En mettant à part mes quatre premières années de ministère (à l’Institution St-Lazare, les nombreux prêtres faisaient chacun comme ils pouvaient, ou ce qu’ils voulaient), j’ai toujours été en responsabilité avec d’autres prêtres : comme vicaire épiscopal, comme curé à Montceau, comme « auxiliaire » au Bon samaritain… et même en retraite.

J’en tire une conviction : on ne saurait être prêtre seul, «  à son compte » !

Le prêtre dépend de son évêque, mais il fait aussi partie d’un presbyterium.

Alors, les prêtres doivent-ils vivre ensemble ? Peut-être !… peut-être pas ! car nous ne sommes pas des religieux !

Mais, il me semble important de se rencontrer régulièrement au niveau d’un secteur ou d’un doyenné pour partager (même des repas), élaborer ensemble des priorités pastorales, et les vérifier de temps en temps.

« Il n’est pas bon que l’homme soit seul », même celui qui a donné sa vie dans le célibat.

Et « il est bon » de prier Marie pour qu’elle nous aide à vivre le célibat !

Décès du père Daniel Charpiot

Le père Daniel Charpiot est décédé le lundi 29 octobre 2018 dans sa 87e année et 60 ans de sacerdoce. Ses obsèques religieuses ont été célébrées en l’église Saint-Pierre de Chalon-sur-Saône à dix heures, le samedi 3 novembre 2018, suivies de l’inhumation au cimetière d’Autun. Sa famille ainsi que des représentants du diocèse d’Autun assistaient aux funérailles.

L’hommage du Père Grégoire Drouot au Père Daniel Charpiot

Un prêtre « amoureux de la Parole de Dieu »

Lors de l’homélie qu’il a prononcée au cours de la célébration des funérailles du Père Charpiot le 3 novembre dernier en l’église Saint-Pierre à Chalon-sur-Saône, le Père Grégoire Drouot a souligné l’attachement profond de ce prêtre à la Parole de Dieu, et son lien de proximité, jusqu’à la fin, avec les fidèles .

Quand j’allais à Chalon-sur-Saône, encore récemment, je le trouvai toujours disponible à l’église Saint Pierre, et prêt pour célébrer la messe du soir. C était un amoureux de la Parole de Dieu. Tant qu’ il a pu célébrer, il prêchait chaque jour durant la messe du soir.

Il a conservé son groupe biblique jusqu’au bout. Il transmettait la Parole de Dieu .

Je me souviens avoir reçu, lors de mes confessions auprès de lui, la même pénitence : la méditation du psaume du jour. Donc, pour l’homélie de sa messe d’obsèques, j’ai tenu à commenter le psaume du jour, le numéro 21 : Comme un cerf altéré cherche l’eau vive, ainsi mon âme te cherche toi, mon Dieu. Un berger simple et humble

Dans ce psaume, je trouve à la fois, ce désir d’une réalité à venir et que son cœur a cherchée toute sa vie, et tant aimée et cette même réalité que le père Charpiot découvre pleinement aujourd’hui . Le psaume évoque aussi le passé « en ce temps-là, je me souviens », qui me fait penser à la figure du prêtre-pasteur. Le texte se fait aussi action de grâce. J’ai donc rappelé ses missions : vicaire épiscopal à Mâcon, curé à Montceau, aumônier de l’Hospitalité, accompagnateur des jeunes prêtres, ses années à Chalon-sur-Saône, etc. Ce fut un berger simple et humble du peuple de Dieu.

Ce qui m’a touché lors de ses funérailles, c’est la foule : 30 prêtres, des fidèles en nombre, de toutes les générations. Ce prêtre a donc vécu avec son peuple jusqu’au bout.

Il portait sur lui l’odeur des brebis. Les gens étaient sa famille et ils lui ont montré ce jour-là. C était sa « famille paroissiale » qui venait saluer son grand-père, son père, son frère. •

Recueillis par Anne Jacquemot, photos de Daniel Deriot