Après ses premières classes à Louhans, Michel Demont a poursuivi ses études secondaires au Petit Séminaire de Rimont, puis sa formation théologique au Grand Séminaire d’Autun. Ordonné prêtre en 1955, il était nommé la même année vicaire à Epinac où il est resté trois ans. En 1958 il arrivait à la paroisse St-Eugène du Creusot, rejoignant le Père Monneret avec qui il avait commencé son ministère à Epinac. Plein de jeunesse, de courage, d’entrain cachés sous une certaine timidité, il s’est vite intégré à l’équipe à un moment où sur l’ensemble des paroisses du Creusot s’ouvraient trois mois de mission prêchés par les Pères Rédemptoristes de Lyon. Dans un climat assez bouillonnant, il s’est parfaitement adapté au nouveau travail apostolique. Notre curé lui avait confié le mouvement Scout, très actif à cette époque et le mouvement commençant des Ames Vaillantes… Au cours des mois d’été c’était la flambée des colonies de vacances dans un village du Jura, Chambéria. Une personne qui a beaucoup travaillé avec le Père Michel témoigne : « Son sens de l’organisation faisait des colonies qu’il dirigeait de vrais moments de formation, par un souci constant d’animation spirituelle aussi bien pour les enfants que pour ceux qui les entouraient ». Au plan paroissial, il paraissait rayonner les Béatitudes. Sous un comportement timide, il cachait un état convivial, sensible, délicat, surtout envers les malades.

En 1970, le Père Demont était nommé curé de Saint-Usuge, toute proche de son pays natal. Dès son arrivée il se mit à la restauration de l’église et un peu plus tard à celle de Vincelles, organisant kermesses et brocantes pour subvenir aux dépenses. Il savait se mêler aux associations des villages : en 1977, en accord avec le maire, il a contribué au réveil de la société de musique de St-Usuge, prenant place parmi les clairons de village.

En 1983, c’est le départ pour Chauffailles où il restera treize ans. Les paroissiens témoignent : « Nous retenons qu’il était un homme de prière. Avec lui, nous avons découvert que toute la vie est en devenir et ensemble nous avons grandi en Eglise. Il aimait l’Eglise. Il croyait à la place de chacun et des laïcs en particulier ». Durant ses séjours à St-Usuge et Chauffailles, il a accompagné presque chaque année des groupes de jeunes et d’adultes en pèlerinage à Lourdes. C’était aussi un fervent de Taizé…

En août 1996, il rejoint Ouroux et ses paroisses ad-jointes. Alors qu’il paraissait plein de vie, la maladie l’a frappé brusquement. Hospitalisé le 30 novembre, il ne devait plus revenir à Ouroux. Son passage dans le secteur a marqué les habitants, car il savait accueillir croyants et incroyants avec le même cœur. Vite ils ont reconnu son esprit d’entreprise, de service, de dévoue-ment, sa disponibilité. Dès son arrivée, il avait entrepris la restauration de l’église, entouré d’une bonne équipe de paroissiens, faisant le plus possible appel au laïcs.

Comme Jésus, le Père Michel a dû passer par la Croix. Durant huit longues semaines, perdant progressivement toutes ses forces, il a mené un rude combat que sa pudeur l’empêchait de montrer. Lui qui avait tant de fois célébré l’Eucharistie et en avait été privé dans ses dernières semaines, a pu réaliser les paroles de Jésus qui l’avait choisi pour être son prêtre : « Celui qui mange ma chair demeure en moi, il ne mourra pas ».

Eglise d’Autun
D’après l’intervention du Père René Bert