« Comment envisagez-vous le ministère diaconal? » Lorsqu’on lui pose cette question, Jean-Claude Lyonne n’hésite pas dans sa réponse.
« Etre ce que je suis dans ma famille, dans mon travail, dans mon service, dans mon groupe de caté, en paroisse, en couple, dans mon association.
Je suis impliqué dans la vie culturelle et associative de Gueugnon et des villes environnantes (participation à la saison culturelle, fête de la science, nuits des étoiles, Lors de soirées d’observation, je rencontre toutes sortes de personnes, il y a des échanges assez forts, sur l’astronomie mais aussi sur tout, parfois même sur des questions de religion « qui a fait tout ce que l’on voit? »
Présent et actif à Gueugnon mais aussi dans d’autres villes du département, je rencontre de nombreuses personnes de tout âge, le tout public, les écoliers et les enseignants, les scientifiques, les familles, les veufs ou divorcés… C’est au sein de ce milieu que je souhaiterais être « présence du Christ dans le monde ». Ma vie familiale est très importante, la famille et mes enfants avant tout! J’aime contempler le ciel, partager ma passion avec d’autres. En quelques mots, je dirai simplicité du serviteur, dans la discrétion, sans me mettre en avant, agir avec une certaine humilité, oui, cela ça me ressemble.
Le parcours de Jean Claude Lyonne ne s’inscrit pas dans un chemin tout droit, bien tracé. Né en 1965 à Thionville dans une famille de quatre enfants peu pratiquante, il va mettre toute son énergie pour réussir :
– sa vie professionnelle, en 1989, il prépare par correspondance un bac d’électrotechnique puis en alternance un BTS et loin de courber l’échine lorsque les sociétés qui l’emploient connaissent des difficultés économiques, il accepte les mutations à Montbéliard en 1987 puis à Gueugnon en 1998.
– sa vie familiale avec son mariage en 1989 avec Laurence rencontrée deux ans plus tôt. A la naissance de Jérémie en 1992, alors qu’il prépare son bac pro et travaille à Ugine Pont de Roide, Jean Claude décide de s’occuper de son enfant alors que Laurence poursuit ses études universitaires de droit à Besançon.
En 1996, c’est la naissance de Jean-Baptiste dont l’état de santé fragile conduit Laurence à mettre de côté ses études et ses projets professionnels. En 2000, l’arrivée de Timothée est un nouvel événement heureux dans cette famille installée à Gueugnon deux ans auparavant.
– sa vie personnelle en s’engageant dans de nombreuses activités associatives : un club d’astronomie à Montbéliard puis la création des Curieux du Ciel à Gueugnon, la collecte « Pelle de charbon » avec le Secours Catholique et l’Armée du Salut dans le Doubs puis à Gueugnon, l’Action Catholique Ouvrière à Sainte-Suzanne, puis à Gueugnon son implication dans le groupe « Vivre ensemble l’Évangile », l’association des parents d’élèves (PEEP), l’éveil à la foi…
– sa vie spirituelle en prenant la décision de s’engager dans un parcours de catéchuménat pour recevoir le sacrement de la Confirmation en 1991 et en s’engageant dans un cheminement ecclésial qu’il résume « De 2001 à 2009, je fais partie de l’équipe préparation au Baptême avec le père Dumas à sa demande. En 2008, le père Dumas m’appelle au diaconat, appel qui m’a surpris et inquiété, je pensais ne pas avoir les qualités nécessaires, dans la paroisse il y avait mieux que moi.
En 2009, l’abbé Binon nous invite pour un pèlerinage à Rome sans les enfants. Cela m’a permis de réfléchir et de dire oui à l’année de discernement. J’ai découvert le Rosaire et ses fruits.
Je deviens catéchiste. Nous participons à une équipe Notre-Dame. Dans mon cheminement, je suis parti de rien, aucune pratique religieuse en famille, la religion on n’en parlait pas. Je pense que je croyais en quelque chose, la mort n’était pas la fin, mais cela s’arrêtait là! Ma rencontre avec Laurence est un point de départ.
Préparation de mariage puis Confirmation, j’ai appris et même découvert Jésus. Un retour en Église en douceur, accueilli par une communauté chaleureuse, j’ai découvert une famille
Les différents prêtres m’ont beaucoup aidé dans mon cheminement. Le diaconat n’est pas quelque chose pensé par moi-même: c’est le père Dumas qui me l’a proposé. Je ne peux pas parler de motivation quand je pense au diaconat. Ce n’est pas moi qui ai fait cette demande, ce n’est pas un choix qui vient de moi. J’ai reçu un appel. Je suis motivé par contre pour continuer la démarche, pour bien comprendre la volonté de Dieu, pour mettre ma volonté dans la volonté de Dieu. J’ai mis du temps à bien tout comprendre, j’ai été un peu lent lors de cette prise de décision car ce n’est pas rien, c’est important »