CHAILLOT Gilles

Prêtre

1931 : Naissance le 24 janvier à Landevieille en Vendée (diocèse de Luçon).
1942 : Petit Séminaire de Guérande (Nantes)
1945 : Petit Séminaire des Couëts (Nantes) – Baccalauréat A de Philosophie
1949 : Grand Séminaire de Nantes
1954 : Ordonné prêtre le 19 septembre pour le diocèse de Nantes, le P. Chaillot a été pris en charge par la Compagnie en 1954 (Solitude : 1954-1955).
1955 : Etudes à l’Institut Catholique de Paris et vicaire à la Paroisse Saint-Sulpice en 1957
1957 : Séminaire d’Autun (Dogme)
1967 : Séminaire Saint-Joseph de Lyon (Théologie et Bibliothécaire)
1970 : Séminaire de Luçon (Dogme)
1972 : Supérieur du Centre de Formation Sacerdotale de Luçon (Théologie)
1977 : Supérieur Provincial de France
1989 : Séminaire Saint-Irénée de Lyon (Théologie et Christologie)
2003 : Bibliothécaire à la Maison Provinciale et visiteur des confrères
2013 : Foyer de La Solitude à Issy-les-Moulineaux (Supérieur-adjoint)
2015 : EHPAD « Antoine Portail », rue du Cherche-Midi à Paris
2018 : Décède le 9 mai à l’âge de 87 ans

Devenu « sulpicien » pour travailler à la formation des séminaristes et au service des prêtres diocésains, j’ai consacré à ce ministère… difficile, mais passionnant, de nombreuses années de ma vie et j’en garde le meilleur souvenir. En particulier – c’était mon premier poste – de mes dix ans au séminaire et dans le diocèse d’Autun !

Même si c’est maintenant de plus loin, je continue à m’intéresser aux prêtres… et aux conditions d’aujourd’hui, souvent difficiles, de leur ministère ( dans les diocèses où ils sont moins nombreux, souvent âgés). Compte tenu de mon âge, je suis de moins en moins sollicité pour animer des retraites pastorales, mais je suis toujours heureux, à l’occasion, d’avoir des nouvelles, voire la visite de tel ou tel de mes « anciens » !

C’est désormais par la prière que je continue mon service sulpicien de mes frères prêtres.

 

Décès du père Gilles Chaillot

Le père Gilles Chaillot est décédé le mercredi 9 mai 2018 à l’âge de 87 ans. Ses obsèques religieuses ont été célébrées le samedi 12 mai 2018 à 10 h en l’église Saint-Sulpice à Paris.

 

 

 

 

 

 

Funérailles de Gilles Chaillot, PSS – Saint-Sulpice (Paris)

