PALLOT Pierre

Prêtre

1906 : Année de sa naissance

1931 : Ordonné prêtre

1931 : Vicaire à Charolles

1934 : Curé de Clessy et administrateur de Chassy

1941 : Curé de Saint-Julien-de-Civry et de Prizy

1977 : Curé d’Amanzé

1991 : Se retire du ministère

1993 : Décède le 2 mars à Paray-le-Monial

Du Père Pallot, je dirais volontiers qu’il fut, avant tout, un homme d’Eglise, un parfait ecclésiastique, comme on l’entendait il y a quelques décennies.

Parfait ecclésiastique, Pierre-Marie Pallot s’identifiait complètement à sa fonction, à son ministère. Il était et voulait être avant tout un prêtre de l’Eglise catholique et le curé de Saint-Julien. Il ressentait douloureusement les manques d’égard, les maladresses, les impolitesses qui, dans son esprit, n’atteignaient pas seulement sa personne, mais aussi sa fonction et, par là, l’Eglise. Il avait une haute estime de sa qualité de prêtre, ce qui était très beau, mais ce qui pouvait créer une distance entre lui et ses paroissiens et l’empêchait d’extérioriser la grande bonté qui était en lui. Avant d’être aimé, il voulait être respecté pour qu’en lui l’Eglise soit respectée. Petit signe de cette identification de la personne à la fonction : Pierre-Marie Pallot était de cette génération où les prêtres ne s’appelaient certainement pas par leur prénom, ni même par leur nom, mais par leur paroisse. Ainsi votre curé n’était certainement pas Pierre-Marie, ni même l’abbé Pallot, mais Saint-Julien, ce qui, en l’occurrence, voulait bien signifier que sa seule raison de vivre était Saint-Julien, cette paroisse pour laquelle il nourrissait fierté et admiration.

Homme d’Eglise, l’abbé Pallot a vécu sereinement l’évolution de l’Eglise du XXe siècle. Je n’ai jamais su si, spontanément, pour le prêtre il préférait la soutane, le clergyman strict, le costume civil. Je n’ai jamais su s’il préférait la messe en latin du pape Pie V ou la messe en français du pape Paul VI. Je n’ai jamais su s’il préférait le catéchisme d’autrefois, très “notionnel“, qui voulait avant tout transmettre un enseignement, ou le catéchisme d’aujourd’hui plus soucieux d’inscrire la foi dans la vie de l’enfant. Fondamentalement, je crois que le père Pallot aimait l’Eglise d’aujourd’hui ; il ne cherchait ni à restaurer l’Eglise d’autrefois ni à anticiper celle de demain. Il était aussi éloigné des nostalgiques du passé que des novateurs impatients de l’avenir. Je crois que si, dans l’Eglise, un consensus s’était établi sur une pratique pastorale, si une consigne venait du Concile, du Pape, de l’Evêque, le Père Pallot obéissait, un peu à la façon d’un soldat, sans retard ni états d’âme. Mais cette obéissance-là lui coûtait peu.

Homme d’Eglise, votre curé comprenait mal qu’on puisse la quitter, la déserter. Pour avoir vécu si longtemps dans cette région, pour lui, la véritable façon d’être un homme est d’être croyant, la véritable façon d’être charolais est d’être pratiquant. Il était désemparé devant une certaine montée de la non-pratique et de l’indifférence religieuse ; désemparé, aussi, devant les comportements nouveaux des chrétiens plus soucieux de liberté que de respect des règles sociétaires de l’Eglise. Il est possible que pour lui, l’Eglise, avant d’être un lieu de liberté, était une société avec ses lois, ses règles, ses habitudes dont il est dangereux de s’écarter. L’Eglise est, pour lui, une société, au cœur même de la société, comme la paroisse est au cœur même de la commune, dont elle est précisément le cœur, l’âme.

J’arrête ces libres propos. Je n’ai pas tout dit, tant s’en faut. Parce que je les ignore, je n’ai pas dit toutes les belles choses qu’il y avait et qu’il y a encore dans le cœur de votre prêtre et qui, heureusement connues de Dieu, lui ouvrent aujourd’hui les portes du Paradis.

Eglise d’Autun – Emile Duhesme

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