COLLAUDIN Claude

Prêtre

1921 : Naissance le 27 mai à La Clayette

1946 : Ordonné prêtre le 26 juin, il fera son noviciat au Prado

1947- 1952 : Professeur au Petit Séminaire de Rimont

1952-1953 : Stage de langue en Angleterre

1953-1960 : Vicaire à Saint-Philibert de Tournus

1960-1964 : Curé de Charnay-lès-Mâcon et responsable de la formation des frères du Prado

1964-1965 : Professeur au Petit Séminaire de Semur

1965-1976 : Missionnaire à Saïgon , suite à la demande d’évêques du pays pour fonder le Prado

1974-1975 : De retour en France pour repos

1976 : En juillet, il est expulsé du pays, le Vietnam étant réunifié depuis avril 1975

1976-1977 : Rejoint l’équipe de Mâcon en mission dans le monde ouvrier

1977-1980 : Curé de Chagny.

1980-1981 : Aumônerie scolaire d’Autun

1981 : Curé de Saint-Forgeot

1985 : Décède le 10 juin

Claude, nous étions de tempéraments bien différents, mais nous avions quand même beaucoup de points communs.
Nous sommes nés la même année, chacun dans une famille très chrétienne. Mais la tienne est magnifique : dix enfants. Quand j’étais séminariste, j’ai rencontré une fois ta maman : je n’ai jamais oublié son regard.
Nous nous sommes connus au séminaire…
Nous avons reçu le même appel à « suivre Notre Seigneur Jésus Christ de plus près », dans la ligne tracée au Prado par le Père Chevrier. Toi, tu l’as fait à la lettre, avec une constance et une rigueur qui nous impressionnaient tous.

Je t’ai précédé de quelques années dans la formation des Frères du Prado ; plus récemment je t’ai succédé comme curé de Chagny : je n’oublierai jamais comment, en quelques jours, tu as tout préparé pour faciliter ma tâche à ses débuts ; puis, malgré mes invitations répétées, tu n’as jamais voulu remettre les pieds dans la paroisse : tu avais tellement le souci de disparaître ! Ta santé ne t’avait pas permis de tenir plus de trois ans, mais cela a suffi pour te gagner l’estime la plus profonde de ceux qui t’ont connu, j’en ai eu tant de témoignages…

Tous deux, nous avions entendu l’appel du Tiers-Monde de la part de Jésus Christ et nous lui avons donné un temps à peu près équivalent de notre vie. Mais de manière si différente ! J’ai connu en Amérique Latine des dizaines et des dizaines de prêtres Fidei Donum. Je n’en ai connu que deux ou trois qui aient réussi comme toi l’insertion dans un peuple totalement étranger. Le Père Ancel m’a raconté une fois comment ton mode de vie avec les plus pauvres du quartier de la Pagode avait étonné, pour ne pas dire scandalisé – heureux scandale ! – le Nonce Apostolique à Saïgon…

Claude, quand des confrères ou des paroissiens par-lent de toi, deux mots reviennent, toujours les mêmes et avec insistance : Evangile et Vietnam.
L’Evangile, c’était ta passion et ta nourriture. Tu l’avais étudié, mâché, savouré ; tu en étais pétri. Je me souviens des circulaires que tu nous envoyais les premières années où tu étais à Saïgon : elles étaient comme tissées de phrases d’évangile, elles étaient surtout imprégnées de son esprit.

Et combien tu voulais le communiquer, l’Evangile ! Convaincu comme le Père Chevrier que « connaître Jésus Christ c’est tout, parce que la connaissance de Jésus Christ produit nécessairement l’amour et l’amour l’imitation », tu désirais intensément promouvoir l’étude de l’Evangile ou des Actes des Apôtres…

Mais il est une autre souffrance qui te minait, beaucoup plus profondément que n’importe quelle maladie : celle d’avoir dû quitter le Vietnam. Je sais par expérience que tous ceux qui, comme toi, ont été arrachés un jour plus ou moins brutalement au peuple qu’ils avaient spirituellement épousé ne s’en sont jamais remis.

Toi, tu continuais de vivre la passion de ce peuple de pauvres, maintenant de plus en plus pauvre et souvent écrasé par la misère et l’oppression. Tu nous la faisais partager. Lundi, quand j’ai appris ta mort, j’ai tout de suite pensé à ceux qui là-bas, quand ils la connaîtront, se sentiront encore plus pauvres et deux fois orphelins. Mais tu ne cesseras pas d’intercéder pour eux auprès de Dieu…

Bienheureux es-tu Claude, qui as réussi à ne pas étouffer l’idéal de ta jeunesse, de toute ta vie, cette vision qui s’épanouit désormais dans le face à face de ton Maître bien-aimé : Jésus Christ ».

Eglise d’Autun – Père Ludovic Rebillard

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