CORTEY Marcel

Prêtre

1943 : Né le 31 octobre à La Clayette

1954 : Petit Séminaire de Semur 1957_  Petit Séminaire de Rimont

1962 : Grand séminaire d’Autun

1962-1964 : Stage de deux ans en paroisse à Lyon, couplé avec des études sociales

1966-1968 : Fin du Grand Séminaire au Prado à Limonest

1968 : Ordonné  prêtre à Paray-le-Monial le 30 juin

1968-1974 : En équipe de prêtres à La Roche-Vineuse en grande paroisse déjà, dans un secteur missionnaire

1974-1975 : Année de formation avec le Prado à Chatillon-sur-Chalaronne, stage de langue à Louvain (quatre mois) avant le départ  en Amérique Latine

1976-1980 : Au diocèse de Talca, Chili, fidei donum

1980 : Année mixte dans le diocèse, au service des secteurs pour partage de l’expérience missionnaire et études à la Catho à Lyon

1981-1988 : Au diocèse de Vitoria (Brésil), fidei donum

1988-1989 : En paroisse aux Prés-St-Jean à Chalon

délégué de l’évêque à la coopération missionnaire avec les communautés portugaises du diocèse

1989- 1991 : Anzy-le-Duc, aumônier diocésain du CMR et coopération missionnaire

1991-1992 : Pierre-de-Bresse, coopération mission-naire et CMR

1992-1996 : Aumônier national du CMR à Paris

1996 : Chagny, curé in solidum. Délégué de l’évêque au catéchuménat, où je resterai douze ans

2000 : Curé à Lugny

2002-2003 : Année sabbatique avec le Prado

2003-2007 : Prêtre auxiliaire aux paroisses de Gueugnon et Toulon-Issy-l’évêque, résident à Toulon

2007 : Prêtre-auxiliaire au doyenné de Montceau-les-Mines

accompagnateur des communautés portugaises dans l’équipe diocésaine de la pastorale des migrants

Témoins et événements : ma famille (fratrie de 8) ; mon instituteur primaire de la laïque et républicaine, chrétien réformé ; le Père Ughetto, lors d’une mission à St-Laurent-en-Brionnais (il y a des terres de mission tout à côté de nous, en Mâconnais) ; le Concile (j’avais 20 ans) ; le Père Le Bourgeois, l’évêque de mon ordination et son appui au partage Fidei Donum ; mes 14 ans d’Amérique ( une Eglise de pauvres engagés dans une libération, passionnés par la Parole de Dieu ; le Prado, famille internationale renforçant mon engagement de prêtre diocésain, ma fidélité à la Parole de Dieu, mon lien vital aux pauvres que Dieu a choisis).

Le Concile nous a surpris autant que le printemps arabe aujourd’hui… Ni l’installation des riches et des pays riches n’est pour toujours, pas plus que la léthargie pessimiste de nos Eglises. L’Esprit nous devance heureusement et nous surprendra toujours.

Ministère particulier : Prêtres Fidei Donum

Il n’y a plus que deux prêtres incardinés au diocèse d’Autun envoyés à d’autres diocèses : Gérard de Bélair au diocèse d’Annaba en Algérie et Jean-François Delangle au diocèse de Fénérive-Est à Madagascar.

Actuellement, il y a sept prêtres africains dans notre diocèse sous le statut «  Fidei donum ».

En trente ans, il y a – pour reprendre un terme de l’économie mondiale – une évidente détérioration des échanges.

Cette situation – si nous ne relançons pas l’appel à partir quelques années comme prêtre Fidei donum – pourrait laisser croire aux Eglises qui ont pu bénéficier d’une aide il y a quelques décennies que avons prêté de notre surplus et que nous ne savons plus partager en temps de vaches maigres ; et aux chrétiens d’ici que nous manquons de prêtres et que c’est pour cela que nous faisons appel à d’autres Eglises (cet argument aurait du mal à passer dans des Eglises chez qui le nombre de prêtres est très inférieur au nôtre…) Ce serait raisonner en termes de marché libéral et non en termes d’échange.

