DUVERNOIS Louis

Prêtre

1911 : Né le 21 janvier à Saint-Ythaire

1937 : Ordonné prêtre le 29 juin

1937 : Vicaire au Sacré-Cœur de Chalon

1941 : Curé de Chapaize

1945 : Curé de Saint-André-le-Désert

1973 : 26 février, il décède dans accident de la route

A lire l’article du journal sur l’accident mortel de Louis Duvernois
en cliquant sur le lien suivant : AccidentMortel

Ultime hommage à l’abbé Duvernois, curé de Saint-André-le-Désert
qui trouva la mort dans des circonstances tragiques

Obseques01L’église de St-André-le-Désert était beaucoup trop petite pour contenir, hier après-midi, l’immense foule de parents, d’amis et de paroissiens, venus dire un dernier adieu à M. l’abbé Louis Duvenois.
La nouvelle de sa mort, survenue tragiquement sur la route de Louhans, avait jeté la consternation dans tout le secteur où il exerçait son ministère, et même au-delà.
Avant d’être, à la libération, nommé curé de St-André-le-Désert d’où il desservait également les paroisses voisines de St-Vincent-des-Prés, Chiddes et Pressy-sur-Doudin, M. l’abbé Duvernois, ordonné prêtre en 1937, avait été successivement vicaire au Sacré-Cœur de Chalon-sur-Saône, puis durant la dernière guerre, curé de Chapaize.
Il s’était forgé alors de solides amitiés en participant activement à la Résistance au sein du groupe dirigé par M. Romain Buffet, député-maire de Bissy-sous-Uxelles. C’est là qu’il avait rencontré notamment M. André Jarrot, député•maire de Montceau-les-Mines, en lui offrant, ainsi qu’à ses compagnons, une chaleureuse hospitalité malgré les dangers encourus. Une telle conduite lui avait d’ailleurs valu la médaille de la Résistance, après celle des Evadés.
Son dévouement, sa franchise, parfois un peu rude, étaient exemplaires et lui avaient gagné une estime générale. Sachant se mettre à l’écoute de tous, il n’hésitait pas à partager avec ses paroissiens les travaux des champs, à organiser, pour les jeunes, une section de basket-ball. Cet homme de cœur, de devoir, ne pouvait laisser derrière lui que des amis : combien étaient-ils, hier, à venir lui adresser un ultime adieu dans son église de St-André-le-Désert ? 500, 600, plus peut-être ? Qu’importe le nombre, tous ceux qu’il avait connus, à qui il avait rendu service durant son ministère sacerdotal, étaient là, entourant une dernière fois leur pasteur et leur ami.
Plus de trente prêtres du diocèse concélébraient l’office religieux autour de Mgr Le Bourgeois, évêque d’Autun, et de Mgr Lambet, vicaire général. Parmi eux, M. l’abbé Galo, curé de St-Bonnet-de-Joux, et tous les prêtres du secteur ; M. l’abbé Panier, responsable de la zone de Charolles ; M. l’abbé Perrachon, curé de Louhans, originaire de Saint-André-le-Désert; tandis que pour accompagner les chants, avait pris place à l’harmonium M. l’abbé Billard, ami du défunt, curé de Savigny-en-Revermont, chez qui précisément le Père Duvernois se rendait en ce jour tragique du 26 février.
Dans son homélie, M. l’abbé Perrachon, devait insister à la lumière de l’Evangile, sur la brutalité de cette disparition car « c’est à l’heure où vous n’y penserez pas que le Fils de l’Homme viendra ».
Il soulignait aussi l’étonnante disponibilité du défunt, son sens de la charité, qui l’ont rendu digne de cette invitation du Christ à partager sa vie éternelle : « Venez les bénis de mon Père ».
A la fin de la cérémonie, Mgr Le Bourgeois intervenait à son tour pour montrer combien, à la mort d’un prêtre, chacun ressentait profondément ce qu’il avait pu lui apporter. Et de poser alors le problème des vocations sans lesquelles la « relève » ne pourra être assurée : « Lorsque Dieu vient brusquement enlever l’un d’entre nous, c’est nous tous, prêtres, jeunes, foyers chrétiens, qui sommes interrogés ».
L’office terminé, plusieurs personnalités devaient prendre la parole pour rappeler le rôle éminent tenu par le Père Duvernois. Après une courte allocution de M. Gérard Chevrier, capitaine de l’équipe de basket fondée précisément par le défunt en 1946, M. Denevers, maire de Saint-André-le-Désert, relatait la vie de ce « fils de la terre, aimant profondément le monde rural » qui fut pendant près de 30 ans le pasteur du pays.
Ensuite M. André Jarrot, Compagnon de la Libération, au nom de tous les anciens combattants de la France libre, adressait un dernier adieu à celui qui l’avait accueilli pendant ses missions, qui s’était trouvé aux côtés des combattants pendant la bataille de Cluny, à son ami enfin qui l’avait marié en l’église de Saint-André. « Il restera pour nous, concluait-il, un exemple de courage, d’honnêteté et de dévouement ».
L’inhumation devait avoir lieu à Saint-Ythaire, l’abbé Duvernois ayant voulu reposer dans son village natal, près de ses vieux parents.
Une brève cérémonie célébrée par M. l’abbé Collaudin, responsable du secteur de Saint-Gengoux, permit aux habitants du pays de s’associer à cet ultime hommage rendu au défunt.
Dans la foule de ceux qui assistaient aux obsèques, on reconnaissait notamment aux côtés de MM. André Jarrot et Romain Buffet, députés de Saône-et-Loire, M. Lacharme, conseiller général du canton de St-Bonnet-de-Joux, tous les maires des communes environnantes, notamment M. Desgeorges, maire de St-Vincent-des-Prés, M. Lambert, maire de Chiddes, M. Fragniaud. maire de Pressy-sur-Dondin, tous les conseillers municipaux de St-André-le-Désert, ainsi que le corps des sapeurs-pompiers groupés autour du lieutenant Giraud, le commandant de la place de Mâcon, etc…
A la famille de M. l’abbé Duvernois, « Le Courrier » renouvelle l’assurance de sa profonde sympathie.

