LAMBEY Bernard

Prêtre

1921 : Né en à Nevy-lès-Dôle

1945 : Ordination le 29 octobre

Formation à Rome

1948 : Doctorat en Droit Canonique

Il accomplit tout son ministère à l’évêché d’Autun

1948-1950 : Secrétaire

1950-1963 : Inspecteur

1963-1968 : Directeur de l’enseignement catholique

1968-1970 : Vicaire épiscopal chargé de l’ensemble des services administratifs

1970-1989 : Vicaire général

Prêtre exorciste du diocèse

1989 : Délégué épiscopal auprès des religieux et religieuses

1991 : La fatigue l’oblige à renoncer à cette responsabilité

1992 : Décède dans la nuit du 5 au 6 novembre

La proximité rend parfois difficile l’objectivité du témoignage et c’est un simple témoignage que je voudrais porter ici, non pas un récit de la vie si bien remplie du Père Lambey, mais quelques souvenirs précieux d’une collaboration du plus de 20 ans.

Quand j’arrivai à Autun en 1966, Bernard Lambey était responsable de l’enseignement libre auquel il avait beaucoup apporté par son dynamisme et ses vues prospectives. Les vicaires généraux d’alors étaient Monseigneur Décréaux, Monseigneur Vachot, qui m’avaient offert leur démission. Restait Monseigneur Deshaires auquel je dois une grande reconnaissance. Il fut mon premier guide sur les chemins du diocèse et aida grandement mes premiers pas dans la vie d’évêque, qui m’était peu connue.

J’avais rapidement fait choix du Père Louis Boffet, sur le conseil – ô combien judicieux ! – de Monseigneur Lebrun. Le Père Lambey devint vicaire général en 1970. Déjà, pendant les réunions du Conseil épiscopal dont il était membre, j’avais été frappé par sa lucidité pour apprécier les personnes et les situations, sa grande franchise et en même temps sa déférence quand ses points de vue ne rejoignaient pas ceux de l’évêque, ce qui, d’ailleurs, était rare.

L’homme masquait une grande sensibilité sous des dehors qui pouvaient paraître brusques, accompagnés d’un vif regard de ses yeux bleus. Il était en fait très attentif à la misère des autres, spécialement des pauvres, heureux par exemple d’être aumônier du Secours Catholique.

Ses responsabilités d’exorciste, de plus en plus prenante le mirent aussi en face de situations délicates qu’il eut parfois du mal à vivre. En plusieurs circonstances de sa vie, on a sans doute abusé de cette bonté qu’il portait au cœur.

Quant au vicaire général qu’il fut, j’ai toujours été frappé, au cours de mes déplacements dans le diocèse, de la connaissance qu’il avait des personnes, des situations passées et présentes. Au point de vue pastoral, il était plus sensible à la vie paroissiale, aux ensembles, qu’aux mouvements spécialisés de l’Action Catholique ou autres. Une des raisons était sa répugnance à tout échange trop personnel et aussi au volume verbal que prennent parfois, au cours des réunions, les analyses de situations et de « faits de vie ».

Je remarquais aussi, dans mes contacts personnels avec les prêtres, la confiance que tous lui témoignaient. On racontait parfois qu’autour des tables accueillantes des presbytères, quand la conversation dérivait en critiques (et quoi de plus normal) sur l’évêché, sorte de monstre anonyme, il demandait avec humour : “L’évêché, c’est qui ?“ puis il énumérait les principaux responsables, à commencer par l’évêque, puis son entourage… et finalement l’auditoire reconnaissait à chacun quelques mérites… et le « monstre » était exorcisé !

S’il avait des affinités plus grandes avec tel ou tel confrère, je n’ai jamais senti que ses sentiments personnels influençaient les avis qu’il avait à donner, en particulier au moment où il faut décider des nominations, des changements, qui mettent forcément en cause les personnes.

Au surplus, il semble qu’il n’avait pas d’ami, au sens de confident exclusif, mais il aimait rencontrer des confrères. Il gardait aussi des relations cordiales mais espacées avec quelques prêtres étrangers qu’il avait connus pendant ses études à Rome. De loin en loin, il leur rendait visite, en particulier en Yougoslavie. Sa très bonne connaissance de l’allemand et de l’italien favorisait ces contacts. Il m’a été donné une fois de faire un court voyage en Corse avec lui et le Père Boffet, alors évêque auxiliaire de Lyon. Bernard s’avérait un compagnon de voyage fort agréable, détendu, serviable.

On le sentait très attaché à son Jura natal, à sa famille, proche des siens, ce qui est toujours pour moi un signe de santé, surtout chez un prêtre.
Sa réserve naturelle jouait aussi dans le domaine spirituel. Très fidèle à la prière de l’Eglise, à la célébration de l’Eucharistie, sensible à une belle liturgie – pas trop longue – il ne confiait jamais d’ « état d’âme » et s’en méfiait chez les autres. Il est à noter que les Communautés religieuses appréciaient son ministère de prédication et ses conseils.

Je n’ai pas vécu près de lui ses dernières années. A travers les quelques visites très confiantes qu’il m’a rendues, j’ai senti naître l’angoisse qu’il avait toujours quelque peu portée en lui et qui a pu donner alors à son comportement un caractère étrange et inattendu. Dieu qui connaît les siens lui a épargné une vieillesse peut- être difficile. « Serviteur bon et fidèle, entre dans la paix de ton maître ! » et veille sur ce diocèse que tu as tant aimé et si bien servi !

Eglise d’Autun – Armand le Bourgeois, évêque émérite d’Autun, Chalon et Mâcon

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