Dès 1985, Monseigneur Le Bourgeois, dans une lettre aux prêtres et aux catholiques de la zone pastorale du Chalonnais, suite à une visite pastorale, notait la nécessité d’une réflexion diocésaine sur le sujet de la célébration éventuelle de funérailles sans la présence du prêtre.

En 1992, une mission a été confiée conjointement à Dominique Olislaeger (laïc, permanent en Pastorale) et au père René Villeneuve, afin de développer la participation des laïcs à la Pastorale des Funérailles. Cette mission s’est poursuivie avec Dominique Olislaeger et le père Jean Forgeat, puis le père Alain Dumont. En 2007, elle a été confiée à Marie-Jo Sarron-Pillot (laïque en Mission Ecclésiale).

Très vite, la Pastorale des Funérailles a mis l’accent sur :

– L’accompagnement des familles en deuil, bien plus large que la simple célébration des funérailles.

– La nécessaire collaboration prêtres et laïcs, car c’est ensemble qu’ils sont la communauté chrétienne appelée à entourer les familles et témoigner de l’espérance chrétienne. C’est ensemble qu’ils sont présence d’Eglise, visage du Christ compatissant qui se fait proche de tout homme, notamment de ceux qui souffrent.

– La nécessité de proposer une formation structurée, sur une dizaine de rencontres, aux personnes envoyées par leur curé (réflexion sur la mort, l’écoute des familles, la rencontre de préparation, les grandes étapes de la célébration, le sens des gestes et symboles utilisés, le commentaire de la Parole, l’enfant face au deuil, résurrection et réincarnation, etc.).

 – L’importance de faire les formations au plus près du terrain. D’une part, pour qu’un maximum de personnes puissent participer ; d’autre part afin de pouvoir s’adapter aux habitudes différentes d’une paroisse à l’autre. C’est ainsi que la majeure partie des paroisses et doyennés du diocèse ont accueilli à un moment ou à un autre cette formation diocésaine.

A la suite de ces formations, auxquelles ont participé plus de 900 personnes en 20 ans,  la situation s’est avérée différente suivant les paroisses :

– Certains prêtres avaient envoyé les personnes en formation « pour le cas où », mais ne les ont jamais sollicitées.

– D’autres, comme la paroisse de Lugny en 1993, ont demandé que les personnes formées reçoivent un mandat officiel de l’Evêque (une quinzaine) pour la conduite des funérailles en l’absence de prêtre. D’autres paroisses ont suivi.

– Entre les deux, il y a toute la gamme des cas particuliers : personnes ayant reçu mandat de leur curé ou du vicaire épiscopal pour conduire, en cas de nécessité, les funérailles en l’absence de prêtres ; collaboration prêtres et laïcs pour l’accueil des familles et la célébration ; laïcs assurant l’accueil des familles ainsi qu’une présence au cimetière,  et prêtres assurant la célébration…

En 2001, Monseigneur Séguy a promulgué un document : « Les orientations pour la Pastorale des Funérailles et l’accompagnement des familles en deuil, dans le diocèse d’Autun, Chalon et Mâcon. » :

– « Dans toutes les paroisses du diocèse, le curé, avec l’équipe d’animation pastorale, mettra en place une équipe funérailles ».

– « Les équipes funérailles officient au nom de la communauté chrétienne. Elles seront donc composées d’un prêtre ou d’un diacre, et de plusieurs laïcs ».

– « Une formation initiale pour celles et ceux qui vont constituer une nouvelle équipe ou rejoindre une équipe déjà existante sera mise en place dans les paroisses ou les doyennés avec l’aide du service de la Pastorale Liturgique et Sacramentelle du diocèse ».

– « La communauté, composée de ministres et de laïcs, doit pouvoir apparaître comme telle ; il n’est donc pas opportun que le prêtre intervienne seul lors des cérémonies ».

– « En cas d’empêchement, le curé peut demander à l’équipe funérailles d’assurer seule la célébration des obsèques. La célébration sera animée par plusieurs membres de l’équipe ».

Monseigneur Rivière a repris à son compte ces orientations qui sont donc toujours en vigueur en 2012, et qui fixent le cadre d’intervention des équipes funérailles.

A ce jour, presque toutes les paroisses du diocèse ont mis en place une équipe funérailles. Dans la plupart des paroisses les laïcs participent avec le prêtre à la rencontre des familles, à la préparation et à la célébration des funérailles. Il leur arrive plus ou moins fréquemment suivant les lieux, d’assurer seuls l’accueil des familles et la célébration.

La situation est très différente d’une paroisse à l’autre : depuis les paroisses où les laïcs de l’équipe funérailles jouent le rôle de sacristain, jusqu’aux paroisses où ce sont exclusivement les laïcs qui assurent toutes les funérailles, en passant par toutes les étapes de collaboration prêtres-laïcs.

La majeure partie des familles avec qui sont célébrées des funérailles ne sont pas familières de l’Eglise et de son fonctionnement. Certaines ne sont même pas au courant de la raréfaction des prêtres ! Vis-à-vis de toutes ces personnes, l’Eglise se présente comme un lieu où prêtres et laïcs œuvrent ensemble.

Quelques questions demeurent :

– Comment faire pour que les laïcs qui assurent des célébrations, ne deviennent pas des spécialistes, plus ou moins « cléricalisés » ?

– Comment le prêtre peut-il trouver sa place vis-à-vis des familles, quand il n’intervient pas du tout dans la préparation et la célébration des funérailles ?

Marie-Jo Sarron-Pillot,  Dominique Olislaeger