Lm 3, 16-26
Jn 12, 24-28

Présentation

Le Père Gilles Chaillot est né en Vendée, de parents vendéens, le 24 janvier 1931, dans le bourg de Landevieille, près de la côte entre les Sables d’Olonne et Saint-Gilles sur Vie. C’est pourquoi beaucoup de prêtres pensent qu’il était incardiné au diocèse de Luçon. En réalité, s’il est toujours resté vendéen de cœur, il est du diocèse de Nantes. Ses parents en effet (son père était jardinier et sa mère cuisinière) sont partis rapidement travailler à Nantes. C’est là qu’il a fait ses études, pour le collège et le lycée au petit séminaire de Guérande et au petit séminaire des Coets. Il est rentré au Grand séminaire de Nantes en 1949 et il a été ordonné prêtre en 1954. En même temps il demandait à entrer dans la Compagnie de Saint-Sulpice qui le prenait en charge aussitôt après son ordination.
De sa famille, de son éducation, il a toujours gardé le goût de la simplicité, de la sobriété de vie, simplicité et sobriété qui confinaient parfois à l’austérité, ce qui ne l’empêchait pas d’avoir le sens de l’amitié : son attention fraternelle, son immense discrétion l’y aidaient beaucoup.
Son parcours est assez classique. De 1954 à 1955 il accomplit sa Solitude, la formation proprement sulpicienne. C’est là qu’il commence à travailler les textes de Jean-Jacques Olier qui sera pour lui un des compagnons invisibles de sa vie et auquel il sera fidèle jusqu’au bout. Devenu sulpicien, il passe sa licence canonique à l’Institut catholique de Paris après deux années d’études ; après un bref passage comme vicaire à la paroisse Saint-Sulpice, il est nommé en 1957 directeur et professeur de dogme au Séminaire d’Autun. Il y reste dix ans. Il y noue des amitiés solides, entre autres avec Paul Cochois, autre spécialiste de l’Ecole française. De 1967 à 1970, il est à Lyon au séminaire Saint-Joseph, enseignant la théologie et bibliothécaire. En 1970, il est nommé au séminaire de Luçon, récemment pris en charge par la Compagnie de Saint-Sulpice. C’est une époque de transformations. Les séminaires de la région des pays de Loire prennent une nouvelle configuration et le Père Chaillot est nommé supérieur du 3ème cycle, les deux dernières années de séminaire, du diocèse de Luçon. Il retrouve avec plaisir le diocèse d’où il est originaire. Il y travaille avec le futur cardinal Louis-Marie Billé ; les deux hommes s’apprécient beaucoup.
En 1977, un changement majeur intervient dans sa vie auquel il ne s’attendait pas : il est élu supérieur provincial de la province de France. Il restera 12 ans dans cette charge à laquelle il se donnera totalement, avec la conscience professionnelle qu’on lui connaissait.
Au terme de ses deux mandats de supérieur provincial, il rentre dans le rang, comme on fait à Saint-Sulpice. Il repart comme directeur et professeur de théologie au séminaire Saint Irénée de Lyon. Là encore, il noue de solides amitiés avec des collègues avec lesquels il collabore. Toujours discret, bienveillant, il ne s’impose finalement que par son accueil et sa droiture. Il cache sa grande compétence dans des articles et des petits livres dont il ne se vante jamais. Il s’attache à faire connaître et aimer notre fondateur Jean-Jacques Olier ; ceux qui bénéficient de ses interventions à la formation des futurs sulpiciens de la Solitude (qu’il dirige pendant plusieurs années) ont pu en mesurer la qualité à la fois théologique et spirituelle. Il supportait difficilement le manque de droiture ; il était facilement désemparé quand il sentait une intrigue ou un double-langage. Sa simplicité ne s’accommodait que de la vérité. C’est ce qui finalement le faisait respecter et estimer. Mais il lui est arrivé de souffrir.
En 2003, il a 72 ans, il revient à la maison provinciale et générale de la rue du Regard où il est bibliothécaire pendant 10 ans. Au départ, le détachement du séminaire lui fut douloureux. Sa vocation était vraiment celle d’un sulpicien donné à la tâche de formation des prêtres. En 2013, il entre au Foyer de la Solitude. C’est la retraite, rapidement marquée par un accident de voiture qui le marque profondément, puis par une chute qui l’amoindrit dans ses possibilités de déplacement, dans son dynamisme aussi. Son dernier travail est la publication de la Correspondance de Jean-Jacques Olier avec le Père Irénée Noye. On sentait chez lui, dans ses dernières années, une vraie souffrance morale, redoublée par la difficulté qu’il avait de communiquer, de confier cette souffrance. Cette vie cachée qu’il a volontairement menée toute sa vie et qui était sa grâce lui a été imposée par la maladie en ses dernières années. Il reste pour nous un modèle de simplicité, de vérité et d’amitié.

Homélie

Lm 3, 16-26
Jn 12, 24-28

Le P. Chaillot a quitté cette vie à l’heure des vêpres de la Solennité de l’Ascension du Seigneur. Le temps pascal s’achèvera bientôt. Nous sommes dans ces jours entre l’Ascension et la Pentecôte. Après que Jésus a étéenlevé à leurs regards, les disciples sont invités à attendre le don de l’Esprit saint, à le désirer d’un grand désir. Ces jours sont ceux de l’attente du Saint-Esprit. Le temps de l’Eglise née du don de l’Esprit-Saint à la Pentecôte, s’inscrit dans la tonalité spirituelle de ces jours : à notre tour, nous sommes invités à attendre le don renouvelé de l’Esprit-Saint, à le désirer d’un grand désir. Plus exactement, nous sommes invités à désirer d’un grand désir être toujours plus et mieux abandonnés à l’Esprit-Saintdonné à la Pentecôte et reçu dans les sacrements. Désirer d’un grand désir voir l’Esprit Saint diriger nos existences, toujours plus et toujours mieux, et pour cela nous abandonner à lui, « nous laisser à l’Esprit » selon l’expression chère à M. Olier, curé de cette paroisse de 1642 à 1657, fondateur du Séminaire de Saint-Sulpice et de notre Compagnie. « Nous laisser à l’Esprit », selon l’expression chère aux sulpiciens,pour suivre le Christ, pour comprendre et réaliser sa volonté en toutes choses.

