FOUGNON Louis

Prêtre

1905 : Naissance le 8 avril à Viry

1928 : Ordonné prêtre le 22 décembre

Etudiant à Paris au collège Stanislas
Licencié en sciences physiques et chimiques

1933 : Professeur à L’institution Saint-Lazare

1994 : Décède le 26 août à Autun

Ancien élève du cours 1944, devenu prêtre puis curé par la suite, je voudrais évoquer quelques-unes des qualités éminentes que rayonnait le Père Fougnon.

Sa compétence de professeur de sciences : il était avec le père Cuzin, parmi les rares ecclésiastiques à avoir suivi les cours de la Sorbonne. Il en était sorti licencié en sciences physiques et chimiques (1933) et très rapidement il put faire profiter les grands élèves de St-Lazare d’un savoir totalement maîtrisé. Ses anciens élèves se rappellent le professeur debout devant son bureau, son tableau ou l’expérience qu’il avait préparée, sans aucun livre ouvert sur sa table du maître, donnant ses cours avec clarté et minutie, soucieux que le moins doué comprenne. Cette compétence passait d’ailleurs les murs de la rue aux Raz et les industriels ou les laborantins de la ville d’Autun qui rencontraient des problèmes question électricité, radio, télévision, physique, chimie, savaient que le Père Fougnon avait nécessairement la solution, et c’est ainsi que s’est crée tout un réseau d’amis autour de lui.

La modestie : une autre qualité évidente que rayonnait le Père Fougnon. Tout bardé de diplômes et de compétences qu’il était, y avait-il homme plus humble, plus effacé que lui ? Sans doute était-ce chez lui une qualité naturelle, mais il savait aussi que Jésus a enseigné dans son Évangile : « Le plus grand parmi vous sera celui qui sert ». Comme chez tous les vrais grands, l’amour, chez lui, se faisait humble service. Saint Paul écrit : « De peur que je ne m’enorgueillisse – d’avoir été choisi pour être l’apôtre des païens et d’avoir eu des révélations extraordinaires – le Seigneur m’a donné une écharde dans la chair… »

Le Père Fougnon avait lui aussi une écharde dans la chair, et quelle écharde ! En décembre 1948, le Docteur Rousselin avait dû lui enlever presque tout l’estomac. Là-dessus une énorme hernie hiatale lui rendait le devoir de manger extrêmement pénible et il se nourrissait presque exclusivement de liquides. D’où cette santé fragile et cette mine à faire peur parfois. Mais sa foi et son acceptation de la souffrance qui étaient grandes, ses capacités médicales qui savaient tirer le meilleur parti de ce handicap, faisaient que le Père Fougnon, humblement, poursuivait son chemin au service de ses frères.

Le prêtre avant tout : ses anciens élèves et ses amis sont unanimes à le reconnaître. Il fallait le voir prier, dire sa messe, participer à la prière de la Maison, pour comprendre tout de suite que pour lui, l’essentiel était son sacerdoce scrupuleusement vécu. Il était né le 8 avril 1905 à Viry près de Charolles dans une famille très chrétienne où il y avait eu autrefois tout un foisonnement de prêtres et de religieuses, plusieurs parfois dans la même famille. Lui-même a eu la vocation. Il s’est fait prêtre. Mais jamais le professorat pour lequel il était fait et l’énorme réseau de relations qu’il s’était créé dans le monde de ses anciens élèves ne l’a empêché de rester l’humble prêtre du Seigneur, prêtre, d’abord prêtre et uniquement prêtre. Et pour un certain nombre d’entre nous, appelés au sacerdoce et qu’il chérissait particulièrement, les considérant comme la suprême récompense de son apostolat, quelle belle figure de prêtre il représentait !
L’amour des autres : un extraordinaire amour qui habitait le Père Fougnon. Il aimait ses élèves, tous ses élèves, c’est évident. Mais au-delà de St-Lazare il les suivait dans l’existence, heureux de connaître leur parcours, de recevoir leurs visites, de connaître leurs épouses, leurs enfants et petits-enfants. Il l’a bien montré en participant aux assemblées régionales des anciens à Paris, à Dijon, à Lyon, à Grenoble.

Comme saint Paul, il aurait pu dire : « Qui est joyeux sans que je sois joyeux ? Qui est faible sans que je sois faible ? Qui est dans les larmes sans que je pleure avec lui ? » Il l’a montré surtout quand il a été rédacteur de la revue « Hier-Aujourd’hui-Demain » où, à longueur de pages, il consignait avec minutie toutes les nouvelles apprises des uns et des autres et patiemment classées au prix d’un travail dont Dieu seul sait le temps qu’il y passait. Ainsi créait-il et entretenait-il l’âme des anciens de St-Lazare.

Pour écrire ce mot, j’ai consulté le Dr Taupenot, mon camarade de cours. Il m’a dit que le départ du Père Fougnon lui rappelait un proverbe africain : « Quand un homme meurt, la terre perd une bibliothèque ».

Église d’Autun – Hugues Berthin

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