BONIN René

1935 : 12 avril, naissance à Allériot

1958 : En février, entre au Petit Séminaire de Rimont

1962 : En octobre, entre au Grand Séminaire d’Autun

1967 : Ordination à Mâcon le 25 juin

Vicaire à Montret, Juif La Frette, St-Etienne-en-Bresse

1969 : En octobre, curé à Longepierre et Pourlans

1973 : Curé en novembre à La Chapelle-Saint-Sauveur La Chaux, Dampierre-en-Bresse

1988-1998 : Aumônier diocésain des équipes du Rosaire

1990 : En septembre, curé à Saint-Usuge, Vincelles, Montagny-près-Louhans, Le Fay, Montcony

Aumônier de l’hôpital de Louhans

2010 : Mis à la retraite en septembre

2024 :  Décède le 12 février

Pour moi tout a commencé quand ma maman m’a emmené à la messe à cinq ans et envoyé au catéchisme, si bien qu’à sept ans j’avais compris tous les éléments et l’enjeu de la vie chrétienne normale.

La deuxième étape fut l’émergence, vers dix ans, d’un appel particulier déjà là à travers un jeu d’enfant à l’école. Ce jeu de groupe consistait à ce que chaque enfant selon son tour annonce un métier et le groupe répondait immédiatement par oui ou par non, et c’était très animé jusqu’au moment où un enfant lança « Curé ». Au moment où la rumeur partait sur le « non », quelque chose (quelqu’un) m’a intérieurement interpellé comme si le Christ voulait me dire comme il a dit à ses apôtres : « Et toi aussi veux-tu me quitter ? ».

J’ai bien compris que c’était comme un test. Le groupe ne s’est aperçu de rien mais je n’ai rien dit. J’ai laissé la porte ouverte…  Pour moi cela aurait été renier le Christ que de crier « non » avec le groupe.

Par la suite l’appel s’est précisé : « Si tu ne réponds pas, il va bientôt y avoir des villages sans prêtre ».

Par ailleurs, une maman avait son enfant (un an de moins que moi) au séminaire de Rimont. Un jour que le prêtre de la paroisse avait organisé un car pour Rimont, cette maman m’a dit pendant la visite : « C’est là que tu devrais être ! ».

Il a fallu dix ans pour que j’y sois. C’était une époque où les évêques, les prêtres parlaient, faisaient beaucoup pour les vocations.

A quatorze ans la myopathie musculaire m’a enlevé beaucoup de forces, surtout pour la parole (je suis resté sept ans sans parler), la mâchoire, les bras et les jambes, tout suivait. Le seul remède que le médecin m’avait ordonné c’était de manger du miel. L’apiculteur qui en vendait à mon père lui a dit un jour : « Je vais te vendre deux ruches et ton gars va faire son miel ».

C’est comme cela que je suis devenu apiculteur. Mais cela ne solutionnait pas les appels du Christ, vu que je n’étais capable de rien. Et un jour, à 22 ans je me suis dit : « Maintenant c’est trop tard, il faut en terminer ». Dans une confession, j’ai dit au prêtre de mon village : « Je crois avoir été appelé à être prêtre, je n’ai pas répondu, j’en demande pardon… » Il m’a répondu : « Ce n’est pas trop tard, si tu veux je vais en parler à tes parents, on va se rencontrer ».

Dix-huit mois après, en février 1958, j’entrais au petit séminaire de Rimont. Il a fallu vérifier si la machine allait résister. La myopathie semblait se stabiliser, la voix revenir un peu.

En octobre 1962, j’entrais au grand séminaire d’Autun. Ordonné prêtre le 25 juin 1967 à Mâcon, puis aussitôt nommé vicaire à Montret, Juif, la Frette, Saint-Etienne-en-Bresse, deux ans plus tard, en octobre 1969, curé à Longepierre et Pourlans, en novembre 1973 à La Chapelle-Saint-Sauveur, La Chaux, Dampierre-en-Bresse, et en septembre 1990, Saint-Usuge, Vincelles, Montagny-près-Louhans, Le Fay, Montcony, jusqu’en septembre 2010 où tout s’arrête.

