GAIDON Maurice

Evêque auxiliaire d’Autun de 1977 à 1987

1928 : Naissance le 17 janvier à Dijon

Etudes à Dijon, (Scoutisme, Conservatoire) puis à Lyon

1948 : Prix du perfectionnement de piano

1949 : Licence de Lettres

1950 : Diplôme d’études supérieures

1950 : Service militaire à Berlin

1951 : Grand Séminaire de Dijon

1956 : Ordonné prêtre le 29 juin à la cathédrale de Dijon

1957 : Licence de théologie à Lyon

1957 -1960 : Professeur au Petit Séminaire de Flavigny

1960- 1962 : Vicaire à la paroisse du Sacré-Cœur à Dijon

1962-1973 : Professeur puis Supérieur du Grand Séminaire de Dijon

1973 : Ordination épiscopale le 30 septembre au Sacré-Cœur de Dijon

1973 : Evêque auxiliaire de Besançon le 13 août

Supérieur des Chapelains de Paray-le-Monial

1977 : Evêque auxiliaire d’Autun en mai, en résidence à Paray-le-Monial où il assure la direction des pèlerinages.

1983-1985 : Vice-président de l’Institut International du Cœur de Jésus à Rome

1987 : Evêque de Cahors en janvier

2004 : Départ en retraite

2011 : Décède le 14 novembre

Sa devise épiscopale : « Ex toto corde meo ». De tout mon cœur

De la Bourgogne au Quercy

Mot du Père Le Bourgeois à l’occasion du départ de Monseigneur Gaidon pour l’évêché de Cahors en 1987

Il y a 12 ans, le diocèse accueillait Monseigneur Gaidon qui acceptait de grand cœur la charge pastorale que je lui proposais, celle de Supérieur des Chapelains de Paray-le-Monial, responsable du pèlerinage et, en conséquence, de tout ce qui s’y rattache. Sur place, c’est l’animation spirituelle des groupes qui passent, dans le respect de leur diversité ; c’est la responsabilité des célébrations à la Chapelle de la Visitation et aussi à la Basilique. Celle-ci est en même temps église paroissiale : une collaboration étroite s’établit donc avec le clergé local.
Du pèlerinage dépendent aussi certains édifices, en particulier le musée dit du « Hiéron », qui réunit des œuvres d’art, dont beaucoup de grande valeur. Ami du beau par tempérament, conscient aussi que la beauté prépare à la contemplation de Dieu, Monseigneur Gaidon aura soin de mettre davantage en valeur le musée et d’en faire un lieu où peut passer un message spirituel.

Mais la formation théologique de Monseigneur Gaidon, sa propre sensibilité religieuse l’ont poussé aussitôt à approfondir le message évangélique lié au culte du Cœur de Jésus, en particulier à partir de l’évangile de saint Jean. Il le fera par sa prédication, par la publication de plusieurs ouvrages. C’est en particulier en 1982 celui qui a pour titre « Un Dieu au Cœur transpercé » et en 1985 « La spiritualité du Sacré-Cœur ».

Paray-le-Monial verra aussi revivre des sessions de spiritualité ouvertes à des théologiens, à des responsables d’instituts religieux placés sous le vocable du Cœur de Jésus. L’intérêt de ces rencontres attire un certain nombre d’évêques de pays étrangers et l’échange entre participants très divers entraîne un enrichissement doctrinal et pastoral.

Il semblerait utile aussi de réunir certains groupes déjà anciens, appelés à se rénover, tels les Hommes du Sacré Cœur. Finalement naîtra l’Association « Cor Christi ». Bien loin de se replier sur une dévotion intimiste et personnelle, elle veut contribuer à faire naître, dans notre monde déchiré, une véritable « civilisation de l’amour ».

Bientôt, en 1975, Paray va bénéficier d’un apport tout nouveau et inattendu : celui du Renouveau vécu dans la Communauté Emmanuel qui adopte Paray-le Monial pour sa capitale spirituelle. On verra s’y presser depuis lors des groupes de plus en plus nombreux. La liste des sessions qui se sont tenues par exemple pendant le dernier été 1986 est impressionnante. On peut chiffrer à près de 20.000 le nombre de ceux qui y ont participé, non pas en passagers d’un jour, mais vivant intensément des sessions de quatre ou cinq jours, riches de prière et d’enseignement.

Puisque je m’adresse à vous, Chrétiens de l’Eglise d’Autun, j’ai parfois regretté que le diocèse soit trop peu présent à cette réalité vivante, même si quelques-uns y participent, je le sais. Un lien plus étroit vient d’être établi, vous le savez, entre Paray-le-Monial et Emmanuel : c’est en effet des prêtres incardinés au diocèse et appartenant à la Communauté Emmanuel qui deviennent Chapelains de Paray-le-Monial.

Monseigneur Gaidon, servi par ses dons de polyglotte, mais encore plus par ses convictions profondes, s’est fait vraiment « Apôtre » du Coeur de Jésus bien au-delà de Paray. Je le vois à Rome, en Allemagne, en Espagne, en Suisse et même jusqu’au Canada et aux Etats-Unis.

