KILAMONG Jean-Claude

Prêtre

1983 : Ordonné prêtre le 6 février

1994-1996 : Prêtre à St-Germain-du-Bois

2002 : Décède tragiquement

Au revoir, Jean-Claude !… Avec sans doute plusieurs jours, voire plusieurs semaines de retard par rapport à l’événement, la douloureuse nouvelle du décès tragique de Jean-Claude Kilamong en République Centrafricaine, est arrivée jusqu’à nous le 14 décembre 2002.

Le communiqué de l’Eglise catholique de Bossangoa est ainsi libellé : « L’Eglise catholique de Bossangoa a la profonde douleur d’annoncer l’exécution sommaire de l’abbé Jean-Claude Kilamong, du journaliste Raymond Daké de la radio locale de Bossangoa et de deux sentinelles de cette radio, par les rebelles qui se sont installés dans la localité ».

Le décès tragique de Jean-Claude a probablement eu lieu entre le 19 novembre, date de l’entrée des troupes rebelles du général François Bozizé à Bossangoa, et le 13 décembre, date de l’annonce des exécutions sommaires. Au moment de la prise de Bossangoa par les rebelles et la mort de Jean-Claude, Mgr Paulin Pomodimo, évêque de Bossangoa et président de la Conférence épiscopale, se trouvait à Bangui, capitale du pays, avec d’autres évêques de Centrafrique, pour une rencontre annuelle. Il semble que, jusqu’à ce jour, il n’ait pu retourner à Bossangoa, la route étant coupée par les rebelles, son évêché mis à sac ainsi que plusieurs autres bâtiments de l’Eglise.

D’après ce que l’on peut savoir, Jean-Claude a été inhumé très rapidement après une célébration très discrète, en raison de la peur qui règne à Bossangoa. Par contre, une dépêche de l’AFP, datée du 16 décembre, signale qu’une messe de Requiem a rassemblé « des milliers de chrétiens qui ont prié lundi à la cathédrale de Bangui pour l’abbé Jean-Claude Kilamong, tué à Bossangoa, à 305 km au nord de Bangui ».

Ces quelques précisions, bien minces, nous aident à faire le deuil de Jean-Claude, nous qui l’avons connu à Bossangoa et à St-Germain-du-Bois, en Bresse. Personnellement, je l’ai connu séminariste en 1980. J’ai participé avec beaucoup d’autres à la préparation de son ordination, célébrée le 6 février 1983 par Mgr Sergio Govi, évêque de Bossangoa à cette époque.

Après plusieurs années de ministère dans son pays, Jean-Claude a servi dans notre diocèse, à St-Germain-du-Bois, de 1994 à 1996. Cette mission de Jean-Claude, vécue au titre de Fidei Donum (du don de la foi), lui avait permis de nouer des liens d’amitié solides dans notre diocèse, à St-Germain et Louhans, dans la Bresse, à Chalon, où il savait témoigner de sa foi et de son dynamisme, et aussi nous parler de son pays. Sa présence chez nous a permis à nos deux diocèses de Bossangoa et d’Autun de créer des liens d’amitié, des échanges par la prière, le partage. Les deux évêques successifs de Bossangoa (Mgr Govi et Mgr Pomodimo) sont venus à Autun rencontrer notre évêque et des communautés chrétiennes. Longtemps, la mémoire de Jean-Claude, son dynamisme, sa joie de vivre et de croire, sa proximité avec les personnes, resteront gravés en nous.

Quelle est cette guerre en Centrafrique, dont Jean-Claude et beaucoup d’autres Centrafricains sont victimes ? Une autre dépêche de l’AFP dit ceci : « Loin de la Côte-d’Ivoire, la Centrafrique se déchire dans l’indifférence ». En effet, à part deux ou trois petits articles dans Le Monde, aucun média ne parle de ce qui se passe en Centrafrique. Pourquoi ? Qui sont les rebelles antigouvernementaux ?

Ce sont des Centrafricains déçus par le gouvernement actuel présidé par Ange-Félix Patassé. Ces rebelles avaient pour la plupart voté pour lui lors des dernières élections démocratiques, mais, privés de salaire depuis plusieurs mois, voire plusieurs années, témoins de la misère dans laquelle s’enfonce le pays, ils veulent renverser ce gouvernement pour prendre la place. Ils sont aidés par les Tchadiens qui vivent de l’autre côté de la frontière, au sud du Tchad, et sont soutenus par le président de ce pays. Cette région Nord-Centrafrique et Sud-Tchad, comporterait des gisements de pétrole importants, dont l’exploitation au sud du Tchad serait prochainement programmée. D’où l’importance pour les rebelles dirigés par François Bozizé (lui-même de Bossangoa), d’occuper et d’annexer cette région par tous les moyens : exactions de toutes sortes, violences meurtrières, pillages.

Dans ce conflit, l’Eglise est visée parce qu’elle possède encore quelques biens matériels, véhicules, argent. La radio chrétienne de Bossangoa ne pouvait qu’être particulièrement visée. En plus de cela, Jean-Claude est de la même ethnie et parent du président Patassé. Quelques explications probables et bien incomplètes sans doute de la mort violente de Jean-Claude.
En ce temps de Noël, il nous est difficile de célébrer la paix et la joie. Nous le faisons malgré tout dans la foi, l’espérance et la prière pour la paix, en communion avec Jean-Claude, avec les laïcs, les sœurs et les Pères centrafricains, italiens et français, brutalisés par les rebelles, qui se trouvent encore à Bossangoa ou qui sont réfugiés à Bangui.

Eglise d’Autun – Père Jean Forgeat, ancien délégué à la Coopération Missionnaire

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