ROBERT Joseph

Prêtre

1898 : Né le 12 avril

1927 : 16 avril, ordination à Rome

1927 : Vicaire à Notre-Dame d’Autun

1929 : Curé de Briant

1935 : Curé-archiprêtre de Lugny

1946 : Chanoine honoraire

1969 : Correspondant administratif du  secteur de Lugny

1971 : Reçoit du Pape Paul VI,  la distinction de «prélat de Sa Sainteté»

1987 : Décède le 15 mars à Chambéry

Le Père Robert, le « Curé Robert » comme disent les gens de Lugny, ou bien l’oncle « Jo » comme l’appellent familièrement ses neveux et nièces, aimait relier les événements de sa vie à des événements de la foi : il aura eu cette grâce dans sa mort puisque nous célébrons ses funérailles au jour de la fête de saint Joseph, son patron.

Il n’était pas facile de vivre avec cet homme à la Foi massive, sans concession, qui allait directement à l’essentiel, là où l’on n’a pas toujours envie d’aller, enjambant facilement nos petites questions inutiles. Mais je dois dire aussi qu’il a été passionnant, pour qui voulait risquer l’aventure, d’embarquer avec lui.

Il me revient de parler de son ministère pastoral. Je voudrais en citer deux traits :

Le premier est, sans aucun doute, le souci qu’il a eu de la vie des prêtres dans le ministère. Son expérience de curé de Briant lui avait fait découvrir la solitude spirituelle du prêtre de campagne. C’est là qu’a germé l’idée de communauté de prêtres et de laïcs. Idée renforcée par sa rencontre avec le Père Finet, le Père Monnier et bien d’autres.

Pour lui, la communauté était lieu de vie fraternelle, de partage, de nourriture spirituelle en même temps qu’instrument d’efficacité pastorale.

Je le cite : « Seule la communauté possède la pérennité nécessaire pour entreprendre, dans un perpétuel rajeunissement, l’œuvre pastorale qu’exige un problème de secteur » (Article dans « La vie spirituelle » 1956 ; « Communauté et pastorale diocésaine »).

Le second est une véritable angoisse d’évangéliser.

Evangéliser par la parole : Petit catéchisme pour les enfants qu’il voulait « nourris » de l’évangile (on connait la sécheresse théologique des catéchismes de cette époque !) conférence aux hommes, chapelets médités de Burgy, commentaires de toutes sortes dont il retravaillait sans cesse la compréhension. En cela encore, la visée était pastorale : « Sans âme commune, disait-il, pas d’action commune et pas d’action commune sans nourriture spirituelle ». Evangéliser par la présence concrète à la vie quotidienne. Il chercha longtemps en Mâconnais par quel chemin de « service » il pourrait y parvenir. On a déjà dit ce que furent les « Foyers communautaires », l’école et le collège, ainsi que les pèlerinages. J’ajouterai seulement que ces projets constituaient pour lui un atout.

En 1955, passant les commandes à l’Abbé Pléty, il eut ce mot : « Abbé, à vous de jouer et surtout, faites autre chose ! ». Cohérent dans ses projets, le changement ne lui faisait pas peur. Sur un aussi long parcours, les conflits font partie de la vie quotidienne : il sut dire ses accords et ses désaccords, mais il laissait à ses collaborateurs un chemin « ouvert ». « L’avenir dira », disait-il.

Sur la fin de sa vie, le regard fut porté sur d’autres risques de l’évolution qui s’engageait. Sa prière fidèle à Marie, mère de l’Eglise, était alors son refuge et son espérance. Elle est « mère de l’impossible » aimait-il dire.

Voilà le pasteur, comme son patron Joseph, dans une foi passionnée et démunie, il a tracé courageusement un chemin et plus encore, peut-être, il a su le recevoir de Dieu, dans la foi.

