GUIMET Fernand

Prêtre

1909 : Naissance le 27 avril à Varennes-Saint-Sauveur

Etudes secondaires à l’école Ozanam de Mâcon
Licencié en théologie, ès-lettres et en philosophie universitaire
diplômé de langues orientales de l’Institut catholique de Paris

1937 : 27 mars, ordination à Paris

1938 : Vicaire à Saint-Pierre de Chalon-sur-Saône

1943 : Directeur au Grand Séminaire d’Autun et chargé des vocations tardives

1944 : Membre de la Commission de discipline

1944 : Supérieur de l’école Ozanam

1945 : Chanoine honoraire d’Autun

1946 : Vicaire général chargé des vocations

1949 : Prélat de Sa Sainteté

1963 : Détaché à la paroisse universitaire comme aumônier national chargé des professeurs de l’enseignement supérieur

1970 : Conseiller ecclésiastique à l’ambassade de France près le Saint-Siège à Rome

1973 : Décède le 21 juin à Gaëte (Italie)

Le Père Guimet nous a montré par sa vie, que la première des pastorales est celle de l’intelligence, c’est-à-dire celle qui tente de répondre aux interrogations des hommes ou de les susciter pour y répondre ; et qui tente aussi de correspondre à leur impérieux besoin de connaître, pour croire et s’engager.

C’est ainsi que nous l’avons vu lui-même :
– Lecteur infatigable, captant tous les courants de pensée pour les confronter à ses propres convictions et à sa Foi, afin de nourrir ensuite la Foi des autres… Déjà, il avait lu l’ouvrage que nous croyions avoir découvert : toujours, il savait indiquer ce qu’il fallait lire pour éclairer les problèmes que nous nous posions.
– Nous l’avons vu aussi rédacteur exigeant jusqu’au scrupule, dans les notes et les articles qu’il aimait à écrire, remettant sans cesses ses textes sur le métier, toujours dans une langue admirable, pour qu’ils expriment bien toute la précision et toutes les nuances que son esprit avait conçues.
– Nous l’avons vu encore chercheur inlassable, toujours curieux, s’intéressant d’une manière étonnante à tout et à tous – avec le souci de faire jaillir l’idée et d’ouvrir à une vision chrétienne de la vie et du monde.

Á cet égard, le ministère qu’il devait exercer pendant sept ans au service de la Paroisse Universitaire de Paris pour l’Enseignement Supérieur lui offrit l’occasion de développer – à sa mesure – cette pastorale de l’intelligence, dans un milieu où la requête pouvait lui apparaître comme l’une des plus exigeantes et des plus exaltantes qui soit.

Mais, déjà à notre plus humble niveau, ce maître qu’a été pour nous Monseigneur Guimet nous a fait saisir – par son seul exemple – que le service de l’Évangile de Jésus-Christ exige un labeur de connaissance, qu’aucune générosité ne peut suppléer. Sans doute aurait-il voulu au moins nous faire comprendre la nécessité de nous arrêter un peu, dans le tourbillon de la vie – et même dans nos entreprises apostoliques – pour étudier, réfléchir et prier. Il redoutait tellement cette sorte de Foi appauvrie, qui devient sentiment religieux, ou – pis encore – slogans pour l’action.

Le Père Guimet nous a donné encore, au moins à nous les prêtres – mais n’est-ce pas vrai aussi pour tous ? – il nous a donné un autre exemple, celui d’une très grande bonté.
Pastorale de l’intelligence, avais-je dit… il faudrait dire aussi : pastorale de la relation, par l’accueil et la bienveillance.

Rappelons-nous seulement comment il nous accueillait après quelque séparation : les deux mains tendues, le visage éclairé par la joie du revoir, et puis, aussitôt, nous sentions l’intérêt profond qu’il portait à notre vie, avec cette manière qu’il avait de poser les questions qui vont au fond des choses, et puis de saisir nos réponses pour en faire un thème de réflexion, et presque toujours une ouverture vers la Foi.

À son contact, nous nous sentions grandis, souvent même tirés vers des sommets où il n’était pas facile d’accéder. Et, dans tous les cas, nous nous sentions aimés, aimés d’un amour qui, parfois, avec la grâce de Dieu, détermine une vie.

Et je crois pouvoir dire que bon nombre de prêtres, aujourd’hui au service de l’Église diocésaine d’Autun ou d’ailleurs, doivent en partie leur vocation au fait d’avoir été ainsi accueillis par Monseigneur Guimet, et de s’être sentis aimés d’un amour respectueux et intelligent, je veux dire : qui aide à choisir.

Bon nombre de chrétiens aussi, engagés aujourd’hui dans les responsabilités les plus modestes comme les plus hautes, pourraient confesser qu’ils doivent, en bonne partie, à Monseigneur Guimet d’avoir – pour cette même raison – choisi la Foi, et d’y être fidèles dans leur témoignage.

Pastorale de la relation… aucun cadre ne pouvait être plus favorable à son exercice que celui du monde diplomatique. Il semble que Monseigneur Guimet y ait été comblé, parce qu’il lui était donné là de pouvoir réunir dans un même service l’Église et la Patrie. Il se savait fils de l’une et de l’autre ; il admirait si fort la pensée française, il en était si pénétré jusque dans ses origines, qu’il considérait comme une grâce d’en être le témoin à Rome, dans les milieux mêmes qui apparaissent aux yeux de beaucoup comme le cœur de l’Église, et aussi comme l’un des points majeurs de la rencontre mondiale.

Ce service devait être court : à peine trois ans…
Cher Père Guimet, de toute notre Foi, nous nous réjouissons avec vous dans le Seigneur, et nous lui rendons grâces d’avoir bien voulu accomplir par vous de grandes choses.

Église d’Autun – Bernard Lambey

Personnes

Evêques
Prêtres
Diacres
Gens de l’ombre

Filtrer par nom ou par mot clé :

Groupes

Communautés Religieuses
Laïcat

Filtrer par nom ou par mot clé :