Ma première nomination m’a permis de plonger dans un monde que je n’avais pas connu avant : le monde ouvrier, les cités ouvrières !

J’ai eu à rencontrer une population qui, dans sa très grande majorité, ne se sentait guère concernée par la vie de l’Eglise.

Avec l’élan du Concile, ensuite avec la découverte des mouvements d’Action Catholique (la JOC, en particulier), j’ai acquis la conviction que Dieu était bien préoccupé de tous, et qu’Il devait être accessible par tous,  que chacun pouvait le rencontrer et lui parler avec les mots de tous les jours.

Mon service, avec toute l’Eglise, devenait alors une recherche pour rendre cette rencontre possible. Et, je pense toujours que c’est bien à nous, à l’Eglise, de s’adapter pour être chemin.

Il n’y a pas de réponse toute faite pour chaque situation.

Dans ce sens j’ai toujours pensé que la rencontre, l’écoute, la proximité  étaient premières pour témoigner de l’Evangile. Ce sont des façons d’être pour un témoin, et pas seulement des moyens.

Nous ne savons pas, bien souvent, ce que notre présence ou nos rencontres peuvent produire. Mais je pense que chaque fois que quelqu’un se sent respecté, estimé, il peut faire une petite expérience de l’amour que Dieu a pour lui.

Permettre cela, c’est dans le fond, la seule chose qui me fait vivre !

Ministère particulier : Le G.R.E.P.O.

Ces lettres sont celles de Groupe de Recherche et d’Etude en Pastorale Ouvrière.

Son origine : il y a quelques dizaines d’années, des prêtres qui avaient été spécialement au service des mouvements d’Action Catholique en monde Ouvrier, poursuivaient leur ministère dans les paroisses. Dans les années 1950, un certain nombre d’entre eux a éprouvé le besoin de réfléchir à la façon de servir le monde ouvrier, dans le cadre de la pastorale qui était la leur, et en cohérence avec le travail qui se faisait dans les mouvements.       Aussi, au plan national, des équipes se sont constituées et cela a été la naissance du GREPO en 1967.

Ces prêtres, nommés en paroisses, reconnaissaient avoir une place dans la « Mission Ouvrière » à partir de leurs rencontres des enfants, des jeunes et des adultes  du monde ouvrier. Leur préoccupation était (est toujours)  de tenir compte de la culture, de l’histoire de chacun, pour mieux accueillir et proposer un chemin vers le Christ.      Une conviction reste fondamentale : la vie de chacun est à écouter parce que habitée par Dieu.

Des équipes se sont constituées au cours des années. Une coordination s’est mise en place au niveau national et régional, permettant collaboration et avancées dans les recherches. Il y a eu des chantiers autour de la catéchèse, des sacrements, des structures de l’Eglise, des divorcés remariés, de notre place dans la vie associative…. Des sessions ont été organisées, au plan régional.

Dans notre diocèse, il y a eu – je crois – jusqu’à cinq équipes.

Tout cela n’est pas que du passé, mais les effectifs ont diminué, l’organisation régionale est plus légère. L’objectif reste toujours le même : se préoccuper de donner la chance à des enfants, des jeunes et des adultes, participer à la vie des mouvements que sont l’ACE, la JOC ou l’ACO, et chercher à donner leur place dans l’Eglise aux membres de ce « monde populaire », ou comment veiller à ce que l’Eglise se laisse enrichir de la présence de ce monde avec son expression.

Depuis une vingtaine d’années les membres des équipes ne sont plus seulement des prêtres. Il y a des religieuses, des laïcs en mission, des diacres permanents.

Et, aujourd’hui, dans le diocèse, une équipe poursuit cette réflexion.  D’autres portent les mêmes préoccupations sans se retrouver habituellement dans une équipe.

Cette équipe comprend dix membres (en 2011-2012) ;  des acteurs pastoraux de Montceau – Le Creusot.           Il y a une laïc en Mission Ecclésiale, une religieuse, un diacre et sept prêtres.

Les rencontres permettent toujours de relire notre vie pastorale, nos rencontres,  de chercher à vivre un service de l’Eglise qui soit une chance pour tous.

Aussi, le GREPO est encore d’actualité.

François Ravaud