GAND Roger

Diacre

1943 : Né le 25 janvier de parents agriculteurs à Saillenard, moi Roger Gand, j’ai fait toute ma carrière dans le département de l’Ain en tant que receveur des Postes

1967 : Marié avec Michelle, nous avons deux garçons Jean-Christophe et Fabrice

Déjà très impliqué, pendant mon activité professionnelle, dans les associations (parents d’élèves, club de foot, président de l’association paroissiale « Les Amis de l’Oignin » président des receveurs-distributeurs, adjoint au maire, donneur de sang) j’avais toujours fait le vœu qu’arrivé à la retraite, je mettrais ce nouveau temps libre au service de l’Eglise et de la Collectivité
Je n’avais pas d’idée particulière sur ma participation.

Dès mon arrivée en retraite dans mon village natal j’ai été sollicité, d’abord au niveau :
– communal où je suis actuellement premier adjoint au maire
– associatif
– trésorier du club Joyeuse Retraite
– membre du C.E.S. (Comité d’Entente et du Souvenir)
– association TED’s (enfants autistes)

Ensuite au niveau paroissial :
– membre de l’Equipe d’Animation Locale
– de l’équipe d’Animation Pastorale
– du M.C.R. (Mouvement des Chrétiens Retraités)
– du C.P.M. (Préparation au Mariage)
– de la Pastorale des Funérailles
– du Doyenné
– de l’association L.C.E. (Lourdes Cancer Espérance)

Le diaconat

C’est le père Jean-François Arnoux curé de la paroisse Saint-Pierre en Louhannais qui m’en a parlé le premier. D’abord très surpris et curieux d’en savoir davantage, après une année
de discernement, j’ai accepté de suivre, avec mon épouse, une formation durant trois années

2005 : Le 2 octobre à Taize, j’ai été appelé par Monseigneur Séguy, évêque d’Autun et admis parmi les candidats au Diaconat Permanent
2005 : Le 13 novembre au monastère de Pradines (42) j’ai reçu les institutions de lecteur de la Parole, de la Prière Communautaire et de l’Eucharistie
2006 : Le 2 février, Monseigneur Séguy, m’a appelé à recevoir l’ordination à l’ordre sacré du diaconat permanent
2006 : Le 21 mai à Louhans c’est Monseigneur Rivière, nouvellement arrivé au diocèse d’Autun qui m’a ordonné diacre permanent et m’a confié pour mission d’être diacre partout et toujours :
– dans ma famille
– dans la communauté humaine
– plus particulièrement d’exercer un ministère de proximité, d’accueil et d’écoute auprès des personnes marquées par la pauvreté et l’isolement
– dans l’église diocésaine et la paroisse
2019 : Décède le vendredi 8 mars à l’âge de 76 ans

Une mission merveilleuse : baptêmes, mariages, service d’autel mais aussi les rencontres de formation avec les autres diacres, les retraites spirituelles.

Le bonheur et la joie demeurent malgré un sérieux ralentissement dans mes activités dû à la maladie

Mon espérance : reprendre complètement ma mission de serviteur de l’Eglise.

 

Décès de Roger Gand, le 8 mars 2019

Le diacre permanent du Diocèse d’Autun, Roger Gand, est décédé le vendredi 8 mars 2019 à l’âge de 76 ans. La messe de funérailles s’est déroulée en l’église Saint-Pierre en Louhannais à Louhans, le mercredi 13 mars 2019 à dix heures trente, suivie de l’inhumation au cimetière de Saillenard. Toute sa famille et ses amis étaient présents ainsi que des représentants du diocèse.

 

Obsèques de Roger Gand

Mot d’accueil, Louhans, église Saint-Pierre le 13 Mars 2019

Mon cher Roger,

Souviens-toi, c’était le samedi 18 Août 2001. J’avais emménagé à la cure de Louhans deux jours plus tôt et j’allais célébrer un mariage à Saillenard. Tu m’attendais devant l’église pour m’accueillir avec ton beau sourire pour que je ne sois pas trop perdu dans ces lieux que je ne connaissais pas. Nous avons vite fait connaissance, évalué qu’à un an près, nous étions du même âge et nous avons senti que le courant passait déjà entre nous, puisqu’aussitôt après tu m’as conduit chez toi pour faire la connaissance de Michelle avec qui tu es marié depuis 1967 et avec qui vous avez eu deux garçons: Jean Christophe et Fabrice.