A partir de cette conviction, de cet amour qui est au cœur de sa vie épiscopale, on peut discerner plusieurs directions dans l’action apostolique de Monseigneur Gaidon.

Je crois en découvrir trois principales :

1. Une profonde conviction de la grandeur et de l’importance du sacerdoce, don du Cœur du Christ à son Eglise

J’ai souvent retrouvé chez Monseigneur Gaidon les mêmes accents que ces « grands » du XVIIe siècle, Bérulle, Ollier, Vincent de Paul, Jean Eudes, insistant sur la consécration du prêtre à Dieu, sur sa vie spirituelle, son action apostolique nourrie de la prière. De là, pour Monseigneur Gaidon, l’intérêt actif porté au séminaire de Paray-le-Monial ; de là certaines interventions lorsqu’entre évêques de la Région ou en assemblée plénière à Lourdes sont abordés les problèmes du sacerdoce aujourd’hui. D’où aussi ce livre tout récent : « Prêtres selon le Cœur de Dieu ».

2. Il est clair que le prêtre est intimement lié au mystère de l’eucharistie

Même en dehors de la célébration, il reste l’homme de l’eucharistie, celui qui aide les chrétiens à comprendre les richesses de cette présence du Christ. Paray connaît toujours de longues heures d’adoration du Saint Sacrement, des processions qui n’ont rien de folklorique mais se veulent un hommage à Jésus Christ et une prière. Pour aider les uns et les autres, Monseigneur Gaidon publiera des articles sur l’adoration eucharistique en dehors de la messe. C’est lui qui publiera la traduction en français, dans la revue du pèlerinage, du nouveau Rituel émanant du Concile Vatican II et qui sera ensuite repris dans des publications nationales.

3. Je vois enfin et souvent apparaître le souci de la famille et de sa vie chrétienne

N’est-elle pas cellule d’Eglise ? Ne faut-il pas qu’elle en prenne de plus en plus conscience ? Les sessions de l’Emmanuel seront là pour aider à répondre à ces grandes questions. Et voici l’apport – si l’on peut dire ! – de l’homélie du Saint Père à Paray-le-Monial le 5 octobre dernier. Lui aussi, partant du culte du Cœur, est conduit à parler de la famille, témoin elle aussi de l’amour. Dans son homélie que nous avons tout intérêt à relire et à méditer, le Saint Père sait présenter les exigences de cet amour humain d’une manière positive, attirante, comme il le fera le même jour avec les jeunes de Gerland.

Tels sont les traits principaux que je relève, cher Père, quand je repasse en mon esprit votre précieux et long ministère à Paray-le-Monial. Vous avez donné à ce haut lieu un nouveau souffle. Nous sommes convaincus qu’il en avait besoin et nous vous remercions d’avoir eu l’enthousiasme, basé sur une conviction spirituelle profonde, pour remettre en lumière le message de Paray-le-Monial.

Mais je vous vois aussi à travers ce diocèse. Votre silhouette d’auxiliaire n’est pas identique à celle qu’on a coutume de voir en France. Je dis bien en France car, ailleurs, l’image est plus souple. Si votre action s’est déroulée principalement à Paray-le-Monial, je sais bien que vous vous êtes attaché à ce diocèse que vous quittez. Vous avez visité chez eux la plupart des prêtres. Vous vous êtes sans cesse intéressé à eux. Que de fois vous avez téléphoné, à moi-même ou au Père Lambey en demandant avant tout : « Comment vont nos frères prêtres ? » Vous avez aimé parcourir cette Eglise pour des récollections, des confirmations, sachant trouver auprès des jeunes et des adultes un langage capable de les entraîner dans la voie difficile de l’amour du Christ et de l’Eglise.

Nous vous voyons partir avec mélancolie. Pour ma part, j’ai toujours trouvé en vous un confident, un ami, qui n’hésitait pas à exprimer son point de vue, soit en tête à tête, soit au conseil épiscopal, mais gardant toujours le souci de l’unité de notre Eglise diocésaine. Plus d’une fois aussi vous avez bien voulu terminer nos rencontres en me faisant bénéficier de vos talents de pianiste, nous plongeant ensemble dans cet univers immatériel, spirituel, où s’établit une sorte de communion dans la beauté.

Vous voilà évêque de Cahors. Ce diocèse a donné à l’Eglise un pape – Jean XXII – un évêque béatifié – Alain de Solminihac – des hommes célèbres dans les lettres et la politique. On nous donnera dans un futur numéro, un rapide aperçu historique du diocèse de Cahors. Vous serez sensible à la beauté de la ville, de la cathédrale qui semble inspirée de l’Orient, du pèlerinage marial de Rocamadour : on dirait que le Fils vous conduit à sa Mère… Qu’elle vous accueille !

Nous vous accompagnons, ne nous oubliez pas.

Armand le Bourgeois, Evêque d’Autun, Chalon et Mâcon.

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