A l’heure des vêpres de la Solennité de l’Ascension, M. Chaillot a quitté cette vie marquée par une longue et impressionnante vie d’oraison. Il écoutait l’Esprit à l’œuvre en lui, il écoutait l’Esprit à l’œuvre dans la vie de celles et ceux qu’il recevait avec attention dans l’accompagnement spirituel ou au confessionnal, il écoutait l’Esprit à l’œuvre en ce monde et son histoire. Il le faisait avec rigueur et sérieux, comme tout ce qu’il faisait. Il le faisait avec grande humilité spirituelle, comme tout ce qu’il faisait. Il le faisait dans une discrétion totale, comme tout ce qu’il faisait.

Cet homme est devenu chrétien 2 jours après sa naissance. Il a reçu le don de l’Esprit-Saint qui l’a conduit à découvrir le Christ, à l’aimer et à désirerlui consacrer sa vie. Ordonné prêtre à 23 ans et quelques mois, il a reçu le don de l’Esprit-Saint qui l’a consacré dans le sacerdoce apostolique. Devenu formateur de prêtres, accompagnateur spirituel de prêtres, pour eux il a consacré son existence à écouter l’Esprit-Saint, à essayer de discerner sa présence, ses signes, ses orientations… Tout au long de sa vie, dans son ministère d’accompagnement, d’enseignement, de recherche intellectuelle et d’écriture, de formation, de travail en conseil avec ses confrères, dans ses fonctions de gouvernement de la Province de France des sulpiciens, dans tous les différents aspects de sa mission de prêtre, et de formateur de prêtres, le P. Chaillot a cherché à être d’abord un bon chrétien, un disciple de Jésus humble et fidèle.

Depuis l’annonce de son décès, les nombreux témoignages reçus manifestent le rayonnement de sa personnalité si discrète. Ils viennent des différentes Provinces de la Compagnie des Prêtres de Saint-Sulpice, de ses diocèses d’origine, Luçon et Nantes, des séminaires et diocèses où il a servi, des membres des Equipes Notre-Dame qu’il a accompagnés, ils viennent des membres de sa famille et d’amis de longue date. Ils sont simples, vrais, beaux. Ils font du bien. Ils expriment une reconnaissance, une action de grâces qui s’adresse en réalité à Celui qui était « son partage et son espérance », pour reprendre les mots du Livre des Lamentations entendu en 1ère lecture tout à l’heure : « Voici que je rappelle en mon cœur ce qui fait mon espérance : les bontés du Seigneur ne sont pas épuisées, ses miséricordes ne sont pas finies ; elles se renouvellent chaque matin, car sa fidélité est inlassable. Je me dis :’ le Seigneur est mon partage, c’est pourquoi j’espère en lui.’ Le Seigneur est bon pour qui se tourne vers lui, pour celui qui le recherche. »

Peu à peu, le Seigneur l’a conduit, à travers des joies, à travers des épreuves, à accepter de laisser l’Esprit-Saint conduire les choses. Dans ses responsabilités, sans doute lourdes à certaines heures, dans son ministère, dans sa vie tout court, Dieu a exaucé son désir de se laisser à l’Esprit, totalement. Avec l’âge, peu à peu, les épreuves de santé l’ont affaibli et progressivement dépouillé. Il ne lisait plus, et parlait péniblement. Il regardait pourtant encore ses interlocuteurs avec une grande intensité. Peu à peu, il a consenti au détachement suprême. Peu à peu, il s’est préparé à cette heure où la vie du disciple manifeste la gloire de Dieu dans le dépouillement ultime, dans le silence de la croix,dans la mort.

Dans la page de l’Evangile de Jean proclamée à l’instant, Jésus médite sur l’image du grain de blé qui, tombé en terre, donne beaucoup de fruit à la condition de mourir, alors que s’il ne meurt pas, il reste seul… Accepter de mourir pour vivre, et vivre en abondance. Tout le monde meurt, un jour ou l’autre. Mais accepter de mourir pour assurer la fécondité de nos vies est une aventure spirituelle exigeante. Se laisser à l’Esprit, commande ce consentement. Au terme de nos existences, mais aussi à chaque instant de notre vie. Mourir à soi, à l’orgueil de soi, mourir à la reconnaissance qu’apportent certaines mondanités, mourir au prestige que donnent la science, l’apparence, la gloire qui vient des hommes… : « Celui qui aime sa vie la perd ; celui qui s’en détache en ce monde la garde pour la vie éternelle. Si quelqu’un veut me servir, qu’il me suive ; et là où je suis, là aussi sera mon serviteur. »

Cher P. Chaillot, au nom de tous : merci d’avoir été l’homme et le prêtre que vous avez été pour nous et avec nous. Que le Seigneur vous accorde sa paix et sa joie, en sa vie éternelle !

Ô Jésus, vivant en Marie, viens vivre en lui !

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