Partout où je suis passé je n’ai jamais été remplacé. Les villages sont sans prêtre résident. Je connais maintenant les villages qui seraient restés sans prêtre si je n’avais pas répondu à l’appel, et où j’ai pu y maintenir la présence de Dieu jusqu’à mes 75 ans.

En août 2011, avec ma sœur Jacqueline nous nous sommes retirés dans une vieille ferme à Vincelles. Cela permet au prêtre de Louhans de nous déléguer et rendre la coupure moins brutale.

De ce ministère accompli, je constate la chance que j’ai  eu d’avoir été nommé en villages ruraux qui m’ont bien convenu, où j’ai pu utiliser mes capacités au maximum. Les laïcs ont facilement pu m’aider pour ce que je ne pouvais pas faire, car il me fallait économiser ma voix. Pas de réunions, mais j’ai donné des choses à voir : kermesses battoirs à thèmes et mâts, crèches à thèmes, et même des professions de foi, etc.

Pour ce qui est de nous situer dans le ministère, quelques lignes sur le n° 2 : « Quelle est ton espérance ? Qu’est-ce qui te fait « marcher » aujourd’hui ? ». Le fait que depuis 50 ans nous avons de bons papes, de bons évêques, de bons philosophes et théologiens, écrivains, chanteurs chrétiens.

Je suis surpris agréablement par la littérature existante, toutes les revues chrétiennes bien faites, à la portée de tout le monde. Elles sont variées, intéressantes. Le message chrétien se met à notre disposition pour nous informer. Beaucoup de laïcs s’investissent pour que vive l’Eglise.

Tous ces témoins-là seront capables de tenir jusqu’au bout, quoi qu’il arrive, à proclamer que l’Eglise est là avec son message de vie éternelle heureuse. On a envie de prendre le pas !

Bien sûr c’est presque ridicule devant la masse de l’indifférence de tous ceux qui prônent et recherchent des bonheurs illusoires. Ils finiront par se fatiguer…

Décès du père René Bonin

Chalon-sur-Saone –  Vincelles – Allériot – Leipzih (Allemagne)

Andrée Mionnet (†) et Jacqueline Bonin, ses sœurs ;
Rémy Bonin, son frère ;
Florence, sa nièce et son mari le colonel Henri Lambaré et leur fille Marie ;
Monseigneur Benoît Riviere, les prêtres, les diacres du diocèse d’Autun, Chalon et Mâcon ;
amis et anciens paroissiens ;
vous font part du décès du

Père René Bonin

endormi dans la paix du Seigneur le 12 février 2024 dans sa 89e année et la 57e année de son sacerdoce.

Les obsèques ont eu lieu le mardi 20 février 2024 à 9 heures en l’église de Saint-Usuge suivi de l’inhumation au cimetière d’Alleriot.

Hommages au Père René Bonin

Le Père René Bonin s’est endormi dans la paix du Seigneur le 12 février 2024 dans sa 89e année et la 57e année de son sacerdoce. La messe de ses obsèques, présidée par Mgr Rivière, a été célébrée le 20 février en l’église Saint-Eusèbe de Saint-Usuge. Le père Bonin est inhumé au cimetière d’Allériot.

Nous confions le Père Bonin à la miséricorde du Seigneur ; rendons grâce pour son service auprès des paroissiens et prions pour le repos de son âme.

Il naît le 12 avril 1935 à Allériot et entre en 1958 au Petit Séminaire de Rimont puis, en 1962, au Grand Séminaire d’Autun. Il est ordonné prêtre à Mâcon le 25 juin 1967.

D’abord Vicaire a Montret, Juif-La-Frette et Saint-Etienne-en-Bresse, il est nommé curé à Longepierre et Pourlans en 1969, puis en 1973, à La Chapelle-Saint-Sauveur, La Chaux et Dampierre-en-Bresse.

De 1988 à 1998, le Père Bonin est aumônier diocésain des équipes du Rosaire. En 1990, il devient curé à Saint-Usuge, Vincelles, Montagny-près-Louhans, Le Fay, Montcony et Aumônier de l’hôpital de Louhans.

Il prend sa retraite en 2010.

Sous le signe de la rédemption

Dans son homélie. Mgr Rivière a mis en exergue le fil d’or que le père Bonin avait choisi comme trame de son bel ouvrage écrit en 2016 et qu’il avait trouvé lui-même dans un reportage sur les JMJ de Rio de Janeiro en 2013 : « je suis marqué pour toujours du signe de la rédemption ».

