Le Père Chopin était un homme simple, avec une âme d’enfant. Rien en lui de compliqué, ni dans sa foi, ni dans ses relations avec les autres… Sa foi, il ne la discutait pas. Il avait tout donné dans la simplicité de son cœur…

Terminant un jour un article paru dans une revue théologique, il m’avait dit tout simplement avec un petit sourire : « Tu crois que le Bon Dieu va se reconnaître là-dedans ? ».
Simplicité dans sa vie de prêtre, dans sa vie chez lui ; une manière de vivre que la plupart d’entre nous n’aurait pu adopter. Simplicité dans sa prière qui était souvent pour lui faite de fidélité à sa messe, à son bréviaire, à son oraison. Simplicité et pourtant profondeur de sa parole. Ses paroissiens se souviennent sans doute de ses homélies et de ses articles dans le bulletin paroissial pleins d’humour et de malice, mais aussi d’enseignement solides et pratiques.

Simplicité dans ses contacts avec ses paroissiens avec lesquels il passait le plus clair de son temps, connaissant leurs problèmes familiaux et professionnels. Chacun pouvait l’aborder comme il le voulait, et il avait du temps pour chacun. Cependant les plus choyés étaient sans nul doute les malades et personnes âgées qui ne sortaient plus de chez eux. Pour eux il ne ménageait jamais sa peine malgré une santé qui, surtout à la fin de son ministère actif, était loin d’être brillante et son infirmité dont il ne se plaignait jamais. On comprend alors qu’il lui ait été dur de quitter ses paroisses qu’il avait tant aimées pour prendre sa retraite à la Maison Saint-Antoine.

Il aurait fallu dire ici beaucoup d’autres choses pour dépeindre le Père Chopin. Mais je n’ai rien trouvé de plus. Sa simplicité de cœur m’a sans doute empêché de découvrir d’autres aspects d’une vie spirituellement riche. Ou alors, dans son éternité, il a peut-être demandé au Seigneur, dans sa malice, d’obscurcir ma mémoire pour que je n’en dise pas trop.

« Celui-là qui se fera petit comme un enfant, nous dit le Seigneur dans le texte de saint Matthieu au chapitre 18, voilà le plus grand dans le Royaume des Cieux ». J’ose espérer qu’aujourd’hui le Père Chopin est devenu déjà un grand du Royaume…

Église d’Autun – Joseph Desmoulins