QUELIN Louis

Prêtre

1931 : Né le 21 août à Saint-Point

1956 : Ordonné prêtre le 23 décembre

Vicaire à Gueugnon
Vicaire à Montchanin
Vicaire à Notre-Dame-de-Lumière de Chalon-sur-Saône

1973 : Chargé de Notre-Dame-de-la-Paix dans la zone de Mâcon

1974 : Prêtre ouvrier

2003 : Décède le 28 août à Mâcon

Pouvez-vous ? » C’est la question à laquelle Louis a eu à faire face durant ces mois interminables de souffrance ininterrompue, au fur et à mesure de l’évolution de sa maladie. Il a confié dernièrement avoir trouvé un élément de réponse dans la phrase de Pascal : « Jésus-Christ est en agonie jusqu’à la fin du monde. Il ne faut pas dormir pendant ce temps-là ! »

Comme Louis, nous avons cherché à discerner quel sens peut bien avoir cette lente et méchante dégradation de l’être, de ses capacités, de ses talents, de sa liberté. Car pis encore peut-être que la souffrance insupportable et l’approche de la mort inexorable, il y a ce sentiment terrible de l’inutilité, que Louis n’a pas manqué d’éprouver, je le sais : « A quoi bon ? A quoi je sers ? Je ne suis plus rien ! »

Tous, je pense, nous avons perçu en Louis un sérieux, une profondeur, une générosité qui méritaient d’être mieux connues et mieux employées, et qui auraient pu, et sans doute dû, avoir plus de rayonnement et d’efficacité. Tous nous avons admiré la patience, le courage et la dignité, auxquels il s’était résolu, dès avant son opération en mai 2001, quand il a su qu’il avait un cancer. « Pourquoi, disait-il en citant l’exemple de François Mitterrand, la Foi ne contiendrait pas cette fierté de l’homme qui fait son possible pour rester debout quand les vents sont contraires ? »

Tous nous voyons partir, avec beaucoup de tristesse, un réel chagrin et une certaine révolte, un ami loyal et attachant, un militant dévoué et compétent, un croyant sincère, un prêtre modeste et vrai, « un homme de Dieu » m’a même dit un jour la prieure de Mazille…

Croyez-vous donc qu’on puisse annoncer impunément « Le Christ crucifié » comme choisit de le faire saint Paul à Corinthe (1 Co 1,23), après son échec retentissant à Athènes ? Qu’on puisse en parler sans avoir, un jour ou l’autre à en pâtir, d’une façon qu’on ne peut ni prévoir, ni choisir ? Croyez-vous donc qu’on puisse raconter aux autres la Passion du Christ, sans y entrer un peu soi-même à ses risques et périls, et plus d’une fois jusqu’à y laisser sa peau ? Croyez-vous donc qu’on puisse prononcer les paroles par lesquelles Jésus a donné sa vie : « Ceci est mon Corps livré pour vous » (1 Co 11,24), en restant dispensé de faire don de la sienne ?

Je suis encore, comme Louis et quelques autres ici présents, de la génération de prêtres qui se sont entendu dire en latin à leur ordination : « Agite quod agitis, imitamini quod tractatis ! » : Soyez attentifs à ce que vous faites ! Imitez ce que vous célébrez !

Je crois que Louis a accompli jusqu’au bout sa mission d’apôtre et de prêtre chrétien. L’impuissance de la Passion du Christ n’a pas été inutile pour que l’Evangile se répande et que le monde ait l’espoir d’être sauvé. Je suis convaincu – c’est pour ça que je le dis ! – que ses dernières années si éprouvantes n’ont pas été – pas plus que les années de travail salarié et d’action militante – du temps perdu, un ministère gaspillé ni une vie gâchée.

Eglise d’Autun – Père Paul Bernardin

Personnes

Evêques
Prêtres
Diacres
Gens de l’ombre

Filtrer par nom ou par mot clé :

Groupes

Communautés Religieuses
Laïcat

Filtrer par nom ou par mot clé :