La disparition rapide du père Plety a été un choc pour tous les membres de la petite équipe spirituelle qu’il continuait d’accompagner depuis de nombreuses années. Il avait vécu l’évolution de cette ancienne équipe MCC (Mouvement des Cadres Chrétiens), qui avait jugé plus approprié de se séparer du Mouvement, qui nous avait tant apporté dans notre période de vie active, quand progressivement ses membres atteignant le temps de la vie que l’on appelle retraite, les préoccupations du monde professionnel s’éloignaient.

Le Père Plety a toujours conservé un esprit libre et ouvert sur le monde moderne et ses 90 ans apportaient toute l’expérience d’un vécu très riche. Depuis sa période de la guerre où il participait au monde du travail et à celui de la Résistance, sa période d’enseignant, son séjour aux Etats-Unis, sa période sacerdotale. Une fois en retraite, son esprit toujours curieux l’avait conduit à faire partie d’équipes de recherche universitaire, avec de nombreux contacts à l’étranger.

Au cours des réunions mensuelles de l’équipe, les discussions allaient loin, très loin, quand on abordait les classiques questions fondamentales du sens de la vie, de la religion vu non pas seulement comme une institution mais comme une voie pour la progression de la part de l’esprit de l’homme. Il savait nous faire prendre du champ par rapport à l’événementiel, à chercher ce qui donnait du poids à l’existence, à laisser de coté ce qui n’était que superficiel. Il exprimait sa foi, à travers une lecture de l’Évangile qu’il avait profondément étudié et médité. Jusqu’aux toutes dernières semaines de sa longue vie, son esprit est resté vif et ouvert aux autres. Il a su donner à ceux qu’il côtoyait cette espérance en la vie si nécessaire de nos jours.

Église d’Autun – Jacques le Faou