FRÜHAUF René

Prêtre

1928 : Naissance le 29 avril à Chalon-sur-Saône

1955 : Ordonné prêtre le 29 juin

1955 : Professeur au Petit Séminaire de Semur

1969 : Chargé de l’aumônerie scolaire de Paray-le-Monial et des jeunes du Brionnais

1972 : Affecté au secteur de La Clayette et Vareilles

1985 : Aumônier du C.M.R.

1989 : Curé de Gueugnon

1995 : Prêtre auxiliaire de Saint-Lazare-en-Autunois

2001 : Décède le 24 juin à Dijon

Permettez-moi d’abord un témoignage personnel. Sans le témoignage d’humanité et de foi de René Frühauf durant mon adolescence à Semur-en-Brionnais, je ne serais pas prêtre aujourd’hui. J’ai été attiré par cette spiritualité, ce rayonnement de la foi au Christ… sans doute ne suis-je pas le seul dans ce cas.

La première chose qui m’a frappé dans la vie et le ministère de René, c’est son lien au Christ, nourri dans la prière, la méditation écrite de la Parole chaque jour. Je n’ai pas lu ses méditations, mais je sais qu’elles existent et je devine qu’il y a là la trace de son lien permanent au Christ, Source de Vie. Et lorsque j’ai pu le visiter dans sa maladie, j’ai été le témoin de sa joie et de sa paix puisées dans la prière, de sa joie lorsqu’un confrère pouvait concélébrer avec lui.

Ce lien au Christ faisait que naturellement il était convaincu que Dieu appelle tout le monde pour le bonheur. D’où sa participation fidèle au service d’une pastorale des vocations de baptisés et des vocations spécifiques de prêtres, de diacres, de religieux. Ce lien au Christ le rendait particulièrement apte à écouter et à être un conseiller spirituel pour beaucoup, y compris pour nombre de gens meurtris par la vie, à être un ministre du sacrement de réconciliation pour nombre de chrétiens.

Son lien au Christ l’a rendu tout à fait apte à former, à stimuler et à appeler nombre de militants en monde rural, en monde ouvrier, et avec des gens de toutes conditions, à consacrer son énergie à la catéchèse des enfants et de leurs familles, à recréer ce qu’on appelle la messe des familles… pour conduire jusqu’à la Source enfants et familles, ce qui a permis une redécouverte d’une vie ecclésiale joyeuse.

Je voudrais aussi évoquer l’immense espoir suscité en lui par le Concile Vatican II : la réforme liturgique, la place retrouvée de la Bible dans l’Eglise catholique (lorsque j’étais au petit séminaire, la Bible nous était interdite !) la restauration du diaconat permanent, la mission réaffirmée du presbyterium, et en même temps de l’apostolat des laïcs et de la responsabilité des baptisés, l’œcuménisme, la mission de l’Eglise dans le monde de ce temps, etc.

Ce fut une joie, l’œuvre de sa vie, et aussi, m’a-t-il semblé, une souffrance devant certaines difficultés qui sont apparues pour mettre en œuvre ces orientations et le fait de voir certains traîner les pieds.

Dans la vie de René, j’ai pu voir tout à la fois la joie immense – il aimait chanter et fredonner des airs favoris, on le voyait aussi esquisser un sourire malicieux et moqueur, signe de sa bonne forme – mais aussi on le voyait parfois silencieux et douloureux devant les lenteurs et pesanteurs dans la mise en pratique de l’œuvre missionnaire, devant les déchirures, blessures ou divisions souvent idiotes au sein du presbyterium ou du Peuple de Dieu, qui l’ont énormément et profondément meurtries. Il avait horreur des divisions qui le faisaient souffrir en silence. Son engagement œcuménique ne s’est jamais démenti. Il aurait aimé que les autunois du doyenné, catholiques et protestants, soient plus nombreux à ces rencontres. Il était heureux que des offices œcuméniques soient célébrés pour certaines fêtes de la Nation. Il fut heureux que des initiatives modestes mais significatives soient prises en direction des juifs et des musulmans de la région.

René a vécu sa maladie finale et terrible avec un grand courage, une dignité énorme, accompagné admirablement par plusieurs amis et le monde médical : qu’ils en soient remerciés.
En définitive, dans le ministère de René, je vois comme une icône du Christ – que dis-je, une fresque – avec un reflet des divers aspects du ministère du Christ dans ce monde moderne. Puisse ce mystère de la vie, de la mort et de la résurrection porter des fruits et des semences en abondance.

Eglise d’Autun – Jean-Noël Devillard

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