ROZIER Bernard

Prêtre

1921 : Année de sa naissance

1946 : Ordonné prêtre

1947 : Vicaire à La Clayette

1950 : Curé de Jully-lès-Buxy

1952 : Curé de Genouilly et de Collonge-en-Charollais

1953 : Curé de Vitry-sur-Loire

1957 : Curé de Saint-Laurent-d’Andenay

1965 : Ministère dans la Mission de France

1972 : Retour dans le diocèse, chargé d’Uxeau

1986 : Se retire, pour raison de santé

1989 : Décède le 12 février

Il faudrait un Bernanos pour parler de ce « curé de campagne » pas comme les autres ! Je veux témoigner pour lui de « quel esprit » il était. Je crois bien qu’on ne l’a pas estimé pour ce qu’il était réellement. On ne prenait pas Bernard trop au sérieux. Il faisait figure de canard dans la couvée du clergé diocésain. Il était souvent malheureux dans nos réunions de prêtres où  nous parlons trop de nos affaires, de nos gens et trop peu de la vie quotidienne du grand nombre. Il était toujours insatisfait. Il cherchait ailleurs, au-delà des limites étroites du diocèse. Il demandait depuis longtemps à partir à la Mission de France. Il y a été déçu, pourquoi le taire ? Il lui a fallu revenir. Lui seul sait ce qu’il lui en a coûté…

Bernard était original. Il était terriblement lucide. Il raisonnait souvent à contre-courant. Il savait depuis longtemps que la génération qui nous suivrait se désintéresserait de nos espoirs et de nos combats…

Bernard était drôle. On ne s’ennuyait pas avec lui. Il cultivait le paradoxe. Mais qui savait qu’il était d’autant plus drôle en société qu’il était plus triste et douloureux en son for intérieur ?

Bernard avait le sens de la parabole. Ce n’était pas pour lui un procédé d’enseignement. C’est la manière de s’exprimer des gens du peuple, qui ne définissent pas, mais comparent. Il savait ce que les gens éprouvaient. Il le ressentait en lui-même. Il connaissait leurs réactions, leurs sentiments. Il se situait sur leur terrain. C’est ce qui donnait à sa prédication ce style inimitable…

A l’église, il forçait l’attention par son sérieux imperturbable, sa diction lente et articulée, le ton grave de sa voix qui invitait au recueillement. Il était tout entier à ce qu’il faisait. Il le faisait comme quelque chose de très important.

Ce qui frappait le plus les gens, c’est qu’il était avec eux, croyants ou incroyants, de plain-pied. C’était un rural « fidèle à ses origines, attaché à son pays, et capable de le quitter pourtant pour aller là où on l’appelait » (H. Bourderau). C’était un manuel. Il savait travailler. Il savait l’importance du travail. Il fallait le voir dans une coupe de bois, sur un tracteur, aux foins ou à la moisson ! Par là, il rejoignait les gens dans le concret de leur vie et de leurs soucis. Il était toujours disponible pour un service chez qui que ce soit : transporter un malade, effectuer une réparation, donner un coup de main aux travaux.

« Il a marqué profondément, par l’exemple de sa vie plus que par ses discours ». J’ai retenu ce mot d’un couple d’agriculteurs chez qui il a travaillé plusieurs années : « Le message passait ! »..

Bernard savait comprendre les gens tels qu’ils sont, sans préalable religieux. Il prenait une part extraordinaire à la peine des gens. Il la vivait. Une épreuve, une maladie, un deuil, il en souffrait, il en perdait le sommeil et l’appétit, il en était malade !

Bernard nous pose à tous par sa vie et sa mort une question essentielle, grave… c’est la question de la mission.

Eglise d’Autun – Paul Bernardin

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