NOAILLY Fernand

Prêtre

1911 : Naissance le 15 novembre

1937 : Ordonné prêtre le 18 décembre

1956 : Vicaire à Saint-Vincent-en-Bresse et vicaire économe de Baudrières

1977 : Décède le 5 janvier

Il était courageux jusqu’à la ténacité. Enfant d’une famille pauvre et laborieuse, il n’avait pas été dorloté, mais il ne se plaignait jamais. « J’ai plus d’une fois couché à l’étable, lorsque j’étais berger dans les fermes, disait-il. En ce temps-là il n’était pas encore question des matelas Epéda Multispires ! ». Et il riait avec cette jovialité communicative, que donne une certaine corpulence.

Le confort ne le préoccupait guère. Ce n’est que pour sa dernière nuit qu’il a consenti à avoir un radiateur électrique dans sa chambre. « Je me sens bien, dit-il ». Ce furent ses dernières paroles et aussi probablement ses premiers mots lorsque le Seigneur l’a accueilli.

Issu du monde rural, il aimait cultiver son jardin et il s’entourait d’un petit élevage d’animaux domestiques qui lui donnait plus de joie que d’argent.

Le Père Noailly ! Un curé de campagne… une espèce en voie de disparition ?

S’il n’était pas soucieux du confort pour lui, il laisse des églises propres et bien équipées, et des salles de catéchisme bien aménagées. Il disait : « J’ai eu assez froid aux pieds quand j’y allais ». Les enfants l’aimaient bien. Au catéchisme il leur donnait une solide formation dans laquelle, en homme de bon sens, il dosait habilement les méthodes anciennes et modernes. Tant qu’il a pu, il s’est efforcé d’organiser des loisirs pour les jeunes par le théâtre et les voyages. Les loisirs qu’il s’accordait, il les prenait avec ses paroissiens.

Il accueillait très bien son monde. Quand on arrivait chez lui, on avait l’impression d’être attendu.

Il était toujours prêt à rendre service et avait la simplicité d’en demander quand il en avait besoin. Il ne boudait pas les innovations pastorales en collaborant bien avec ses confrères voisins.
Son état de santé aurait pu le rendre casanier et gémissant. Il m’a dit un jour : « Jérémie a écrit des lamentations, je ne crois pas qu’on puisse faire mieux ». Je sais qu’il a peiné pour écrire son dernier bulletin paroissial à quelques jours de sa mort. « Je n’arrive pas à mettre mes idées les unes au bout des autres » dit-il. Cela n’apparaît pas dans son texte.

Ces derniers temps il se tenait assis devant sa table, son livre de prières ouvert devant lui. Ses jambes ne le portaient plus. Mais il ne s’est pas laissé écraser par la pesanteur du joug. Il vivait sûrement la parole de Jésus : « Venez à moi, vous tous qui êtes las et trop chargés… Chargez mon joug sur vous et soyez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur. Mon joug est aisé et mon fardeau léger ». (Matthieu XI, 28).

De son testament intitulé « passage vers l’au-delà », je cite quelques phrases. « Si je meurs à St-Vincent j’aimerais y rester. Pas de caveau, une simple tombe… surtout des prières. Si on donne quelques messes, que ce soit pour toutes les âmes du purgatoire. Un office très simple, comme on fait pour les gens du pays. Eviter de déranger les confrères. Je désirerais que l’on chante le Magnificat en latin ou en français ».

Nous étions 46 prêtres autour de notre Evêque, avec lui, avec vous. Il repose en paix près de l’église de St-Vincent à quelques mètres de l’autel où il a durant sa vie de prêtre, en célébrant l’eucharistie, uni le ciel et la terre.

Une tombe de prêtre, l’autel, l’au-delà… C’est l’autel qui est le lien et le signe pour nos regards interrogateurs.

Eglise d’Autun – Michel Bassard

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