PERDRIX Jean

Gens de l’ombre

Qui es-tu ? Quel est ton parcours ? Les endroits où tu as été ?

Je suis né en 1935 à Charolles où j’ai commencé ma scolarité à l’école St-Joseph. En 1945, je pars pensionnaire au Sacré-Cœur à Paray-le-Monial, de 1947 à 1956 à Rimont au Petit Séminaire. Entre 1956 et 1958, je commence la philosophie à Autun au Grand Séminaire avant de rejoindre l’Algérie pendant vingt-sept mois comme infirmier, expérience inoubliable.

Je reprends dès le début de l’année 1961 mes études à Autun, puis viennent les stages à Argenteuil dans une paroisse où j’aide les prêtres en place, le deuxième stage aura lieu en 1964-1965.
En 1965, je rejoins le service diocésain des vocations et cela a duré jusqu’en 2010 ! Dans mes autres missions, je retiens le temps passé au CEG d’Epinac (1966-1983), le foyer St-Paul à Chalon-sur-Saône (1972-1992), l’aide à la paroisse de St-Cosme (1992-1996) et le retour sur Charolles en 1996.

Toutes ces années sont ponctuées de colonies de vacances avec Charolles à Chavanay et Châtel-de-Joux et La Salette ; des mini-camps avec Epinac ; séjours avec la JOC à Argenteuil, à Lourdes avec quelques enfants, à Ars également.

Qu’as-tu fait là où tu étais ? Tes domaines de prédilection ?

J’ai passé beaucoup de temps à m’occuper des plus jeunes jusqu’en 6e. Principalement dans la catéchèse du primaire avec de nombreuses retraites pour enfants : retraites de vie chrétienne sur la prière, retraite de profession de foi, de confirmation, journées « vie chrétienne ». Je préparais avec les équipes en place, en lien avec des lieux de retraite comme Châtel, Autun, Semur, Rimont, Venières, le carmel St-Martin-Belleroche.
J’aimais tout, c’était un ensemble où j’étais très heureux, un « serviteur quelconque » pour faire découvrir l’appel de Dieu aux enfants ! C’est d’ailleurs ainsi que j’axais les temps forts : l’appel de Dieu, la vocation, se savoir personnellement appelé.

Qu’est-ce qui t’a marqué ?

Les prêtres ! Ils m’ont toujours soutenu et aidé et je peux dire que je n’ai jamais été mal accueilli. Ils m’ont fait confiance et je les en remercie aujourd’hui.
Les jeunes que j’accompagnais ont également fait mon admiration, par leur nombre, leur assiduité, leur désir de bien faire.
Je dois à Mgr Lebrun et au père Louis Cornet la réussite de ma vie et tout le bonheur qui en a découlé : ma vie ne fut que « bonheur » ! Le père André Auduc m’a fait prendre conscience du « tous responsables dans l’Eglise ».

Quelle est ta vision de l’évolution de la société et de l’Eglise ?

La chance de ma vie est d’avoir vécu le concile Vatican II, de voir toute cette évolution, le renouveau liturgique, la parole de Dieu. Etant bien impliqué dans le service des vocations, j’ai pu également voir l’évolution de la formation, le remarquable travail de gens qui se donnent à fond, leurs réflexions, notamment le service national des vocations à Paris.
Je suis plein d’espoir pour l’avenir de l’Eglise, j’admire tout ce qui se fait à destination des plus jeunes, le souci de les rejoindre avec les moyens de communication modernes, ce souci missionnaire qui habite l’Eglise entière !

Quelques anecdotes ?

1- Entre 1988 et 1991, j’ai fait quatre retraites de communion pour le secteur de La Chapelle-de-Guinchay, (à l’une était le P. R. Berthier), j’avais passé le montage sur « saint Martin » et il me dit « Qu’est-ce qu’ils s’en fichent de saint Martin ! » et moi de lui répondre « C’est pourtant vous, mon père, qui m’avez appris qu’en 376, saint Martin était à Autun ».
2- En me rendant à Montpont, je me fais arrêter par les gendarmes de Montret. Voyant dans ma voiture des évangiles et autres, ils me demandent « Vous êtes prêtre ? » Et moi d’expliquer : « Je ne serai jamais prêtre ». Et la réponse du gendarme « Ben quoi, dans la vie il faut avoir un peu d’ambition ! ».
3- Le mercredi des Cendres à Montpont avec le père Maurice ! C’était mémorable, nous avons fait l’imposition des cendres dans le bûcher de la cure !
4- Je suis émerveillé de tout ce que j’ai reçu dès mon enfance. Nul doute que l’on « devient » avec ce qu’on a été dans son enfance. Pour moi enfant de chœur, les patronages, la croisade eucharistique, les louveteaux (camp à Visigneux, à Vérosvres).
5- Avec des enfants il y a toujours quelques « bobos » :
Un bras cassé à Rimont
Un bras cassé à Gueugnon
Une « pierre sur la tête » à Chatel
Une morsure de chien à Bourbon -Lancy

