Jarry Olivier

Diacre

1963 : Naissance à Villefranche-sur-Saône

1990 : Mariage avec Cécile

Etudiant en médecine à Lyon, avec l5 mois de coopération au Nigeria

Médecin pneumologue

1994 : La famille s’installe à Saint-Germain-les-Buxy

2015 : Travaille à l’hôpital de Montceau-les-Mines

2020 : Ordonné diacre

Olivier Jarry, diacre et médecin hospitalier à Montceau-les-Mines

Olivier Jarry a été ordonné diacre permanent par Monseigneur Benoît Rivière le samedi 24 octobre 2020, à 16 heures en l’église de Buxy.

Il habite à Saint-Germain-les-Buxy et sa paroisse est donc celle de Saint-Vincent-des-Buis dont le curé est le Père Eric Herth. Portrait :

Olivier, qui êtes-vous ?

J’ai 57 ans, je suis médecin pneumologue et marié avec Cécile depuis 30 ans. Nous habitons Saint-Germain-les-Buxy. Je suis né à Villefranche-sur-Saône, puis j’ai vécu à Chalon-sur-Saône avec ma famille dès l’âge de 7 ans. J’ai fait mes études à Chalon, puis mes 2 dernières années de lycée au Foyer de Charité de Saint-Bonnet-de-Galaure. « Marthe Robin qui est décédée en 1981, marque mon histoire sainte ! ».
J’ai ensuite étudié la médecine à Lyon, avec l5 mois de coopération au Nigeria, tout jeune marié avec Cécile. J’ai fini mon internat à Lyon. Nous avons 5 enfants : Elisabeth, Hélène, Emmanuel, Marie-Anne et Pierre, et 4 petits-enfants.

Dans quel hôpital exercez-vous ?

En 20l5, j’ai fait le choix de travailler à l’hôpital de Montceau-les-Mines, en lien avec l’interpellation au diaconat. J’ai donc à ce moment-là, quitté la clinique de Chalon-sur-Saône dans laquelle j’étais associé. J’avais besoin de bénéficier de plus de temps pour prier, me former. Par ailleurs, je souhaitais exercer auprès de populations plus défavorisées.

En quoi cette patientèle défavorisée est-elle spécifique selon vous ?

En fonction de la précarité de cette population, je dois tenir compte, en plus de l’aspect médical, des aspects sociaux et familiaux. Les formes de cette fragilité sont diverses : bas salaire, chômage, habitat dégradé, carences familiales majeures liées à des conflits ou à l’absence de soutien des proches, effets de l’alcool, etc. Mon approche médicale se double donc d’une nécessaire approche plus globale.

Quel est votre parcours de foi ?

Je suis né dans une famille catholique pratiquante comptant 4 enfants, la foi fait donc partie de mon terreau. Enfant de chœur, j’ai été marqué par le Père Commerçon, qui m’a fait le catéchisme. Le Père Georges Auduc m’a aussi beaucoup fait progresser par la qualité de ses homélies et sa proximité des autres, lorsqu’il était curé à Notre-Dame à Autun, où nous venions dans notre maison de campagne. J’ai fait ma première communion à Chalon et ma confirmation à l2 ans. La spiritualité de Marthe Robin a été très présente dans ma vie d’adolescent durant mon séjour à Saint-Bonnet-de-Galaure où j’ai vécu une sorte « d’accélérateur de ma vie spirituelle ». La messe quotidienne était proposée, ainsi que des retraites, le sacrement de réconciliation, une vie de fraternité et la pédagogie de « l’élévation spirituelle ». Cette théologie, assez classique sur le fond, était transmise avec une grande souplesse et attention de la part des éducateurs, au service de chacun de leurs élèves. J’ai fait partie des scouts de France, puis des SUF puis étudiant à Lyon, j’ai été chef scout d’Europe à la 6e Lyon. Je travaillais pour financer mes études, des gardes de nuit dans des établissements de personnes âgées, ce qui me laissait peu de temps pour autre chose. A notre retour d’Afrique, marié à Cécile, nous nous installons à Sainte-Consorce, près de Lyon.

Comment est arrivé l’appel au diaconat ?

En plusieurs fois ! La première, ce fut par le curé de la paroisse de Sainte-Consorce, où nous assurions les préparations au baptême et nous chantions dans la chorale. Arrivant à Saint-Germain-les-Buxy en 1994, nous poursuivons nos engagements paroissiaux avec le Père Roger-Jean Philibert. Puis, nous avons cheminé avec la communauté du Chemin Neuf : sessions Cana, parcours Emmaüs, un week-end par mois en famille, où chacun pouvait vivre joyeusement la liturgie, l’œcuménisme, tout en posant les fondements ignatiens. Et ce fut la deuxième interpellation au diaconat par le Père Emmanuel Payen.

Alors, jamais 2 sans 3, la troisième interpellation est-elle la bonne ?

