Dès 1924, l’évêque d’Autun lui demande de préparer des Diplômes d’Études Supérieures de Lettres. Son ministère sera prêtre-professeur à l’Institution St-Lazare, professeur dans les classes supérieures, plus particulièrement dans la classe de première, jusqu’en 1966.

Pendant 42 ans, il accomplit de grand cœur ce ministère de prêtre-professeur… Je dis bien : ministère… et : prêtre-professeur… il a conscience de servir le Christ Jésus dans une tâche qui fait de lui un prêtre à part entière, au service intégral de Dieu et de l’Église

C’est bien cela que, jour après jour, le Père Pegon a vécu à St-Lazare : ce don de lui-même à ceux qui lui étaient confiés, afin qu’ils deviennent des hommes et des chrétiens. Quelques-uns des prêtres.

Le Père Pegon savait bien que ce dévouement quotidien, ordinaire, caché, parfois méconnu, était le signe que par-delà son enseignement – et à travers cet enseignement – il était témoin de Jésus-Christ.

Ses anciens élèves et ses confrères ont certainement gardé le souvenir de son pas vif, alerte… Le souvenir de sa haute silhouette, légèrement penchée en avant, comme pour être plus attentif à ce qu’on lui disait…

Il était exigeant à juste titre : les Belles Lettres ne peuvent être défigurées par des barbarismes et autres fautes de style ! Homme d’une grande culture, passionné de théâtre, de lecture, de cinéma, il était d’une sensibilité extrême, d’où sa réserve qui touchait à la timidité…d’où, peut-être son goût pour une certaine solitude, qui n’était pas sans souffrance cachée… ! Certaine froideur, bien vite surmontée dans un large sourire indulgent ou par une taquinerie amicale !

Lorsqu’il a quitté l’Institution St-Lazare, il a su transformer ce qui aurait pu n’être qu’une retraite morose, douloureuse, en un ministère fécond. La souffrance, réelle, devenait joie et plénitude, dans un dévouement simple, cordial, à ceux qui l’entouraient.

Église d’Autun – Camille BIOT