FARNIER Pierre

Prêtre

1929 : Né le 15 juillet à Anzy-le-Duc

1954 : Ordonné prêtre le 1er Juillet à Anzy-le-Duc

1954 : Vicaire à Saint-Vincent de Mâcon

1960 : Curé de Maltat et vicaire économe de Cressy-sur-Somme

1966 : Curé archiprêtre de Chauffailles

1974 : Aumônier diocésain des Centres de préparation au mariage

1978 : Chargé en outre de Mussy-sous-Dun

1983 : Nommé au secteur de Pierre-de-Bresse chargé de Charrette

1985 : Chargé en outre de Saint-Bonnet-en-Bresse et La Racineuse,

1986 : Chargé de Lays et Longepierre

1994 : Prêtre auxiliaire du secteur de Lugny-Senozan

2000 : Aumônier du Carmel Saint-Joseph de Saint-Martin-Belleroche

2004 : Décède le 2 novembre

Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés. Demeurez dans mon amour ».

Pierre, je pense que tu as souvent laissé cette phrase résonner en toi, d’abord parce que tu as été aimé. Aimé de tes parents, de tes frères et sœurs, de ta famille, plus tard encore de ta tribu de neveux et nièces. Aimé de ceux et celles que tu as croisés sur ta route au fil de ton ministère… Aimé de Dieu. Ce Dieu que tu as découvert à la maison, au catéchisme, dans ton village, partout où tu es allé. Ce Dieu qui donne son Fils.

Aimé de Dieu. Aimant. Tu as aimé, en retour, le Père de Jésus-Christ. Tu as aimé tes frères en humanité, tes frères en Eglise, tes frères en sacerdoce, tout dernièrement la communauté de religieuses dont tu partageais la vie. Toi-même le dis : il n’est jamais facile de “demeurer dans l’amour” à cause de la faiblesse humaine. Mais la main du Père relève le fils pécheur….
Ta façon d’aimer, exigeante et lucide, se révélait sans concession. Tu jetais sur le monde un regard bienveillant. Tu n’avais pas d’a priori. Tu savais écouter. Tu savais discerner. Tu n’appréciais ni les discours creux ni les faux fuyants. Tu t’appliquais à lire le grand livre de la vie. Que de changements as-tu rencontrés au cours de ces soixante-quinze ans ! Qui se souvient aujourd’hui des années d’avant-guerre dans nos campagnes de Saône-et-Loire ? Tu as traversé, à l’adolescence, la guerre et l’Occupation : tu t’es forgé à ta manière une âme de résistant. Prêtre voici 50 ans, tu as fait tes débuts à Mâcon. Ensuite, pendant de longues années, du Bourbonnais à Chauffailles, de Chauffailles à la Bresse puis au Mâconnais, tu as exercé des responsabilités. Il te fallait aimer les gens du sérail et les gens du dehors sans te laisser emprisonner par les uns ou capter par les autres. Aimer et donner ta vie.

Dans une Eglise, marquée à l’époque par l’insurrection de l’abbé Pierre et la dramatique affaire des prêtres ouvriers, tu pressentais, malgré les bourrasques, l’éclosion d’un printemps. Pour toi, comme pour beaucoup d’entre nous, Vatican II fut un grand souffle. Avec enthousiasme, tu as relevé tes manches pour labourer le champ des hommes avec un Evangile tout neuf. Au soir de ta vie, loin de sombrer dans la mélancolie, tu cherchais avec d’autres des chemins pour la Parole de Dieu. Tu avais assez d’humour pour ne pas jouer les redresseurs de torts, assez d’humeur pour dire ce que tu pensais, assez de foi pour porter dans la prière les joies, les espoirs et les angoisses de la cité.

Pour toi, inviter des laïcs aux responsabilités ne relevait pas de la condescendance ni de l’appel à l’aide. Mais bien d’une solide conviction que les textes du Concile, puis de Paul VI – je pense à la fameuse exhortation sur l’évangélisation – de Jean-Paul II – La mission du rédempteur – sont venus étayer. Tu lisais beaucoup. Tu t’appuyais sur le travail des théologiens. Tu scrutais les ombres du futur à la lumière de la Sainte Ecriture. Tu as été un homme de chantier. Laissons à Dieu qui connaît les cœurs le soin d’apprécier tes semailles. Mais souvenons-nous que le Christ nous appelle tous à porter du fruit. Je note à cet égard, Pierre, que tu n’as jamais borné ton horizon aux seules limites de l’Eglise. Tu t’es intéressé à l’humanité toute entière. En font foi tes voyages, notamment en Amérique du Sud. Tu n’avais pas la tournure d’esprit d’un touriste, mais l’intérêt d’un frère qui reçoit plus qu’il ne donne.

Obtiens-nous l’amour. L’amour vrai. L’amour durable. Trop d’entre nous souffrent ici-bas pour l’avoir à peine entrevu. Obtiens-nous l’amour fraternel : le monde et l’Eglise, déchirés par des tensions contradictoires, n’en finissent pas de gémir dans l’attente de jours meilleurs. Obtiens-nous l’enthousiasme en contraste avec nos platitudes. Obtiens-nous l’humour : c’est une des faces de l’humilité.

Eglise d’Autun – Père Georges Auduc

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