Or l’échange international entre Eglises de cultures différentes – ou l’aide interdiocésaine entre diocèses de France équipés en ministres ordonnés – est signe de vitalité pour les Eglises qui le pratiquent et dit qui nous sommes : ordonnés dans une Eglise particulière qui a elle-même le devoir de porter le souci de la mission universelle. Mon instituteur de l’école primaire laïque et obligatoire me l’a rappelé quand je lui fait part de ma demande de partir prêtre Fidei donum : «  Enfin ! tu avais toujours parlé d’être missionnaire ! »

Cette représentation du ministère dans la dimension missionnaire était due à ce que mon premier appel avait été entendu lors d’une mission paroissiale dans mon village animée par une équipe de Pradosiens du Mâconnais rural autour du père Hugetto en 1952 ou 1953. La mission est actuelle et proche d’ici, 60 km d’un Brionnais, «  Vendée »  locale.

La découverte du Tiers-Monde s’est produite lors d’études à Lyon dans un Institut de la Catho qui formait alors les jeunes cadres des nouveaux pays africains accédés à l’indépendance. L’arrivée du père Le Bourgeois comme évêque en 1966 et son constant souci d’échanges entre Eglises a été la cerise sur le gâteau avant l’ordination presbytérale en1968.

Après six ans de ministère en Mâconnais, ma demande a été acceptée par mon évêque et je suis parti cinq ans au diocèse de Talca ( Chili ), puis six ans et demi au diocèse de Victoria-do-Espirito Santo ( Brésil ).

Les cadeaux reçus dans ce partage : devoir apprendre tout, la vie quotidienne, la culture, les mots pour le dire, bref  « renaître » d’une certaine façon, ce n’est pas évident la trentaine passée. Tout en restant lucide sur ce qui manque encore pour une véritable inculturation, il me semble que c’est un peu passer de la mono à la stéréo… Et nous les Français sommes souvent vus comme tellement sûrs de nous que c’est sans doute vrai

Entrer à part entière dans le presbytérium qui sait vivre la diversité en faisant travailler ensemble des prêtres diocésains et des religieux d’une dizaine de nationalités différentes, c’est possible, je l’ai vécu. C’est possible s’il existe un projet pastoral clair pour ne pas laisser chacun faire son job.

La présence active de la vie religieuse, le nombre et la qualité évangélique de nombreux laïcs nous font vivre à notre place de serviteurs de l’unité.

J’ai vu des communautés de base naître de l’écoute simple de la Parole de Dieu. C’est pour moi le plus beau cadeau du Concile. « L’Evangile n’est pas difficile à comprendre, mais à vivre », selon le mot d’un ami paysan. Sur ce point nous sommes en France loin, très loin derrière !

J’ai vécu avec eux la force des pauvres dans l’engagement.

Il ne s’agit pas d’un « amour préférentiel », mais du choix prioritaire pour eux. Des gens que j’ai connus ont donné leur vie dans ce combat. Ils ont été et sont encore notre fierté et une force pour l’avancée de l’Evangile.

Oser. Ce que nous croyons impossible, d’autres sous d’autres cieux osent le faire. Changer de bocal, « renaître », ça ouvre l’imagination.

Savoir revenir. C’est l’étape la plus difficile de l’échange « Fidei donum ».

Je crois nécessaire et urgent pour les diocèses de France de relancer l’appel Fidei donum. Ce dont j’ai eu la grâce (le cadeau) de bénéficier, je le souhaite pour chacun de mes frères dans le presbyterium. Au minimum un temps consacré à un diocèse voisin. Nous parviendrons peut-être à manager un quadrillage pastoral.

Mais rien ne vaudra de se mettre au service Humblement d’un monde à découvrir et d’être témoin d’un Evangile en train de faire du neuf.

Marcel Cortey

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