Oui, et je ne m’y attendais pas du tout ! Ce fut par le diacre Dominique Galmiche, lors de la fête de ses 60 ans ! Et là, cet appel a « percuté » quelque chose en moi. Je me suis dit : où en es-tu Olivier, aujourd’hui, de ta vie de foi ?

Nous avons réfléchi et « décanté » avec Cécile cet appel durant l’année de discernement. Mon « oui » définitif date de l’an dernier, à l’issue des années de formation. Nos enfants et mon épouse ont écrit à l’évêque pour lui transmettre leur avis, comme le veut la règle.

Quelle est votre équipe d’accompagnement au diaconat ?

Elle est composée de personnes nommées et d’autres que j’ai choisies, représentant les différentes facettes de ma vie. Il y a donc Dominique Galmiche et le Père Jean-Robert Courtot, vicaire épiscopal le plus proche de chez nous. J’ai choisi des médecins, pour le monde professionnel, des paroissiens, et des personnes liées à mes engagements divers, des croyants et des non croyants. Nous nous sommes vus 3 ou 4 fois par an durant les 4 années de la formation. Ces personnes aident le candidat au diaconat à se poser des questions. C’est un exercice d’écoute, de dialogue, d’expression. Vers la fin de la formation, cette équipe participe à un conseil de l’évêque pour le choix de ma future mission.

Quelle est votre phrase de la Bible préférée ?

Cela dépend des moments de ma vie. « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés » est celle qui me vient aà l’esprit en premier et qui est gravée dans nos alliances de mariage. Je pense aussi au psaume 8 verset 5 : « qu’est-ce que l’homme pour que tu penses à lui, le fils d’un homme, que tu en prennes souci ? ». Mais aussi « Le Seigneur est mon berger ».

Une figure de sainteté que vous aimez particulièrement ?

Saint François d’Assise.

Une personne qui vous a marqué ?

Louis Darbouret, mon éducateur chef à Saint-Bonnet-de-Galaure. Ce fut pour moi une figure paternelle, pleine d’autorité et de bonté.

Olivier, qu’est-ce selon vous qu’être diacre aujourd’hui ?

Spirituellement, c’est de répondre à un appel. C’est de l’ordre de l’être au moins autant que du faire. C’est le mot de serviteur : cheminer en Christ au service de son Eglise et du frère.

Qu’aimez-vous dans le diocèse d’Autun ?

Ce sont les figures de prêtres, de pasteurs qui, chacun ùà leur place, dans leurs paroisses, servent humblement et le peuple, et le Seigneur. Je suis sensible à ces vocations qui s’exercent au quotidien dans la simplicité et presque l’anonymat, des vies données sans esbrouffe et sans se donner la première place. Je note aussi la richesse des familles spirituelles présentes dans notre diocèse.

En tant que médecin hospitalier, comment vivez-vous cette période de pandémie ?

Vivre et gérer l’unité Covid de mon hôpital à Montceau-les-Mines a été une réelle épreuve morale, scientifique, humaine, etc. J’ai été touché par la gravité, la souffrance des soignants, des patients, des familles, la désacralisation de la mort… Je me rends compte que cette pandémie est une crise écologique de plus : nous n’aurions jamais dû être en lien avec ces animaux sauvages que l’homme cherche à asservir. La pandémie s’est développée sur la base des moyens rapides de communication actuels. Nous avons négligé les avertissements des pandémies survenues ces dernières années. Nous devons mieux respecter notre biodiversité comme élément protecteur de l’humanité, réfléchir plus profondément à nos façons de vivre et de consommer. J’ai relu Laudato Si, et cherché à approfondir ce que signifie « cultiver et garder la terre » : ce moment est pour moi une véritable conversion. Je le vis dans l’espérance qui n’exclut pas un vif sentiment de responsabilité.

Anne Jacquemot

 

L’écho de Cécile, épouse du diacre Olivier Jarry

Cécile travaille à Rimont en tant qu’assistante de l’Econome Général de la Congrégation des Frères de Saint-Jean. Elle explique ce que signifie pour elle cet appel de son mari au diaconat permanent.

Au début, je me suis beaucoup interrogée sur le « pourquoi ? » de cet appel. Peu à peu, cette question s’est transformée en « pour quoi ? ». J’ai réalisé que, même si Olivier ne devenait pas diacre, j’étais heureuse de vivre ces moments de formation au niveau diocésain et provincial. Je ne me suis jamais sentie « sur la touche », même si c’est lui en effet, qui sera ordonné.

Je suis à ma place en tant qu’épouse, épouse de médecin, mère et grand-mère et je ne cherche pas à me projeter dans sa mission à lui. Depuis que Monseigneur Rivière nous a téléphoné en décembre 2019, le jour de notre anniversaire de fiançailles, un beau signe ! J’éprouve de la joie, une joie indicible. J’ai dit le même « oui » le 12 juillet 2020, lors de l’admission. Ce « oui » a pour moi la même gravité que celui de notre mariage. Je fais confiance au Seigneur.

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