CAYOT Maxime

Prêtre

1918 : Naissance le 5 octobre à Oyé

1944 : Ordonné prêtre le 4 mars

1944 : Vicaire à Chauffailles

1945 : Aumônier adjoint des œuvres ouvrières

1946 : Chargé des mouvements Cœurs Vaillants Ames Vaillantes des paroisses urbaines

1951 : Curé de Saint-Clément de Mâcon et responsable de l’Action Catholique Ouvrière de la région mâconnaise

1955 : Chapelain épiscopal

1956 : Curé archiprêtre de Saint-Pierre de Mâcon

1960 : Chanoine honoraire

1969 : Délégué épiscopal de la zone Mâcon ville Déchargé de la paroisse Saint-Pierre

1972 : Délégué épiscopal de la zone de Mâcon ville et responsable de ce secteur

1975 : Aumônier des œuvres caritatives de la zone de Mâcon, de l’œuvre de la jeunesse et de la maison d’arrêt

2010 : Décède le 5 juin

Aucune vie de prêtre ne saurait rendre compte de l’unique sacerdoce du Christ. Nous sommes à la veille de la clôture de l’Année du sacerdoce voulue par le Pape. Et ce matin, avec le Père Cayot, nous la clôturons à notre manière. Tenter de lire sa vie sacerdotale, ses accents majeurs est une invitation pour tout un chacun.

Avec le Père Hermil, son ami, il a appris au jeune vicaire que j’étais le peu que je sais de l’art d’être pasteur. Les anciens étaient nos maîtres, nos pères et ils nous traitaient aussi en frères. C’était d’ailleurs la manière dont le Père Cayot saluait tout un chacun, avec son accent parfois rocailleux : « Salut, frère, comment tu vas ? » Cette manière bannissait toute distance, annonçait une manière d’être prêtre sans barrière, d’être frère pour être père, afin d’aider l’autre à être lui-même dans une vraie relation.

Où qu’il ait été et quelle que soit sa mission, la première Béatitude, celle de la pauvreté, a été son tablier de service. Les annales de Mâcon ne peuvent oublier comment il prit parti, et avec quelle efficacité réelle, quand la dignité d’hommes et de femmes était en jeu. Il n’y a pas deux royaumes, celui de César et celui de Dieu quand il s’agit du respect dû à tout un chacun. Pour dire aux apôtres la dignité qu’il veut leur révéler, Jésus se met au rang de serviteur et remet ainsi toutes choses à leurs places. En épousant si souvent la cause des oubliés, le Père Cayot a imité le Christ Jésus : « Si moi le Maître et Seigneur, j’ai pris auprès de vous le rôle du dernier serviteur, c’est pour que vous fassiez comme j’ai fait pour vous ».

Le prêtre que fut le Père Cayot ne s’est pas laissé enfermer dans le confort de la sacristie : il est sorti sur la place, dans la rue. Il a entendu le murmure des petits et des humbles. Pour cela il lui a fallu une oreille sourde aux prudences des prudents, affinée par l’Evangile et inspiratrice d’actions audacieuses à cause de la justice due à tous. Et cela, avec ténacité et persuasion, a généré des institutions efficaces qui aident des hommes et des femmes à se reconstruire. En langage chrétien, dans bien des cas, on n’hésite pas à dire « ressusciter » pour conduire une vie digne d’eux. Si Dieu s’est fait homme pour que l’homme soit fait Dieu (saint Irénée), il faut bien que l’homme puisse être d’abord un homme à part entière. Rendu à lui-même quand la société l’a défait, il faut bien qu’il rencontre un regard qui lui dise : Tu n’es pas un assisté, un marginal, tu es toi, tu es mon frère. « Supportez-vous les uns les autres » n’a jamais voulu dire « Faites le dos rond quand les autres vous compliquent la vie », mais bien au contraire, quand l’autre peine à être lui-même, porte-le, soutiens-le, aide-le à redevenir lui-même : c’est ça l’amour qui sauve le monde. Là encore les Annales mâconnaises écrites par le Père Cayot disent l’efficace d’une vie animée par l’Evangile.

On se demande parfois de quoi l’Evangile nous sauve. Avec sa passion pour l’œuvre de la jeunesse – 35 ans de présence ! – avec son attention aux démunis, aux routards, car ce sont là quelques-uns seulement de ses ministères – on sait bien de quoi l’Evangile sauve le monde, s’il le veut bien : il le sauve de l’enfermement sur soi qui condamne l’autre à la solitude et oublie l’immense allégresse de vivre ensemble, différents mais non rivaux.

Il reste au moins une chose à dire : l’exigence du serviteur qui s’interroge : « Ai-je fait tout ce que je pouvais faire ? Ai-je fait tout ce que je devais faire ? ». Ces questions, le Père Cayot se les posait en répondant à Mâcon Magazine, il n’y a pas si longtemps. Ce ne sont pas des questions « en l’air ». Tout honnête homme doit se les poser pour savoir ce que vaut sa vie, pour autant qu’il puisse l’évaluer. Impossible évaluation : le jugement qui sauve appartient à la miséricorde de Dieu.

Puisse le Seigneur qui lave les pieds de ses apôtres accueillir notre frère et nous joindre à lui…. si nous n’avons pas renâclé dans l’accueil de jour ou de nuit au service du moindre de nos frères qui est le Christ Jésus lui-même. Au terme de notre vie, puissions-nous seulement pourvoir dire nous aussi, comme Maxime Cayot : « Je n’ai pas renâclé ».

Eglise d’Autun – Pierre Calimé

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