LE BOURGEOIS Armand-François

Evêque d’Autun de 1966 à 1987

1911 : Naissance à Annecy le 11 février dans une famille de six enfants.

Etudes au collège Saint-Jean tenu par les Eudistes à Versailles. Scoutisme. Chef de patrouille.

1928 : Entre au séminaire des Eudistes près de Caen.

1933 : En septembre, prononce son engagement chez les Eudistes. Licence de théologie.

1934 : Ordonné prêtre le 7 mars à Versailles. Il a 23 ans.

Nommé à Versailles au collège Saint Jean-de-Béthune.
Licence de philosophie. Aumônier Scout de France.

1940 : En juin aumônier dans les « Chantiers de Jeunesse ». Puis aumônier dans la Marine nationale.

1941 : Participe à la campagne de Syrie.

1943 : En juillet, supérieur du scolasticat des Eudistes.

1947 : Aumônier général des Scouts de France

1953 : Est élu supérieur général des Eudistes. Réside désormais à Rome. Mais sillonne le monde pour visiter, organiser, encourager les séminaires tenus par les Eudistes, en particulier en Amérique latine et en Afrique.

1962 : En octobre, début du Concile Vatican II. Le Père Le Bourgeois participe activement à l’élaboration de certains dossiers.

1966 : Le 22 mars, la radio vaticane annonce qu’il est nommé évêque d’Autun. L’ordination épiscopale (à l’époque on disait : « le sacre ») a lieu à la cathédrale d’Autun le 5 juin 1966.

1986 : Mgr Le Bourgeois accueille le pape Jean-Paul II à Paray-le-Monial le 5 octobre.

1987 : Atteint par la limite d’âge, Mgr Le Bourgeois quitte le diocèse d’Autun le 25 octobre.

Il se retire à Paris à la maison de retraite des Eudistes.

2004 : Le 13 juin, il vient à Branges en Bresse célébrer ses 70 ans de sacerdoce avec le Père Honorez ordonné la même année.

2005 : Il décède le 2 février.

Sa devise épiscopale : « Sint Unum » Qu’ils soient Un !

Pour m’en tenir à ce qui m’a paru caractériser le Père Le Bourgeois, à la fois dans son être et sa manière d’être, je parlerai d’un immense respect de l’homme et des hommes. Jamais, je ne l’ai vu faire fi du fond d’humanité qu’il y a dans toute personne et dans toute situation où des personnes sont impliquées. C’est à ce fond d’humanité qu’il est d’abord, et comme d’instinct, attentif. Bien qu’homme de doctrine, il est le contraire d’un « doctrinaire ». Jamais les règles ou même les principes n’ont à ses yeux plus d’importance que les personnes. Je suis sûr qu’il signerait des deux mains, même au scandale de l’entourage, l’affirmation du Seigneur : « Le sabbat est fait pour l’homme et non l’homme pour le sabbat. »

Je dis aussi « respect des hommes ». Lorsque le Père Le Bourgeois fait confiance à quelqu’un, ce n’est pas un simulacre. Il ne donne pas d’une main pour reprendre de l’autre. Même s’il n’accepte pas d’être trompé, quand sa confiance est donnée, elle l’est sans louvoiement. A ce titre, une chose que j’ai le plus appréciée chez le père Le Bourgeois, c’est son sens de la « délégation ». S’il délègue une responsabilité, vous ne le trouverez pas derrière les portes pour vérifier si tout se passe selon ses vues. Il fait confiance, à charge de rendre compte en temps opportun de l’usage qui est fait de cette confiance.

Je voudrais également rendre hommage au don d’amitié d’Armand Le Bourgeois. Je suis sûr qu’il aura consacré une part importante de sa vie à l’amitié. Dieu sait si ce charisme lui aura été précieux dans le service de l’unité des chrétiens auquel il s’est donné sans réserve.

Et c’est tellement rare, que même, s’il n’avait fait que cela – ce qui est loin d’être le cas ! je rendrais grâce pour cette amitié dont la délicatesse nous laisse pressentir la « courtoisie » de Dieu. »

Louis Boffet, évêque de Montpellier (cf Eglise d’Autun du 2 octobre 1987)

Quelques paroles de Mgr Le Bourgeois à l’occasion des fêtes jubilaires de 1984

Aux catholiques de ce diocèse : J’adresse le vœu que leur vie chrétienne soit enracinée dans la foi au Christ et dans la confiance en l’Eglise. Foi au Christ : à certains je dirai : « Ne faites pas seulement du Christ une sorte de « Maître de vie » dont on cite les paroles ou les exemples mais qui pourrait n’être qu’un « sage » parmi tant d’autres au cours des siècles ! Ce Jésus est Fils de Dieu, Maître et Seigneur, mort et ressuscité, éternel vivant qui nous appelle tous à devenir aussi fils de Dieu, intimement liés à lui par le Baptême, l’Eucharistie ».