Beaucoup de vous m’ont dit au téléphone, ou bien de vive voix : c’est une page de l’histoire de Lugny qui est tournée. C’est vrai. J’aime bien cette image de la page et du livre où se tient la mémoire essentielle, à relire. Page mêlée à d’autres pages écrites par le Peuple de Dieu. Pages neuves qui restent à écrire.

Pèlerinages, Foyers communautaires, Secteur pastoral et gens de ce pays, modestement avec ce que nous sommes, avec notre foi il nous revient de les écrire… sans oublier la vraie mémoire, celle de l’évènement qui nous rassemble en ce jour et dans lequel l’Eglise se construit et reçoit sa mission : la mort et la résurrection de Jésus Christ, célébrée dans le partage du pain et de la coupe, dans le service fraternel de tout homme quel qu’il soit. C’est bien la meilleure fidélité que nous pouvons rendre au Père Robert que d’être fidèle à ce Dieu, Trinité de vie, de Lumière et d’Amour (c’est le titre du livre qu’il nous laisse) qu’il a si souvent nommé : Père, Fils et Esprit.

Eglise d’Autun –  Père Georges Dufour

Monseigneur Joseph Robert

Au temps où il nous enseignait, Monseigneur Robert, que nous appelions alors « Monsieur le Curé » aimait employer le mot « Source ». La source de la Sainte Trinité, c’était le Père, et la Sainte Trinité était la source de toute communauté.

Voici pourquoi je dirai que l’association « Voyages et Pèlerinages de Lugny » prit sa source à Lugny, en 1938.

Dès sa nomination, l’abbé Joseph Robert, se met à l’écoute de ce Mâconnais auquel il s’attache passionnément, et qui n’envisage pas de se convertir. Au bout de quelques mois, il constate : « Le Mâconnais ne peut se convertir… car l’Eglise n’y est pas visible. Il faut donc emmener les Mâconnais là où l’Eglise est visible… c’est-à-dire : à Rome ».

Le curé de Lugny emmènera à Rome un petit groupe de paroissiens (il faudrait peut-être dire : de paroissiennes).

Ce sera un vrai pèlerinage. Les exercices de piété et les enseignements clairs, forts, ne manqueront pas. Mais déjà il a compris qu’il faut des moments de détente : l’aspect touristique existera dès les tous premiers groupes qui visiteront Pompéï et même l’île de Capri…

Les groupes se multiplieront, grossiront, deviendront parfois des trains spéciaux. Pour la béatification de Sœur Agostina, le Père Robert prit le micro devant plus de 400 religieuses accompagnées par 200 personnes parentes ou amies. Deux pèlerinages emmenèrent à Rome simultanément 1100 personnes.

Ce fut aussi le Père Robert qui ouvrit aux groupes de Lugny le chemin de Lisieux et surtout celui de la Terre Sainte.

Il s’est dessaisi des pèlerinages en 1972, très librement : le succès et l’âge lui avaient rendu la tâche lourde. Mais, surtout, regardant l’avenir du peuple de Dieu, le principal problème lui paraissait les vocations sacerdotales et il désirait s’y engager complètement.

« Voyages et Pèlerinages de Lugny », comparé à un arbre, tient  du Père Robert ses racines, son tronc et sa sève : l’idée créatrice, le mode de réalisation, les destinations de pèlerinages, les grands enseignements, l’équipe d’accompagnateurs, le respect du tourisme, ses groupes au bonheur reçu de la Sainte Trinité et orientés vers Elle.

Monseigneur Robert fut un prêtre constructeur de l’avenir de l’Eglise. Maladroitement nous essaierons de continuer sa route.

Eglise d’Autun – Père Gabriel Duru

 

Un livre est consacré à Monseigneur Robert Joseph

Frédéric Lafarge, Monseigneur Joseph Robert (1898-1987), Une communauté missionnaire en Mâconnais : Lugny, Les Foyers communautaires et l’Amicale des anciens élèves de l’école « La Source », Lugny, 2019 (168 pages). ISBN : 978-2-9570533-0-8.

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