N’ayant pas pu retenir la fin de la phrase inscrite rapidement sur l’écran de sa télévision, le père Bonin avait complété par ses mots à lui : « C’est ce que j’ai à cœur de partager ! ».

« Il faut savoir », disait-il, au début de cet ouvrage, « que ce monde a besoin de se réorienter vers son Créateur dont le désir était le bonheur de toutes ses créatures. Ce que l’on appelle le péché de l’homme a tout désorganisé le projet de Dieu et créé divisions et souffrances. Mais Dieu n’a pas voulu en rester sur cet échec. Il a immédiatement décidé de relever son œuvre tout en respectant le désir et la liberté de l’homme blessé ».

Pour sa sœur Jacqueline, une collaboration sans faille entre la nature et l’homme !

René était le 2e d’une fratrie de 4 avec une sœur aînée de 3 ans. À 14 ans, alors qu’il courait derrière un veau qui s’échappait, une violente douleur le prit au côté gauche. Il s’ensuivit de moins en moins de force ainsi que des difficultés pour manger et parler. Cela dura 7 ans. Il fut finalement hospitalisé à l’hôpital de Lyon pour une myopathie musculaire. À l’époque, il n’y avait pas de traitement. Un médecin lui a alors conseillé de manger du miel. Nos parents en ont acheté et un apiculteur a proposé de lui vendre 2 ruches pour qu’il fasse lui-même son miel ce qu’il a fait, d’où sa passion pour l’apiculture pendant 70 ans ! Il a découvert le monde courageux des abeilles, une collaboration formidable entre la nature, le climat et l’homme. À 21 ans, sa vocation sacerdotale précoce se trouva donc compromise par la maladie. Un merci particulier à Mgr Le Bourgeois d’avoir pris le risque d’ordonner un jeune fragile.

Un ministère créatif, avec un micro portatif !

Finalement, son ministère s’est très bien déroulé avec un micro portatif et un magnétophone. La maladie s’est stabilisée. Si l’effort physique n’était pas là, les idées et l’esprit ont toujours fonctionné. Ces 3 dernières années, avec la maladie d’Alzheimer, merci aux voisins pour leur aide précieuse. Merci aux Pères Frédéric Dumas et Emmanuel Wilhelm venus de temps en temps célébrer l’eucharistie à la maison ces derniers mois. Merci à Mgr Rivière d’être présent pour cette cérémonie d’adieu et à tous les prêtres qui ont pu venir, ainsi qu’au Père Pierre Labruyère qui a pris en main cette célébration.

Pour son neveu Henri, une vie près de Dieu et des hommes

Il y a deux façons d’évoquer son parcours : dire ce qu’il n’a pas été et ce qu’il a été.

L’abbé Bonin n’a pas été un homme qui, comme tant d’autres, a vécu loin de Dieu, des hommes de toutes les créatures vivantes qui peuplent la Terre et de la nature.

Il n’a pas été un voyageur, privé de compas et de boussole, obsédé par le temps et la vitesse. Les voyages de sa vie auront été à Lourdes et une unique fois, à Rome en 1963. Il n’aura pas été un homme du XXIe siècle, obsédé par la course effrénée du temps et des faux semblants.

L’abbé Bonin a toujours vécu près de Dieu et des hommes. Sa vocation a rythmé toute sa vie, au gré des célébrations de la vie du Christ, des baptêmes, enterrements, mariages, messes dominicales, fêtes paroissiales et régionales, kermesses-battoir et fabrication d’une crèche annuelle. De mème, l’abbé ne s’est jamais éloigné bien loin de la nature et de toutes les créatures vivantes. Il aimait les champs et les jardins.

Apiculteur, il comprenait et évoquait volontiers le comportement des abeilles qui, par les frémissements de leurs ailes, manifestaient leur joie d’être à l’ouvrage. Il recommandait d’éviter toujours avec elles les gestes brusques afin de ne pas être piqué.

Elles le considéraient certainement comme leur ami ! Sa devise : rien ne vaut le contact direct avec les hommes et les choses et, dans ce monde qui va et qui vient, on ne construit rien de solide loin de Dieu et sans les autres.

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