GAUTHEY René

Prêtre

1910 : Naissance le 30 juin à Saint-Mihiel (Meuse)

1935 : Ordonné prêtre le 24 mai

Poursuit ses études à Rome

1940 : Vicaire provisoire à La Clayette

1941 : Vicaire provisoire à Saint-Laurent du Creusot

1945 : Professeur à la Maîtrise d’Autun

1946 : Le 26 juillet, il devient titulaire du grand orgue de la cathédrale

1959 : Chapelain épiscopal

1967 : Notaire de l’officialité

1968 : Secrétaire archiviste à l’évêché

1997 : Décède le 29 juillet à Autun

Abbé Gauthey, nous avons vécu à peu près 30 ans dans le même établissement, la Maitrise de la Cathédrale. Au moment de votre départ, je ne puis que vous exprimer ma reconnaissance, car tout ce que j’ai appris en musique religieuse, c’est vous qui me l’avez appris. Vous avez bien senti que j’appréciais vos conseils puisque vous avez écrit pour les enfants de la Maitrise une liste importante d’œuvres musicales ; je les sais toutes par cœur, vous ne m’avez jamais fait de reproches sur la façon dont je les faisais interpréter.

De plus, et cela allait peut-être de pair, vous faisiez partie de ma famille. A l’occasion des fêtes liturgiques vous étiez l’invité de ma famille qui vous portait une grande admiration ; cela aussi a dû provoquer cette sympathie que vous m’avez manifestée. Pensez donc : huit jours avant votre départ, vous m’avez confié la clé de votre orgue !

Votre orgue : vous aviez été à bonne école puisque pendant huit ans vous avez fréquenté l’Institut Pontifical de musique sacrée à Rome. Vous avez travaillé avec les Maîtres les plus éminents, vous avez même appris la facture d’orgue, ce qui provoquait l’admiration de facteurs célèbres tels que Jean Perroux et Robert Boissean. Parfois il vous fallait travailler avec des moyens de fortune. Michel Chapuis venant un jour expertiser votre orgue disait avec gentillesse : « Ce qu’il faudrait classer comme monument historique dans l’orgue de Gauthey, ce sont les ficelles qu’il a mises partant des jeux pour allez rejoindre les tuyaux ! » Vous avez reçu les plus grands organistes de notre époque. Ces Maîtres vous respectaient et vous admiraient.

Lorsque vous êtes revenu de Rome , vous aviez été nommé à St-Laurent du Creusot et Mgr Lebrun qui était gentiment célèbre pour ses capacités à chanter faux, aurait dit alors : « Nous allons voir ce qu’il sait faire… », en tant qu’organiste, évidement.

Et comment oublier les concerts que vous donniez certains soirs d’été à la Cathédrale ? Comment oublier le disque que nous avons fait ensemble sur le tympan de la Cathédrale, avec orgue, chants d’enfants et d’adultes ? Ce disque illustrait les personnages du tympan qui étaient éclairés à mesure qu’ils entraient sur scène. Le disque est évidemment épuisé mais il va bientôt être réédité en votre honneur, en honneur des enfants qui chantaient et qui maintenant sont pères de famille.

Vous étiez bougon, c’était une maladie de famille ! Mais vous saviez avoir de l’humour. Mgr Lebrun aimait beaucoup célébrer la messe à la Maîtrise. Il prenait ensuite le petit déjeuner avec les élèves ; il le prenait, c’était la coutume… en rochet et en camail, et c’est vous, abbé Gauthey, qui serviez. Mgr était très sensible à ce fait et lorsque vous avez été nommé chapelain épiscopal, vous disiez avec le sourire : « Mgr m’a nommé parce que je servais le petit déjeuner aux élèves et non pas en tant qu’organiste. »

Et les nuits de Noël ! À l’époque où la messe était chantée à minuit, il fallait tenir les enfants éveillés ; au début, ça allait bien, mais quand arrivait le sermon, les plus résistants ne pouvaient s’empêcher de dormir… Nous avions trouvé un moyen pour maintenir les énergies : juste avant la messe, nous servions un grog, un vrai grog, avec du rhum, et une année, vous aviez forcé la dose, le résultat faillit être catastrophique, car pour un peu les enfants auraient dansé en chantant : « Il est né, le divin enfant » !

Aujourd’hui c’est le jour de votre naissance à vous ; vous allez rejoindre votre famille : Mgr Gauthey qui fut archevêque de Besançon, vos deux oncles prêtres, tous les deux docteurs en théologie (l’un d’eux avait dit : René n’est pas capable de grand chose, il ne fait que de la musique ! »), vous retrouvez votre père mort à la guerre de 14, votre mère dont vous me parliez avec émotion, vous retrouvez votre confrère de Rome Roucairol, qui a composé pour vous un Salve Regina admirable … Surtout, au ciel, continuez d’être bougon ! Merci, au revoir, Amen !

Eglise d’Autun – Denis Grivot

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