Nous avons parlé de ton métier: après ton concours dans la Poste où tu rempliras diverses responsabilités à Villeurbanne, quelques mois dans le Clermontois, puis à Lons le Saunier, à St Martin du Fresne vers Nantua et enfin à La Cluze en 1998.
Très impliqué dans ta vie professionnelle, cela ne t’empêche pas de participer à la vie associative et à la vie paroissiale de multiples façons: parents d’élèves, président des receveurs distributeurs, donneur de sang, adjoint au maire, club de foot, association paroissiale…
C’est en 1998 que l’on découvre ton premier cancer.

A ta retraite tu reviens à Saillenard, ta terre natale où tu deviendras premier adjoint du maire de 2001 à 2013. trésorier du club « joyeuse retraite », membre du comité d’entente et du souvenir, association TED’S avec les enfants autistes, et d’autres engagements dans l’Eglise, Equipe d’animation pastorale, membre du mouvement chrétien des retraités, préparation au mariage, pastorale des funérailles, Lourdes Cancer Espérance, équipe de doyenné…
J’ai été impressionné par ta qualité d’écoute, ta disponibilité, ton désir de servir les hommes et de vivre ta mission de baptisé dans la pâte humaine. Si bien que je t’ai lancé un appel pour te proposer d’envisager de servir les hommes et l’Eglise comme diacre.

Le 21 Mai 2006, de fait, après plusieurs années de discernement, de cheminement, d’accompagnement, tu as été ordonné diacre dans cette église par Mgr Rivière qui venait d’arriver dans notre diocèse. Ce fut une fête et quelle fête dans une église pleine à craquer et dans la jubilation! Les amis de Saillenard avaient monté un tunnel bâché dans la cour de la cure pour fêter joyeusement l’événement autour d’un repas qui comptait plus de 350 personnes!
Après, tu as bien pris ta place dans le collège des diacres et dans la mission que tu vivais déjà, mais qui était désormais reconnue officiellement par l’Eglise et mandaté par elle.
– auprès de ta famille d’abord
– dans la communauté humaine, plus particulièrement pour exercer un ministère de proximité, d’accueil et d’écoute, auprès des personnes marquées par la pauvreté et l’isolement.
– et aussi dans le service liturgique, prédications, baptêmes, mariages , obsèques…

Je dois dire combien j’ai été et suis toujours admiratif de la manière dont toi et Michelle, avez vécu ton diaconat, la façon dont chacun de vous s’y est impliqué, tout en restant à sa place, dans cette mission qui t’était confiée. Tu as vécu pleinement ta foi dans le service de tes frères humains, sachant que c’est ainsi que l’on sert et adore Dieu en esprit et vérité. Tu as compris que la foi des chrétiens n’est crédible que si ceux qui nous regardent s’aperçoivent qu’elle se traduit par un service concret et efficace des plus petits et des plus pauvres. Je le vois comme une belle réussite à la fois de votre mariage et de ton service de diacre où Michelle, discrètement et très efficacement ta soutenu à chaque instant.

Puis, la maladie est revenue, implacable, cruelle, mangeuse de vie. Depuis presque huit ans, je croyais en te voyant souffrir, semaine après semaine que ton dernier soupir n’était pas loin… Et tu as tenu… dans ce que j’appellerai cette mystérieuse vocation où tu as vécu toi-même une immense pauvreté, une nuit de la foi et de la souffrance au delà du supportable et de l’imaginable, toujours soutenu par Michelle, fidèle, courageuse, présente à tous tes combats.

Mais je vais arrêter là mon propos pour te laisser la parole à toi dans ce témoignage magnifique que tu as pu faire et que tu nous as laissé dans le cadre de Lourdes Cancer Espérance.
Texte de Roger :

Commentaire de Roger pour une rencontre LCE de Luc 9, 44 …

 » Dans Luc verset 44, Jésus dit à ses disciples : « le fils de l’Homme va être livré. Mais ils ne comprenaient pas, cette parole leur demeurait voilée. »

On ne peut s’empêcher de faire le rapprochement quand l’annonce de la maladie grave nous est faite. Nous non plus, nous ne comprenons pas, tout semble également voilé.
Mais il faut bien se mettre également dans les oreilles que nous allons être livrées ; à qui ? Comment ? Pourquoi ?
Les « pourquoi » ils pleuvent. Pourquoi moi maintenant alors que j’avais tant de projets ?
Après les sentiments de révolte, il faut bien se résoudre à accepter les soins. Alors on devient le petit enfant que Jésus prend près de lui comme au verset 47.

