Avril 1948 , commune de Matour au hameau « Les Cours »  ferme de Claude Aucagne, mon parrain.

Mon père me dit, puisque tu rentres au séminaire, en fait on avait un peu décidé pour moi, il faut aller le dire à ton parrain. Nous voilà partis tous les deux sur la 100 Monet-Goyon paternelle.

Arrivés chez mon parrain, mon père et lui parlent tout naturellement des affaires de paysan en ce printemps. Finalement mon père m’invite à dire à mon parrain où j’allais aller : « Oui, parrain, je rentre au séminaire à Semur-en-Brionnais à la rentrée ».

Réponse de mon parrain : « Yé ben dmadge , un greu costaud qu’m’en ta, t’ero pu faire un biau vaule ». Traduction : tu aurais pu faire un bon commis de ferme.

6 janvier 1960, équipé d’un scooter Lambretta tout neuf, acquis avec ma paie d’appelé maintenu sous les drapeaux en Algérie, je montais à Autun, rencontrer le supérieur du Grand Séminaire avec l’idée : si l’évêque veut de moi comme prêtre je donnerais cinquante ans comme commis de la ferme diocésaine.

Ordonné le 30 mars 1963, j’arrive bientôt à la fin de mon engagement et je bénis le Seigneur pour toute ma vie déjà accomplie.