PETIT Louis

Prêtre

1902 : Année de sa naissance

1932 : Ordonné prêtre

1942 : Devient « Pradosien »

Envoyé d’abord au Petit Séminaire de Rimont
Première paroisse A Saint-Germain-lès-Buxy

1949-1954 : Curé de l’Abbaye de St-Philibert de Tournus

L’Assemblée du Prado de France le demande comme adjoint au supérieur général, le Père Ancel Au bout de 4 ans, il demande d’être relevé de cette charge
Ensuite, aumônier de Mardor, puis de Prissé

1963 : Aumônier de l’Hôpital de Mâcon et de la Providence

Il y demeure ensuite comme pensionnaire

1993 : Décède le 10 novembre

Fils de cultivateur et cultivateur lui-même, Louis Petit se prépara au ministère sacerdotal en commençant par le séminaire des « vocations tardives ». Esprit éveillé, même poète à ses heures, il fit des études solides.

Après quelques années de curé de campagne, son souci des pauvres, des hommes en dehors de l’Eglise, et son adhésion comme prêtre du Prado, le conduisirent à accepter la paroisse de St-Philibert de Tournus.

Dès son arrivée, il indiqua son orientation pastorale en refusant d’habiter la cure (maison bourgeoise pour lui) et se réfugia dans les dépendances de l’Abbaye, réservant au centre, pour lui, cuisine, salle à manger et chambre et de chaque côté, un dortoir pour les SDF de passage et de l’autre côté un lieu d’habitation pour des « frères du Prado ». Le tout vivait plus ou moins en commun, ce qui ne l’empêchait pas de recevoir beaucoup de monde : paroissiens et surtout prêtres et séminaristes, conciliant avec humour et fermeté, parlant surtout de l’Evangile qu’il étudiait chaque jour.

Sa renommée fit que, lorsque le Père Ancel, supérieur du Prado, fut débordé, on appela le père Petit pour être son adjoint. Mais quel contraste entre le grand bourgeois lyonnais et le cultivateur aux allures parfois un peu frustres. Mais c’étaient deux passionnés de Jésus-Christ, amis des pauvres, des incroyants, et qui s’estimaient beaucoup.

Le Père Petit fut surtout chargé de la visite aux prêtres du Prado dans toute la France, et fit des retraites un peu partout. Il voyageait avec une besace de cuir noir sur le dos, contenant quelques linges, l’Evangile, son bréviaire et le livre « Le véritable disciple » du Père Chevrier, sans oublier de vieilles enveloppes qui retournait pour écrire ses notes. C’était une période dure dans l’Eglise qui appelait, désirait et commençait le Concile Vatican II. Par ses visites, le père Petit fut encore plus conscient de l’état du clergé, de ses attentes ou de ses risques de quitter le ministère sacerdotal.

Mais des divergences de vue avec le Père Ancel le poussèrent à demander son changement et à reprendre le ministère paroissial.
C’est comme cela qu’il arriva en Mâconnais, fatigué, et même un peu déprimé. Il s’installa à la cure de Prissé. S’il fut accueilli à bras ouverts par les prêtres, les gens du coin furent un peu scandalisés de voir un prêtre vivant si pauvrement. Un viticulteur me demanda un jour : « Mais pourquoi il vit comme ça ? Il a bien le même salaire que vous, c’est par avarice ? » C’est moi, qui, à mon tour, fut scandalisé !

Mais beaucoup apprirent vite à l’estimer, même si la vie d’un saint sonne toujours comme un reproche pour les autres… !

C’est sur ces entrefaites qu’eut lieu la visite de notre évêque, revenant d’une conférence épiscopale à Lyon où ils avaient soulevé le problème des prêtres…
En ma présence, l’évêque l’aborde en lui disant : « Vous êtes bien de mon avis, Père Petit, vous qui êtes un saint (ce qui eut le don de le rebuter), un prêtre, si c’est un homme de prière, rien ne peut le décourager ! »

Alors le père Petit lui répondit calmement : « Vous qui êtes un ancien aumônier militaire, vous savez très bien que le propre du soldat, c’est le courage ; mais si on lui met dans les mains un fusil en bois et qu’il voit venir un tank, s’il est courageux et intelligent, il fout le camp ! » La conversation s’arrêta là avec l’évêque. C’est après que le père me parla de toutes ses rencontres avec les prêtres et de l’urgence qu’il y avait pour l’Eglise de changer ses structures, sa pastorale et sa spiritualité.

Il termina son ministère comme aumônier de l’hôpital de Mâcon avec le même souci d’être comme les plus petits. Au point que lorsque sa santé s’altéra, il ne voulu pas avoir de chambre particulière, mais être en dortoir avec tout le monde. Quand on lui objecta que beaucoup de personnes venaient le voir pour lui parler, demander conseil et prier, il répondit avec humour : « Mais ça n’a pas d’importance : ils sont tous sourds ! »

Sur l’image de ses funérailles il est écrit tout simplement en première ligne : « Quelqu’un parmi nous. »

Jean-Maurice Roberjot – Avril 2012

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