L’abbé Duvernois
Un résistant de la première heure

ResistantAu lendemain d’une terrible nouvelle apprise avec stupeur par toute une population, notre devoir nous appelle à rendre hommage à cet authentique patriote qu’était M. l’abbé Louis Duvernois. Originaire de St-Ythaire, petite commune proche de Saint-Gengoux-le-National, où il naquit le 21 janvier 1911, Louis Duvernois entra dans le clergé en 1937. Il assuma tout d’abord les fonctions de vicaire au Sacré-Cœur de Chalon-sur-Saône.
Capturé par l’ennemi au déclenchement du second conflit mondial, l’abbé Duvernois réussira à s’enfuir à la fin de l’année 1940. De retour de captivité, il s’en ira à Chapaize occuper son nouveau poste. Dès lors, le prêtre participera activement à la résistance du pays. Son courage et son efficacité trouveront un terrain à sa mesure au sein du groupe dirigé par M. Romain Buffet, député-maire de Bissy-sous-Uxelles.
L’abbé Louis Duvernois n’hésita pas à mettre à la disposition du régiment du Ve Dragon stationné à Mâcon, la. cure de Chapaize afin que les militaires français puissent dissimuler un imposant stock de matériel (1942). D’ailleurs, dans son livre « Les chemins d’une destinée », illustrant l’inoubliable odyssée d’André Jarrot durant la guerre 1939-45, Eugène Candette n’oublie pas Louis Duvernois auquel il a consacré un chapitre. A la libération, l’abbé Duvemois est nommé à Saint-André-le-Désert, dans le canton de Cluny, commune à laquelle il sut vouer un profond attachement. Outre la paroisse de St-André-le-Désert, le prêtre s’occupait de trois autres paroisses : Saint-Vincent-des-Prés, Chiddes, Pressy-sur-Dondin (ces deux dernières depuis 1960). C’était aussi l’ami des jeunes, la section basket-ball de l’association sportive de Saint-André-le-Désert lui doit beaucoup.
Titulaire de la médaille de la Résistance et de la médaille des Evadés, l’abbé Louis Duvernois est aujourd’hui pleuré par tous : sa famille, ses paroissiens, ses amis du clergé et de la résistance, ceux avec qui i1 forgea dans le combat clandestin les liens inébranlables.
Les obsèques de M. l’abbé Duvernois auront lieu jeudi 1er mars 1973, à 14 h 30, en l’église de Saint-André-le-Désert. Qu’il nous soit permis pour notre part de renouveler à la famille de M. le Curé de Saint-André-le-Désert, notre profonde sympathie.

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