Frères, vous êtes les amis du Père Perrachon soit pour avoir partagé un jour avec lui la vie en Eglise dans les paroisses auxquelles il s’est consacré, soit pour avoir vécu à ses côtés une vraie camaraderie au service du pays. De toute façon, votre rencontre avec lui n’a jamais été banale.

Nous avons à mettre en commun notre peine, notre reconnaissance et notre Espérance.

Nous avons lu précédemment les actes des Apôtres au chapitre 16, Paul et ses compagnons arrivent dans la ville de Philippes pour fonder l’Eglise. Dans cette mission, ils ont le souci de faire naître sans tarder une communauté. La proposition d’une convertie, Lydie, revêt une importance considérable. L’auteur n’a pas hésité à consacrer plusieurs versets à l’évènement. « Puisque vous estimez que je crois au Seigneur, venez loger chez moi. Et elle les a forcés d’accepter ». Des propositions semblables, humbles, et apparemment de peu d’importance, permettent à une paroisse de voir le jour et de se développer pour être le support du royaume de Dieu. Nous pouvons tous, avec bonne volonté, apporter une pierre à l’Edifice, si modeste soit-elle.

A Notre-Dame-de-Lumière, j’ai vu se lever ces laïcs qui ont fondé la paroisse avec l’aide du Père Perrachon : responsables des équipes de quartier, catéchistes, délégués au service matériel ou constructeurs bénévoles de la chapelle provisoire.

A Louhans, en dehors des responsabilités prises par des hommes et des femmes dans le cours régulier de la vie en communauté, je sais combien le Père Perrachon a été touché par l’effort de beaucoup pour la réfection de l’église.

A Saint-Léger, chers paroissiens, vous venez de perdre votre curé après un trop bref séjour chez vous. Le royaume de Dieu grandira avec votre aide en continuant les engagements que vous avez pris et, au besoin, en en prenant d’autres pour le service de vos frères.

Enfin, dans les Actes des Apôtres, Lydie me fait penser à celle que le Père Perrachon a rencontrée au moment de son arrivée à Chalon et qui a veillé à sa vie. « Vous venez fonder une Paroisse, vous n’avez pas de maison, venez chez moi ».

La Parole de Dieu nous est adressée en second lieu par le message que nous transmet notre ami le Père Perrachon dans sa fidélité à cette parole.

Au cours de son ministère, il fut le bon pasteur avec le souci de guider ses frères pour les mener à la vraie porte : Jésus Christ.

Il fut un ami de Jésus, confident pour ses confrères qui trouvaient en lui le conseiller spirituel réconfortant et le réconciliateur par le sacrement de Pénitence.
Il fut le confident des chrétiens de toutes ses communautés paroissiales successives avec une connaissance profonde des personnes et des situations. Grâce à cette attention, tout à fait évangélique, il faisait bon vivre auprès de lui et profiter de son accueil exceptionnel.
Il fut fondateur de communauté. La vie en Eglise, le Père Perrachon a essayé de la faire grandir le plus possible. C’était un de ses thèmes favoris de dialogue et de prédication. Il proposait des responsabilités à prendre, sans jamais exercer de pression, dans le respect des engagements pris, et faisait tout son possible pour soutenir les énergies et relever les défaillances…

Eglise d’Autun – Père Régis Perrot