Interview par Godefroy de Suremain

Décès de Jean Perdrix

Jean Perdrix est décédé dans sa 78e année. Il avait rejoint le service diocésain des vocations de 1965 à 2010. Ses obsèques ont été célébrées le mercredi 4 septembre 2013 à 14 h 30 en l’église de Vendenesse-lès-Charolles. Selon ses dernières volontés, ni fleurs, ni plaques, des prières, des messes et dons pour l’église.

Jean Perdrix, 1935-2013

Jean Perdrix était un laïc, même si beaucoup de personnes l’ont appelé « l’abbé Perdrix » !

Laïc engagé au titre de sa foi baptismale, confirmée dans son enfance, soutenue et encouragée par la « Berthe Perdrix » sa maman qui s’appelait de son nom de Baptême : Catherine.

J’ai commencé de travailler avec Jean lorsqu’il était au Foyer Saint Paul à Chalon. II animait de multiples retraites de Profession de foi de jeunes de 12 ans. Et comme responsable diocésain des vocations, il organisait des retraites de vie chrétienne pour collégiens. À ce titre, nous nous sommes souvent rencontrés et avons animé ces temps forts, plusieurs fois dans la maison Saint Antoine qui pouvait encore faire se côtoyer et se croiser personnes âgées (les résidents) et jeunes ados. Et dans d’autres lieux, il nous a également rejoints lors de temps forts, rassemblements et fêtes d’Action Catholique Rurale : il y avait tellement d’amis !

Je retiens de lui son attention familière et chaleureuse à chacun de ces enfants. Lorsque nous relisions, en soirée avant d’aller surveiller les couloirs… et demander le silence… les échanges du jour, nous avons souvent souligné l’action de l’Esprit dans le comportement des jeunes, ce qui ne les empêchait pas de chahuter dans notre dos un peu plus tard ! Jean était comme ça : soucieux de découvrir les chemins de Dieu dans les cœurs, le passage du Seigneur dans les relations et les (petites) conversions et son appel, et aussi d’éclairer par des textes d’Évangile ce que nous partagions de la vie des jeunes.

Il parcourait en mobylette la ville de Chalon pour préparer tous ces temps forts. Il avait évolué en constituant des carnets imprimés sur polycopies. Insertion dans ses animations de diapos, de montages audiovisuels, etc. Plusieurs années après avoir arrêté ses activités, il était en retraite, il m’a redemandé certains montages diapos ! Je ne sais ce qu’il voulait en faire…

Investi très fortement par le cœur et dans les journées, les semaines, dans la paroisse Sainte Marie-Madeleine, à Charolles, il a continué de sillonner les rues, en mobylette puis à pied, pour rencontrer les paroissiens, les gens ses compatriotes, pour préparer et animer des enterrements. Puis la maladie et la fatigue se développant, il fut admis à la maison de retraite de Charolles. Je relève qu’il a souffert, peut-être plus moralement que physiquement et il a été gravement diminué dans son corps et dans son esprit. Seule sa foi est restée forte.

Notre ami Jean est allé se reposer chez le Père. Grand serviteur de l’Eglise dans sa jeunesse, qu’il continue à veiller sur elle avec la tendresse qui l’a qualifié et porté. Merci, Jean, pour ce que tu as été au milieu de nous : un témoin de l’attention de Dieu, de l’appel de Dieu.

Bernard Blondeaux

Témoignage posthume de Pierre Frelat en 2023

C’est par hasard sur Internet en ce mois de décembre 2023 que je « tombe » sur une biographie dans « Visages du Diocèse d’Autun » qui me fait chaud au cœur, pour avoir longtemps côtoyé ce bon homme qu’était Jean Perdrix, et dont je parlais encore de lui, hier.
C’est à Rimont et au CEG d’Epinac que nous nous sommes rencontrés dans les années 1950, moi en temps qu’élève de la 6e à la 3e.
Il était devenu, au fil des années, un ami de ma famille, lors de son travail auprès de Louis Boudol ou l ‘abbé Roger Brochot, à la Paroisse d’ Epinac.
Pour l’anecdote, mes parents étant retournés habiter à Autun, il avait l’ extrême gentillesse de me ramener d’Epinac à Autun, chaque mercredi, en fin de journée, avec sa 2 CV Citroën !
J’ai rencontré bon nombre d’ êtres gentils dans ma vie, mais Jean repose, sans contestation possible, sur le podium.
Immense Respect à sa Mémoire.

Pierre FRELAT

 

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