L’amitié, l’estime, la reconnaissance, l’action de grâce nous réunissent auprès d’un homme né dans un “quasi exil“ près du Havre, en pleine guerre de 1914, là où ses parents, chalonnais, avaient été envoyés par l’usine Schneider pour y travailler ; un homme qui, à l’autre bout de sa vie, a connu la souffrance physique et morale d’une santé qui s’est lentement dégradée et d’une communication qui était devenue de plus en plus difficile, et ces derniers mois quasi impossible.

Un homme profondément marqué par sa foi chrétienne, foi typée par une dévotion communicative envers la Vierge Marie, un homme de prière, un homme simple, accueillant, généreux, un homme de tempérament aussi, et je manquerais à la vérité si je n’évoquais pas son obstination.

Cet homme-là que vous avez connu et apprécié, l’Eglise l’a appelé un jour pour en faire un prêtre. C’était en pleine guerre encore, le 19 décembre 1942. Il y a donc un peu plus de 58 ans que l’évêque de l’époque, Monseigneur Lebrun, lui imposait les mains.

Depuis ce jour, ils sont nombreux – et vous en êtes – ceux qu’il a baptisés, catéchisés, initiés aux sacrements, mariés. Ils lui rendent cet hommage : « Derrière une sévérité parfois troublante, il y avait chez lui surtout l’amour, l’amour pour Dieu, l’amour pour l’homme. Et chez beaucoup d’entre nous, en particulier ou en assemblée, il a fait naître, découvrir, accepter et se réaliser la foi, afin qu’elle devienne l’apprentissage de l’humilité, de la tolérance, du pardon et de l’amour… Jamais il n’a failli à son devoir et à ses devoirs de prêtre : Dieu premier servi, Dieu avant tout, disait-il ».

Eglise d’Autun