A quelques heures de sa mort, le Père Quillard m’a dit : « Vous savez, je n’ai pas peur de la mort. J’ai fait ce que j’ai pu pendant ma vie. J’ai toujours cru et j’ai toujours dit que Dieu était très bon. J’ai confiance en Lui ».

À mon tour, je lui ai dit en quelques phrases mes convictions sur le Royaume de Paix et de Lumière dans lequel il allait entrer. Puis il a ajouté : « J’aimerais qu’à mon enterrement, vous disiez que j’ai beaucoup espéré en la bonté de Dieu ».

On n’apprend rien à personne en disant que le Père Quillard a été un Père heureux. Nous l’avons tous constaté, et nous l’avons tous entendu le dire.
Le secret de cette joie sereine ?… Il faut sans doute le chercher dans le tempérament – mais aussi dans les certitudes très fortes qui ont entouré le ministère presbytéral dans les années 25-30-35 et même au-delà – lorsque l’Abbé Quillard été un prêtre jeune.

Plus profondément, le secret de sa joie était d’abord d’appartenir à Dieu par son baptême. Vous vous souvenez de cette vénération étonnante qu’il avait et qu’il a gardée toute sa vie pour la Cathédrale Saint-Vincent de Chalon, où il était devenu, au début de ce siècle, enfant de Dieu ; – et puis quand il revoyait ses anciens paroissiens de Damerey, Vitry, Rully, il aimait rappeler la joie qu’il avait eue de les baptiser.

Oui, je crois que le secret du prêtre heureux, pour le Père Quillard, a été de s’aimer lui-même humblement et d’être vraiment réconcilié avec lui-même, à cause de la richesse de Dieu qui passait par ses mains, et qui le faisait parler de sa vie de prêtre, un peu comme on formule une action de grâces émerveillée.

Que de fois on l’entendait rendre grâces aussi pour l’amitié et le soutien qu’il a trouvés pendant toute sa vie auprès de quelques-uns de ses confrères…
Chacun ici pourrait dire combien il a aimé les familles de ses paroissiens, du Chalonnais ou des bords de la Loire. Même avec les années qui avaient passé, il en parlait toujours comme d’un présent permanent.

Église d’Autun – Bernard Lambey

Communion à Rully en 1956