PERRAUDIN Jean

Prêtre

1915 : Année de sa naissance

1943 : Ordonné prêtre

1943 : Vicaire à Charolles et aumônier des collèges

1945 : Vicaire à Autun

1947 : Curé d’Aluze, Charrecey et Chamilly

1949 : Curé de Perrecy-les-Forges

1951 : Curé de Saint-Eugène du Creusot

1957 : Curé de Saint-Pierre de Chalon

1960 : Curé de Cussy-en-Morvan

1976 : Se retire, pour raison de santé à la Maison Saint-Antoine à Autun

1988 : Décède le 24 septembre à Autun

Pour mieux fixer le souvenir de Jean Perraudin, dans notre mémoire et notre affection, j’évoquerai, uniquement, cette longue période de 17 ans passée dans le secteur du Morvan.

Il s’y trouvait très à l’aise, bien « dans sa peau » comme on dit aujourd’hui ! Né à La Celle-en-Morvan, après Le Creusot et Chalon son affectation à la paroisse de Cussy ne l’avait pas dépaysé. Au contraire, il se trouvait « chez lui » dans nos montagnes, qu’en voiture, il aimait parcourir… très souvent à grande vitesse ! Pour mieux les découvrir et les saisir « en profondeur ». « En profondeur ! », c’était son mot. Cela traduisait sa personnalité à la fois très forte et toujours assez secrète. Une personnalité, qu’au premier abord, on aurait pu croire quelque peu écrasante !
Son passage du milieu urbain au rural ne lui avait laissé, apparemment, aucune nostalgie. En revenant à ses racines, il voyait les gens et les évènements sous un autre angle. Sûrement, plus profond… Les paroissiens de Cussy et ceux d’Anost, dont il eut la charge, par intérim, peuvent témoigner de son souci d’être Pasteur. Cette fois, à l’échelle de paroisses, enfin à sa taille puisque de gros accidents de santé, répétés, l’avaient, déjà, physiquement très marqué.

Dans son service pastoral, il s’inspirait, sans doute, d’un moraliste qui écrivait, il y a bien longtemps : « Si l’on veut faire de belles choses, il faut se placer au milieu des hommes et jamais au-dessus d’eux ! ». Sur les traces de beaucoup de nos anciens, il essayait d’être très près des gens et des évènements de nos villages. Tout en sachant garder cette liberté de pensée et d’expression qui doit caractériser le responsable et l’animateur d’une communauté de chrétiens.

Sa voix, toujours grave mais enjouée dans la conversation amicale, savait devenir puissante et pleine de conviction quand il s’agissait d’annoncer l’Evangile. « Je n’ai pas besoin d’un micro, disait-il en souriant. Et c’était vrai ! Un texte oral qui n’était jamais du « réchauffé » ou du banal… mais du réfléchi, du médité, de l’approfondi. C’est vraiment là que passait toute la force de sa Foi, comme jeunes et adultes, nous le disaient.

Dans notre équipe de secteur, avec cette personnalité marquée, il tenait bien sa place. Il ne se livrait jamais au premier venu : il attendait, toujours, des signes de confiance et d’amitié pour entamer le dialogue. Ce qui nous frappait le plus, c’était cette sorte d’admiration, presque d’émerveillement enfantin, dans certains de ses contacts avec les gens. « Cà, disait-il, c’était bon ! ». Il savait s’extasier devant les réflexions de tous ceux qu’il approchait, dans la préparation aux sacrements. Lui-même savait alors mettre sur la piste du dialogue et de la confiance.

« Les puissances de diminution, la maladie, la perte des forces, l’usure sont nos véritables passivités… » écrivait, dans le « Milieu divin » le Père Teilhard. Un livre que je lui avais passé et qu’il avait lu au cours d’une de ses maladies. « Ces passivités forment la moitié de l’existence humaine ». Très tôt, le Père Perraudin en fit l’expérience ! En face de tant d’épreuves graves et répétées, sur un lit de clinique, il restait calme et confiant. En juillet dernier, lors d’une concélébration de sépulture, dans son ancienne paroisse on lui demandait des nouvelles de sa santé : « Oh ! ça pourrait aller mieux ! ». Façon discrète de dire : « Parlons donc d’autres choses ! ». Il m’avait raconté un épisode qui l’avait marqué. Il en parlait toujours avec émotion : la mort subite d’un de ses nombreux amis, terrassé sur sa planche à dessin, alors qu’il dessinait le Christ de l’Apocalypse : le Seigneur du retour… de la Parousie. Celui qui nous rappelle, aux dernières lignes de son message : « Oui ! mon retour est proche ». La réponse du Peuple des Croyants, celle de Jean, ces derniers jours, c’est un cri de certitude et d’espérance : « Oui ! Reviens Seigneur Jésus ! ». Pour Jean, ce dessin inachevé de son ami, est aujourd’hui, réalité. Comme les chrétiens des premiers temps qui, chaque soir, au coucher du soleil le chantaient avec joie et action de grâce, notre ami peut dire, « avec eux, Sainte Lumiere ! splendeur du Père ! louange à toi Jésus Christ ! ».

Eglise d’Autun – Père Georges Jondeau

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