NICOT Charles

Prêtre

1914 : Année de sa naissance

1948 : Ordonné prêtre le 6 mai

1949 : Vicaire à Saint-Pierre de Chalon

1955 : Curé de La Grande-Verrière

1962 : Curé de Pierre-de-Bresse

1964 : Curé d’Anzy-le-Duc

1968 : Chargé également de Vindecy

1973 : Responsable du secteur de Marcigny

1976 : Chargé de Montceaux-l’Etoile

1989 : Décède le 6 janvier

C’était à Chagny, dans les années 30, à la belle époque des patros et des premières colonies de vacances que dirigeait le Père Jean Laborrier. C’est là, dans le contexte d’un christianisme militant et même conquérant, que Charles Nicot, répondant à l’appel du Seigneur, le décida en son coeur : Un jour, je serai prêtre.

A ses côtés, d’autres jeunes Chagnotins nourrissaient le même projet. Henri Bonnot, aujourd’hui prêtre de ce diocèse à Saint-Désert, Louis Cornet, aujourd’hui évêque de Meaux, et plus loin dans l’échelle des âges : un adolescent : François Rizet, et encore plus loin, un enfant et c’était moi.

Charles Nicot fut prêtre, tour à tour, à Saint-Pierre de Chalon, La Grande-Verrière, Pierre-de-Bresse et depuis 1964 ici à Anzy, Montceaux-l’Etoile, Vindecy.
De sa personnalité qui était très attachante, je voudrais mettre en valeur trois facettes : la vivacité, la sensibilité, l’insatisfaction.

La vivacité ! Sa démarche toujours alerte, sa silhouette demeurée étonnamment svelte occultaient facilement les 75 ans d’âge. L’esprit, lui aussi, était vivace : toujours désireux d’apprendre et de comprendre, il s’intéressait à tout, mais spécialement à l’histoire contemporaine, aidé en cela par une mémoire très sûre. Cette ouverture d’esprit lui a permis de bien vivre les temps conciliaires : les grands textes de Vatican II, les réformes liturgiques qui suivirent ne le déroutèrent pas : tout au contraire. Plus récemment, nous l’avons vu participer sans problème à la mise en place du conseil pastoral de secteur. L’histoire, il aimait bien l’étudier. Il aimait également la faire.

Sa sensibilité ! Elle était grande et, disons-le, trop grande. Ainsi passait-il sans cesse de la gaîté à l’anxiété, de la joie à l’abattement, des élans enthousiastes aux retombées découragées. Dans les relations quotidiennes, il se protégeait de cette trop vive sensibilité par la taquinerie, la moquerie, la malice qui étaient devenues ses modes d’expression habituels. Les enfants aimaient sa gentillesse taquine, sa tendresse moqueuse.

Mais cette sensibilité fut souvent mise à rude épreuve, durant trois périodes particulièrement :
Le temps de la captivité, le temps où il fut aumônier de la prison de Chalon et enfin, il y a deux ans, les mois qui suivirent le décès de son neveu furent pour lui un temps de grand désarroi.
L’insatisfaction ! A son jugement, il n’en faisait jamais assez. De fait, bien souvent, il en faisait trop. Jamais je ne l’ai entendu se plaindre d’avoir trop de travail. Je pense, au contraire, qu’il désirait en faire davantage.

Son insatisfaction de pasteur, il me l’a très bien exprimée lors de la dernière visite que je lui rendis à l’hôpital. Je le plaisantais et lui disais : « Après quelques semaines passées au soleil, vous reviendrez à Anzy. Quand on a les meilleures paroisses du diocèse (vous avez bien noté que je plaisantais) et une des plus belles églises du monde, on ne part pas si facilement ».
Il me répondit alors et il ne plaisantait pas : « Tu crois que j’ai de bonnes paroisses ! C’est vrai qu’ils ne sont pas si mal que ça. Mais parfois ils pourraient bien en faire un peu plus ! ». Dans sa relation avec vous, chrétiens de ses trois paroisses, il y avait l’affection et même l’admiration, mais aussi l’exigence et l’insatisfaction.

Cette insatisfaction n’est pas mauvaise. Elle est partie intégrante de la vie chrétienne.

Insatisfaction à la vue d’une société qui ne parvient ni à se libérer de ses misères ni à réaliser son vieux rêve de fraternité.
Insatisfaction à la vue d’une Eglise où cohabitent étrangement la sainteté et le péché.
Insatisfaction du croyant dont la foi ne peut pas dissiper le questionnement et le doute.
Insatisfaction du chrétien qui, malgré la peine qu’il se donne, ne peut pas accéder à la limpidité de la relation à Dieu et aux autres.

Mais, depuis que Dieu nous a rejoints en Jésus-Christ, cette insatisfaction devient l’espérance, la petite et invincible espérance qui nous souffle dans le secret du cœur : « Un jour tu verras Dieu et dans cette vision, tu seras changé ; tout sera changé ».

Et s’il fallait choisir dans le patrimoine chrétien une phrase, je citerai saint Augustin, au début du livre des Confessions : « Tu nous as faits, Seigneur, orientés vers Toi et notre cœur est insatisfait tant qu’il ne demeure en Toi ».

Eglise d’Autun – Père Emile Duhesme

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