DUTRONCY Maurice

Prêtre

1887 : Né le 18 juillet à Varennes-le-Grand

1912 : Ordonné prêtre le 21 décembre

1913-1918 : Vicaire à Saint-Pierre

1918-1920 : Deux ans d’études à Rome

1920 : Vicaire à Montceau-les-Mines

1921-1922 : Vicaire à Charolles

1922-1931 : Devient le premier Supérieur de l’Ecole de La Colombière qui prenait la suite de l’Ecole des Minimes à Chalon-sur-Saône

1932-1965 : En février, curé-archiprêtre de Saint-Gengoux-le-National

1965 : Retraite le 1er juillet d’abord à Saint-Gengoux

1969 : Retraite à Dijon chez de proches parents

Chanoine honoraire

1970 : Décède le 14 mars à Dijon

Décès de M. le chanoine Dutroncy

Ancien curé de Saint-Gengoux-le-National
Ancien supérieur de la Colombière de Chalon-sur-Saône

DSCN1437Nous apprenons avec regret, la mort survenue à Dijon le 14 mars 1970, à l’âge de 83 ans, de M. le chanoine Maurice Dutroncy.
Avec lui disparaît un prêtre qui a tenu une grande place dans le diocèse et bien au-delà des limites du diocèse.
Originaire de Varennes-le-Grand, ou il était né en 1887, il avait été ordonné en 1912. Il fut nommé à Mâcon, où il lia de nombreuses et solides amitiés, et notamment avec Jacques Maritinin.
En 1922, Il fut appelé à Chalon-sur-Saône, où il succéda à M. le chanoine Mussy à la direction des Minimes. Il y resta un an. Les Minimes furent transférés à la Colombière en octobre 1923 pour remplacer le pensionnat Sévigné. A cette époque, il avait comme professeurs M. l’abbé de Beaurepaire, M. l’abbé Brice, M. l ‘abbé Guilloux, M. Desroches, M. Décréaux. Ceux qui furent ses élèves gardent le souvenir de sa grande culture et de sa bonté.
C’est lui qui fit construire la chapelle de l’école, dont les frères Perret, à qui il avait confié la réalisation de l’édifice, firent un modèle d’audace dans l’architecture religieuse.
Il quitta la Colombière en 1932, la paroisse de Saint-Gengoux-leNational lui était confiée. Cette charge de curé à laquelle il dut s’adapter lui donna l’occasion d’exercer un rayonnement qui s’étendit très loin.
Sa très grande culture, les relations qu’il avait nouées dans les milieux intellectuels, son rayonnement religieux, lui valurent d’être appelé à prêcher dans de nombreuses villes de France et d’Algérie.
L’épreuve de la guerre devait lui permettre de donner sa mesure. Sa paroisse était un centre de Résistance : Il fut avec les résistants. Il ne parlait jamais de cette époque sans une profonde émotion ; et en particulier de cette cérémonie pour laquelle il ouvrit son église : les obsèques de trois jeunes résistants, un catholique, un protestant, un juif, qui venaient de tomber glorieusement et à qui, assisté du pasteur et du rabbin, iI avait voulu apporter l’hommage le plus solennel
Saint-Gengoux-le-National est voisin de Taizé. Or, à Taizé venait de s’installer une toute petite communauté, trois jeunes protestants de Genève, avec le frère Schutz qui venaient chercher leur voie à l’ombre de Cluny. Si le chanoine Dutroncy n’avait pas été là, s’il n’avait pas compris ce que représentaient ces trois jeunes protestants dans la perspective du rapprochement fraternel, Taizé serait-il ce qu’il est maintenant ? La question mérite d’être posée.
Le chanoine Dutroncy sut comprendre la générosité de cette tentative. Il ne fit rien pour détourner les jeunes protestants de leur voie. Mais il sut être leur ambassadeur auprès de l’évêque d’Autun, Mgr Lebrun. Il sut apporter sa pierre à l’édifice du rapprochement. Et ceux qui mesurent aujourd’hui ce que Taizé représente dans le monde chrétien se souviendront de ce que le chanoine Dutroncy à fait dans ce sens.
Il écrivait beaucoup ; il écrivait d’une plume vigoureuse, dans une langue très pure. Il a publié plusieurs études qui portent la marque de la rigueur de sa pensée.
L’âge l’avait marqué. En 1967, l’abbé de Boissieu le remplaça dans sa charge de curé qu’il n’était plus en mesure d’assumer. Il allait souvent à Dijon où il retrouvait sa sœur. C’est à Dijon, dans la Maison du Clergé, que sa mort est survenue.
Et c’est à Dijon que ses obsèques ont eu lieu.
Nous prions sa soeur et toute sa famile, ainsi que l’Eglise d ‘Autun qu’il a bien servie, de trouver ici l’expression de nos bien vives condoléances.

Suite à l’interview d’une paroissienne de Saint-Gengoux-le-National ayant connue le père Dutroncy

1°/ La guerre :
Le père Dutroncy a beaucoup fait pendant la guerre. Lors de la débâcle, la plupart des habitants ont fui, lui est resté à la cure, il a attendu les Allemands. Lorsqu’ils sont arrivés, il est sorti dans la rue. C’est « un beau geste », qui signifiait que le village était vivant. Ce serait presque un geste de Résistance.

2°/ Par rapport aux Juifs :
– Le père Dutroncy « protégeait les Juifs ». « Il en a caché! »
– « Chez lui, c’était un refuge. »
– Il n’a jamais été soupçonné.


Je me nomme Stephen Tisch Rotenberg, je voudrais rendre hommage au chanoine Maurice Dutroncy qui a sauvé ma mère, Anna Lubinski ainsi que sa sœur Alice et leur mère Bella Lubinski en 1942. On voit Anna sur la photo dans le même bureau que le chanoine Dutroncy.

Stephen Tisch Rotenberg

 

 

 

 

3°/ Son action :
– Il était responsable de l’École Libre.
– Le père Dutroncy a donné des cours particuliers de français. Il recevait beaucoup de visites d’intellectuels. Il a participé à plusieurs retraites à Rome où on l’appelait afin de l’entendre prêcher.
– C’était un homme très ouvert. Il était en bon terme avec tout le monde au village, alors que « St Gengoux était tout rouge! » Il a essuyé quelques moqueries anticléricales au début, puis plus rien, ça s’est toujours bien passé.
– Il a reçu la visite de Frère Roger qui mûrissait son projet de Taizé. Le père Dutroncy disait de lui que « c’est un doux rêveur ».
– Le père Dutroncy était « une figure du pays » et « une figure ecclésiastique de Saône-et-Loire ».

 

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