1954 : Cinquième d’une fratrie de six enfants, je suis né à Paray-le-Monial en mai.
Mon père, exploitant agricole dans un premier temps changea de métier pour devenir adjoint au chef du personnel des Forges de Gueugnon
Il était parallèlement très impliqué dans le monde des chevaux (hippodrome de Paray) et secrétaire bénévole d’une société d’assurances au plan local
Ma mère, n’ayant comme profession « que » mère de famille était très investie dans l’Eglise : elle a fait le catéchisme pendant de très nombreuses années, a mis sur pied une loterie pour les anciens et les malades du village, faisait des visites aux personnes seules, malades ou en difficulté
Elle priait beaucoup et nous étions très contents d’avoir une écoute attentive à nos questions du moment
1976 : Je me mariais avec Anne, après mes études agricoles (Ecole de Ressins) et mon service militaire
Nous nous sommes installés sur l’exploitation familiale où nous avons eu la chance de pouvoir élever quatre enfants. Trois sont déjà mariés et nous attendons le sixième petit-enfant.
Depuis mon enfance jusqu’à aujourd’hui, nous avons connu sept curés : les pères Emorine, Gallo, Régnier, Patrick de St-Germain, André Guimet, Bernard Veaux et Bernard Binon. Je garderai la nostalgie du P. Gallo qui, du jour au lendemain quitta sa soutane pour un costume. Ce fut pour moi un grand choc.
En fait, Vatican II venait frapper à la porte d’une drôle de manière, surtout pour un tout jeune que j’étais
Heureusement, ma mère m’expliqua certaines choses.
Alors que nos enfants étaient encore petits, nous avons été sollicités peu à peu pour nous investir en Eglise ; Anne démarra l’éveil à la foi des tout-petits et le catéchisme et on connaît la suite, participation à l’équipe d’animation pastorale parallèlement à la catéchèse de la grande paroisse, et service des vocations pendant de nombreuses années, puis passage à la pastorale de la santé, et depuis six ans, le catéchuménat des adultes…
Quant à moi, ce fut par le biais de l’aumônerie scolaire (plusieurs années), en passant par le scoutisme (manque de responsable à un moment). Ce sont ces jeunes qui, maintenant, me demandent de les marier ou de baptiser leur enfant, cela fait drôle…
Depuis plusieurs années, je continue d’accompagner le groupe de Confirmation des jeunes sur Paray avec trois autres personnes.
Avec Anne, durant toutes ces années, nous avons été nourris spirituellement à travers nos engagements et la participation à des groupes de partage ou de réflexion sur la parole de Dieu.
Le diaconat
A la fin des années 1990, Bernard Veaux nous demanda de faire partie d’un groupe de réflexion de discernement pour éventuellement prendre le chemin du diaconat.
2005 : Je fus ordonné par Mgr Séguy avec comme lettre de mission, le « monde rural » et la continuation de mes engagements en Eglise, mais en insistant fermement pour que la première mission soit celle de ma famille et de mon métier
Comment je vis le diaconat ? Etrangement, la question du diacre dans l’Eglise ou dans la liturgie ne m’a pas vraiment inquiété. Par contre, petit à petit, les rencontres avec les personnes m’ont fait voir ma vraie place. Ce sont les personnes, les évènements qui me donnent ma place. Peu importe si on s’appelle Pierre, Paul ou Jacques, cette place représente une dimension, un espace qui me dépasse et je dois la respecter, pour laisser l’espace libre à l’Esprit.
Etre au service de cet espace, voilà ce que j’ai découvert. Etre au service d’une rencontre même inattendue, être au service du repas prend alors toute sa signification et son prolongement à l’autel lors de l’Eucharistie. Etre présent à l’autel pour signifier les rencontres et présenter au Seigneur les questions, les joies, les peines qui m’ont été confiées.
Même s’il est parfois difficile d’harmoniser la « forme pastorale » entre laïcs et prêtres, l’essentiel est là, nous allons tous dans le même sens. Les rencontres entre diacres, pas assez souvent avec les prêtres, sont pour moi une grande joie. Avec le peu de recul que je peux avoir, je me rends compte que le diaconat est devenu une source à laquelle il fait bon se désaltérer.