Nous sommes prêts à nous en remettre à quiconque voudra bien chasser les démons de notre corps comme au verset 49.
Alors commence notre chemin de croix et après chaque chute et rechute il faut se relever et continuer la lutte.

À chaque étape il faut se dépouiller un peu plus. Fini les projets, il faut bien se résoudre à devenir de plus en plus dépendants et, laisser à d’autres, le soin de faire ce que l’on ne pourra plus jamais faire. Cela pourrait devenir dégradant, désespérant ! Mais c’est là que l’on découvre que le dépouillement nous permet de faire connaissance avec l’amour tout-puissant du Seigneur.
Alors que tout paraît insurmontable, quand les nausées ne permettent plus la lecture, quand la souffrance submerge la lucidité, quand nous sommes entraînés dans des cauchemars. La toute-puissance de l’amour du Seigneur réapparaît pour nous aider à porter notre croix.

Pour cela, il place sur notre chemin différent « Simon de Cyrène » ; en ce qui me concerne, celui qui porte le plus ma croix s’appelle Michelle. À d’autres moments, quand la chimio devient très pénible, l’infirmière qui vient débrancher la perfusion, faire des piqûres pour les globules rouges et blancs, des perfusions de calcium, elle, aussi, est pour moi un « Simon de Cyrène ».

Enfin, quand il y a des accalmies, on est heureux car le dépouillement permet d’apprécier les choses à leur juste valeur, y compris les docteurs que l’on accuse souvent de nous faire souffrir. Pourtant, on pourrait se rappeler du verset 50 où dit : « Ne les empêchaient pas car ceux qui ne sont pas contre nous sont pour nous. »

Il ne s’agit pas de discuter, d’argumenter pour savoir qui va gagner, mais simplement d’accueillir pour vivre.

Quand le soleil se lève, que je découvre des fleurs et des arbres sur fond de ciel bleu, je remercie le Seigneur de m’accompagner au milieu de tout ceux qui me sont chers car je sais qu’il est là à chaque instant, même si ma prière se résume en ces quelques mots : « Seigneur, ton amour me suffit pour être heureux. »
Ce soir, je suis particulièrement heureux d’être encore avec vous.  »

Roger, la dernière fois que je t’ai rencontré chez toi, il y a quelques mois, tu m’as confié cette offrande que tu as fait toi-même au Seigneur, dans cette mystérieuse communion à sa souffrance. Tu parodiais ce vieux cantique que les petites filles chantaient le jour de leur première communion: « Prends ma couronne, je te la donne, au ciel, n’est-ce pas, tu me la rendras! »
Dans ta bouche, c’est devenu: » Prends ma santé, je te la donne, au ciel n’est-ce pas tu me la rendras! »
Quelle foi, quel don, quel mystère!

Je suis sûr qu’aujourd’hui, tu as retrouvé la santé et même que c’est toi qui est le plus en forme de chacun d’entre nous! Car tu es avec Dieu et tu le vois dans le mystère de la résurrection à laquelle nous sommes tous appelés. St Jean nous dit à ce sujet:  » Nous lui serons semblables parce que nous le verrons tel qu’il est. » Si donc tu es maintenant semblable à Dieu, non seulement tu es en très bonne santé, mais dans la béatitude éternelle.

Alors, maintenant, si tu le veux bien, sois à ton pour, pour chacun d’entre nous, ce Simon de Cyrène dont tu viens de parler, qui nous aidera à porter notre croix, cette croix que nous ne choisissons pas et qui nous blesse. Malgré elle et avec elle, aide-nous à ne pas douter de l’amour de Dieu qui nous a mis au monde. Continue à donner ton sourire et ta force intérieure, à Michelle, à tes enfants, tes amis de Saillenard et d’ailleurs.

Merci, Seigneur, d’avoir mis Roger sur notre route, comme l’un de tes merveilleux témoins.

Jean-François Arnoux

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