C’est vrai que vers les années 40, le Seigneur s’est engouffré dans ta vie. Tu revenais d’un camp de prisonniers en France et tu débarquais à Cluny. Tu avais un métier d’électricien-radio, et qui donc se serait douté de ton désir d’être prêtre ? A Cluny même, tu as rencontré plusieurs prêtres du Prado et c’est là que s’est faite ta décision d’être disciple de Jésus Christ à l’école du Père Chevrier.

Tu étais prêtre à 43 ans et six ans après, tu terminais ton noviciat au Prado…

Et tu es venu dans cette région à l’ouest de Mâcon, toute proche de la route Cluny, d’abord curé de Charnay pendant 6 ans, où tu as laissé la place au Père Claude Collaudin et aux Frères du Prado. Tu es venu comme curé dans cette paroisse de Prissé à qui tu as donné tout ton cœur et toute ta foi apostolique, même en ces dernières années où tu étais prêtre auxiliaire pour Charnay et Prissé. Tu avais encore pas mal d’heures de catéchisme chaque semaine et tu suivais non seulement les enfants du primaire mais aussi des jeunes du 1er et du 2e cycles avec qui tu dialoguais dans l’amitié et dans la foi sur des sujets qui les intéressaient.

Le Père Chevrier disait : « Il faut faire son catéchisme tous les jours ». Tu l’as pris au mot. Heureusement que ton entreprise ne sera pas vaine, car aujourd’hui des membres de la communauté chrétienne font équipe avec leur prêtre aussi bien pour les catéchismes des enfants qui sont en primaire, que pour les cours religieux de l’aumônerie scolaire des 1er et 2e cycles.
Bon et fidèle serviteur qui a donné la Bonne Nouvelle à ceux dont tu avais la charge, sache que tu n’as pas perdu ton temps et tous ces jeunes que l’on voit à la messe de Prissé en sont les témoins vivants.

Il y a un mot, me disait un de tes paroissiens, que l’on retrouve comme consigne dans tes sermons : Aime.
N’est-ce pas le résumé de l’Evangile ?

Dans ce village du Mâconnais, des familles portugaises sont venues s’installer et ton souci premier a été de te faire proche d’elles, en particulier en apprenant la langue portugaise. Ainsi tu as pu leur dire Jésus Christ de façon qu’ils comprennent. Les familles portugaises n’ont pas oublié.

Bon et fidèle serviteur qui chaque dimanche as voulu rappeler l’essentiel de la foi chrétienne : Aimer et pour qui l‘étranger était un frère, entre dans la joie de ton Maître !…
Plusieurs fois au cours des réunions diocésaines du Prado, auxquelles tu étais très fidèle, tu nous as dit que pour toi vivre dans la pauvreté, c’était vivre simplement et faire par soi-même tout ce qu’on peut faire. Ceci dit, tu savais bien que nous, prêtres, qui sommes des célibataires, nous ne pouvons tout réussir pour ce qui concerne la vie quotidienne et l’entretien de notre habitation et c’est pourquoi tu as apprécié d’avoir été accueilli, depuis neuf ans, à la cure de Charnay et d’avoir chaque année la visite de membres de ta famille que tu aimais beaucoup.
Depuis une dizaine d’années, nous nous retrouvions environ une fois par mois pour étudier l’Evangile ensemble et partager, dans un second temps, nos recherches évangéliques. J’ai toujours admiré comment l’Evangile était un livre que tu avais longuement parcouru et c’est avec joie et conviction que tu parlais de Jésus Christ.

Comme saint Paul aux chrétiens de Salonique, tu nous dis sans doute :
« Jésus, nous le croyons, est mort et ressuscité ; de même… ceux qui se sont endormis en Jésus, Dieu, à cause de Jésus, les emmènera avec le Seigneur. Ainsi nous serons pour toujours avec Lui… Réconfortez-vous les uns les autres… »

Eglise d’Autun – Père Berthelier