SURCHAMP Angelico

1924 : Né le 23 juin à Troyes (Aube)

Père conservateur des Eaux et Forêts, corrézien mère troyenne. Scolarité à Troyes avec la parenthèse de l’exode de 40 (bac à Brive)

Ensuite une année libre pour étudier l’art

1942 : Entrée au monastère de la Pierre-qui-Vire le 8 septembre

Prise d’habit les 3 et 4 octobre

1943 : Profession simple le 4 octobre

1946 : Profession solennelle le 4 octobre

1948 : Ordination sacerdotale, à la Pierre-qui-Vire par l’archevêque de Sens, Mgr Lamy, le 22 mai

Simple moine, devenu aumônier d’abord à Saint-Julien-l’Ars (Poitou) puis Venière (dans les deux cas, moniales bénédictines)

Trois ans professeur de philo pour les jeunes frères

Peintre avec deux autres frères.

Fondation de Zodiaque (revue et éditions), d’où nombreuses campagnes photographiques dans l’Europe de l’ouest et la Terre Sainte

Moine très heureux, comblé de grâces par Dieu

2018 : Décède le jeudi 1er mars à l’âge de 94 ans

Etre prêtre est la plus belle des vocations. Le prêtre a des pouvoirs proprement divins : consécration, pardon des péchés.

C’est justement ma conviction que le rôle du prêtre est indispensable. Mon espérance est que Dieu, dans sa miséricorde, me pardonnera toutes mes pauvretés dans mes fonctions sacerdotales.

Personnellement je pense que la fin des temps est proche, donc le Royaume de Dieu du même coup..

Saint Benoît reste pour moi le maître qui doit rester mon guide jusqu’au bout.

« Si vous ne devenez comme des petits enfants, vous n’entrerez pas dans le Royaume de Dieu ».

Je suis prêtre mais non prêtre diocésain. Aumônier de saintes religieuses.

Je connais peu de prêtres du diocèse et les estime beaucoup, ainsi que notre excellent évêque, Mgr Benoît Rivière.

Frère Angelico Surchamp, moine de la Pierre-qui-Vire, aumônier de Venière

 

Dom Angelico Surchamp, moine et artiste, nous a quittés

« L’art abstrait, en transférant le sens de la réalité, favorise l’accès au sacré »

Dom Angelico Surchamp, moine bénédictin de l’abbaye Sainte-Marie de la Pierre-qui-Vire, s’est éteint jeudi 1er mars, à l’hôpital d’Avallon. Peintre, éditeur, musicologue, compositeur, photographe, médiéviste, il restera l’une des grandes figures de l’art sacré au 20e siècle. Il était bien connu d’un lectorat passionné par la collection des magnifiques albums qu’il avait fondée sous la marque des éditions du Zodiaque. Plus de 200 volumes ont été publiés ainsi sur l’histoire de l’art religieux, particulièrement sur l’art roman en Europe. Ses funérailles ont été célébrées le 6 mars.
Né à Troyes en 1924, Dom Angelico Surchamp entre à l’abbaye de La Pierre-qui-Vire en Côte-d’Or en 1942. Le jeune bénédictin va connaître un destin tout à fait extraordinaire. Chargé de réaliser les décors de son église, il fonde l’Atelier du Cœur Meurtry avec deux compagnons, qu’il initie à l’art de la fresque. L’atelier travaillera dans toute la France avec la volonté de « réconcilier l’Église et l’art du temps ». Lui qui, avant ses vœux, a été formé dans l’atelier d’Albert Gleize, l’un des artistes précurseurs du cubisme, voit sa passion pour l’art s’orienter dans une tout autre direction. En effet, il découvre dans l’art roman un langage universel qu’il ne cessera d’explorer. Un sens du symbole qui le rapproche de l’abstraction. « L’art abstrait, en transférant le sens de la réalité, favorise l’accès au sacré », dit-il dans un propos rapporté par Louis Aragon.

C’est la fondation en 1951 des éditions du Zodiaque qui va inventorier au fil des décennies les trésors de l’Europe romane. La Bourgogne romane est connue de tous les étudiants en histoire de l’art et le Glossaire médiéval du Zodiaque a initié des générations de médiévistes. Parallèlement, l’équipe de fresquistes qu’il a constituée a poursuivi son activité en travaillant dans de nombreuses églises en France. L’une de ses dernières fresques, Le Songe de Jacob, réalisée entre le 22 et le 28 octobre 2011, grâce à Monseigneur Benoît Rivière, orne le mur de l’évêché d’Autun. Le moine-artiste avait été nommé chevalier de la Légion d’honneur en 2011 sur proposition du ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand.

Légende photo : Détail de la fresque du Songe de Jacob dans le hall del’évêché d’Autun

 

Le premier « Zodiaque » ? Sur la cathédrale d’Autun !

« Les célèbres ouvrages sur l’art roman des éditions Zodiaque n’ont pas été voulus à l’origine par Dom Angelico Surchamp. Ces livres, qui feront sa réputation, ne sont en fait que des “produits dérivés” du projet éditorial initial qui lui tenait à cœur : la revue Zodiaque. Le premier numéro de ces cahiers, daté de 1951, annonçait le programme et la véritable ambition du moine-peintre. Intitulé “Deux notes sur l’art abstrait”, il consistait en un ardent plaidoyer pour l’abstraction, montrant qu’il existait un accord fondamental entre cet art et les arts “primitifs”, qu’ils soient nègre, d’Océanie, gaulois ou… roman.
Ce qui intéresse Dom Angelico dans l’art roman – vu comme l’âge d’or de l’art primitif chrétien – c’est d’y trouver un art frère, propre à assurer, enrichir et légitimer ses efforts et ses recherches de peintre abstrait. Disciple appliqué des théories de Gleize, l’art roman est pour lui fondamentalement “Rythme” et non-figuration (l’éventuelle figuration de l’iconographie romane n’étant que seconde, pour ne pas dire secondaire). Cela ne sera pas sans conséquence sur l’image que les lecteurs des livres Zodiaque se refont de l’art roman. La première monographie d’une église romane fut consacrée à la cathédrale d’Autun ».

Frère Philippe Markiewicz
revue Arts sacrés, n° 16, mars-avril 2012, p. 5. (Dijon, Editions Faton.)

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