A d’autres je dirai : « Ce Jésus en qui vous reconnaissez le Fils de Dieu, que vous recevez avec piété dans l’Eucharistie, compte sur vous pour porter son message au monde. Il ne s’enferme pas dans nos églises, ne se contente pas de vos jeûnes ou de vos aumônes, mais vous demande de vous engager dans la lutte pour la justice, dans le combat pour l’homme, cet homme dont Jean-Paul II disait qu’il est la route vers Dieu ! »

A tous je demande de s’accepter différents comme peuvent l’être les fils d’un même Père, de ne pas juger le monde et l’Eglise « en noir et blanc » ! D’accepter cette Eglise avec ses ombres et ses lumières.

Nos cathédrales ne seraient pas si belles si elles n’offraient ce jeu de lumières et d’ombres qui en font l’image de l’Eglise vivante que nous sommes, hommes de péché et d’espérance.

Parlant du prêtre, tour à tour dans une interview à Eglise d’Autun et dans une homélie en région parisienne, Monseigneur le Bourgeois ajoutait :

« Pour moi, le prêtre est le grand religieux de Dieu, c’est-à-dire l’homme qui reçoit pour mission de relier les hommes à Dieu, le témoin de Dieu au milieu des hommes. Le Prêtre exerce ce ministère par la parole, les sacrements et l’exemple. Cette théologie du sacerdoce apparaît dans les documents du Concile. Pour moi, à tous ces titres, le prêtre est un homme irremplaçable ».
Et encore :
« Oui, les joies du prêtre, celle de l’évêque, sont souvent indicibles parce qu’elles sont de l’ordre de la confidence ou du secret, mais croyez-moi, elles font oublier les heures de doute, les heures de solitude où Dieu semble loin et l’homme hostile. C’est pourquoi je n’hésite pas à le dire en jetant un regard sur ce demi-siècle, je n’ai jamais regretté d’avoir choisi Jésus Christ, de l’avoir servi et, par là-même, mieux connu… »

Questionné sur ses priorités pour le diocèse, il précisait :

« Faire redécouvrir aux jeunes ce que peut être une vie sacerdotale et religieuse. Vous savez l’intérêt et l’affection que je porte aux prêtres. J’ai envie de leur redire : “Vous êtes indispensables. Ayez confiance dans votre sacerdoce“.
« Retrouver – ou inventer – notamment dans la catéchèse et la pastorale des jeunes, un vrai langage de la foi. Il faut dire la foi dans les mots d’aujourd’hui.
« Poursuivre et amplifier la prise de responsabilité des laïcs. Cela ne se fera que si les clercs ne démissionnent pas ! Le Concile a précisé le rôle de chacun. Appliquons le Concile ! J’appelle de mes vœux une Eglise où chacun tienne sa place. La conjoncture actuelle – baisse des vocations et vieillissement des prêtres – pèse lourdement. Mais les difficultés ne doivent pas se substituer aux raisons théologiques d’une responsabilité partagée entre prêtres et laïcs. J’insiste là-dessus.
« Ouvrir nos petites et nos grandes communautés. Les ouvrir à ce que vivent les gens dans le monde, surtout aux situations de détresse.
« Les circonstances m’ont permis aussi d’être témoin actif des origines du comité France-Amérique Latine, comme également de l’effort accompli en lien avec l’Afrique. Je me réjouis que plusieurs prêtres du diocèse travaillent sur ces terrains nouveaux. Je souhaite que tous les chrétiens de notre Eglise gardent ce souci de l’évolution humaine et spirituelle du Tiers Monde ».

Actuel !…..

Eglise d’Autun

 

Souvenirs !

1971 : Pour la première fois dans le diocèse une femme laïque occupe le poste de secrétaire particulière de Monseigneur Armand Le Bourgeois.
Il s’agit de Jeanine THIBAUDIN ; Elle occupera ce poste jusqu’en 1976 ; alors remplacée par Françoise BARON.
Ses différentes missions lui firent participer au conseil épiscopal, une presque révolution à cette époque …

1972 : Lors d’un repas familial, impasse du jeu de paume, Monseigneur Le Bourgeois disparait de la table pendant plusieurs dizaines de minutes. La maîtresse de maison s’inquiète et monte à l’étage pour chercher Monseigneur, personne… un étage plus haut, elle surprend, agenouillés dans une chambre, Monseigneur et le jeunes fils de la maison, occupés à une activité fort prenante…
un petit bonhomme de 9 ans s’est attaché l’attention de l’Evêque pour quelques courses endiablées de voitures électriques sur un circuit disposé au centre de la chambre…
La scène n’est pas banale et la surprise passée, les rires des adultes qui redescendent résonnent encore dans ma mémoire !

 Michel Thibaudin

 

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