d’un même appel : annoncer ensemble le Christ et son Espérance. Ils vivent une vie fraternelle, à la fois contemplative et apostolique.

Pierre Goursat se décrivait lui-même comme un adorateur. Il passait des heures en adoration de jour comme de nuit devant le Saint Sacrement. Il éprouvait une grande compassion pour les pauvres et pour ceux qui ne connaissent pas le Seigneur. Cette compassion se traduisait chez lui par un grand désir de leur annoncer de quel amour ils étaient aimés : c’est l’évangélisation. La Communauté a hérité de Pierre Goursat cette grâce d’adoration, de compassion et d’évangélisation qui la caractérise.

La Communauté tire son nom d’une phrase de l’Evangile : « On l’appellera du nom d’Emmanuel, ce qui se traduit par Dieu avec nous » (Matthieu 1,23). Pour la Communauté Emmanuel, c’est « Dieu avec nous dans la vie de chaque jour ». A l’image de Jésus-Christ qui s’est fait proche par son incarnation, « être Emmanuel » c’est vivre dans le monde une vie simple, missionnaire, soutenue par l’amour de Marie, qui la première l’a porté au monde. Ceux qui choisissent d’entrer dans la Communauté de l’Emmanuel gardent une réelle souplesse de vie, expressément voulue par le fondateur pour des personnes laïques engagées dans le monde. Leur vie de prière les aide à accueillir Dieu dans leur quotidien et à Le donner au monde dans lequel  ils vivent engagés.

La Communauté de l’Emmanuel est tout entière missionnaire : mission d’évangélisation des personnes et de la culture, mission de présence et de service au nom de Jésus-Christ auprès des pauvres et des malades, mission de promotion humaine et spirituelle, familiale et sociale.

Présente aujourd’hui dans 57 pays de tous les continents, elle compte 9.000 membres parmi lesquels 220 prêtres, 115 séminaristes, 180 hommes et femmes consacrés dans le célibat.

Dès les débuts de la Communauté de l’Emmanuel, après une première rencontre du Renouveau à Vézelay en 1974 – lieu dédié à sainte Marie-Madeleine (celle qui avait lavé les pieds de Jésus) – Pierre Goursat eut l’inspiration d’organiser une rencontre des différents groupes de prière et communautés du Renouveau Charismatique à Paray-le-Monial en 1975 car « être aux pieds du Seigneur, c’est bien ; être sur son Coeur, c’est mieux ! » C’est une fois là-bas que l’on découvrit que c’était l’année du Tricentenaire des Apparitions. Ces premières sessions d’été organisées par la Communauté de l’Emmanuel à Paray rassemblèrent quelques centaines de personnes tandis que la spiritualité du Cœur de Jésus semblait – en France tout au moins – complètement marginale, anachronique, voire oubliée. Mgr Gaidon, qui venait d’être nommé supérieur des Chapelains de Paray, accueillit chaleureusement ces nouveaux pèlerins.

Année après année, le nombre des participants a augmenté, les sessions se sont multipliées et ont pris un caractère résolument international. Marthe Robin, fondatrice des Foyers de Charité, a confirmé à Pierre Goursat que Paray-le-Monial était le cœur de la Communauté de l’Emmanuel.

Le sanctuaire de Paray-le-Monial a été confié en 1985 à des prêtres de l’Emmanuel par Mgr Le Bourgeois. La « cité du Sacré-Cœur » a maintenant retrouvé sa vocation de haut-lieu spirituel et de centre de pèlerinage.  Aujourd’hui, c’est près de 300.000 pèlerins par an qui y viennent. Auprès du Cœur de Jésus, dans l’adoration de l’Eucharistie, les gens se convertissent, l’Eglise trouve des forces nouvelles pour annoncer l’Evangile.

Pour en savoir plus :

Communauté de l’Emmanuel, 91 Bd Auguste Blanqui, 75013 PARIS

Tél 01 58 10 74 10

www.emmanuel.info

Sanctuaires de Paray-le-Monial, place du Cardinal-Perraud,

71600 Paray-le-Monial

France

Tél 03 85 81 62 22

www.sanctuaires-paray.com