CHAPUIS Henri

Prêtre

1900 : Naissance à Saint-Vallier

1926 : Ordonné prêtre le 18 décembre

1926-1927 : Etudiant au Séminaire Universitaire de Lyon

Professeur au Petit Séminaire Saint-Hugues

1952 : Chapelain épiscopal

1969 : Se retire au Petit Séminaire de Rimont

1976 : Se retire à la maison Saint-Antoine

1983 : Décède le 10 novembre

Je ne pouvais m’empêcher, l’autre soir, pendant la cérémonie de votre enterrement, de songer au « paradoxe » de votre vie. Cette vie, vous l’avez passée presque entièrement « enfermé » dans une « maison d’éducation ».

Comment se fait-il que cette vie toute simple ait eu tant d’influence sur des centaines de jeunes ?

Comment se fait-il que la façon de vivre votre ministère de prêtre ait eu tant d’influence sur le ministère (tellement différent du vôtre), de plusieurs dizaines de ces jeunes qui sont aujourd’hui prêtres dans le diocèse d’Autun ?

Vos qualités d’homme, votre culture, votre sens pédagogique, votre vie de foi, tout ce qu’on a fort bien dit de vous l’autre soir, expliquent, c’est sûr, le rayonnement de votre vie.
Mais je voudrais vous dire merci, pour ce que je crois être l’une des clés de votre existence d’homme, de croyant et de prêtre, merci pour votre sens de la liberté !

Homme libre, vous l’avez toujours été, libre à l’égard de tout et de tous.

Hommes libres, vous nous avez appris à le devenir !

En nous prenant là où nous en étions, en marchant lentement au pas de nos découvertes, en nous soutenant discrètement aux jours d’hésitations, en nous attendant patiemment aux jours de recul sans un mot de reproche. Vous sentiez bien que vos exigences ne pouvaient nous faire grandir que dans la mesure où elles devenaient les nôtres.
Vous nous avez fait trouver au dedans de nous-mêmes, la liberté à laquelle nous aspirions.

Vous nous avez appris ainsi au jour le jour, à devenir des hommes libres : libres devant les hommes et libres devant le Dieu qui méprise les « prosternements d’esclaves » mais se retrouve face au « bel agenouillement droit d’un homme libre ».

Vous nous avez montré qu’on pouvait rester un homme libre et continuer de le devenir, tout en servant une Église qui, à l’époque rappelons-nous, ne respirait pas spécialement la liberté !

Vous n’avez cessé depuis de respecter notre liberté, quels que soient nos chemins et quelle qu’en soit votre souffrance à certaines heures, sans pour autant manquer de « pousser d’une chiquenaude discrète le bouchon un peu plus loin ».

Alors que la mort vient de vous ouvrir définitivement les portes de la Liberté, nous mesurons mieux que votre vie nous a mis sur le chemin. Merci ».

Église d’Autun – Gérard Godot

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