BERJOT Claude

Prêtre

1921 : Naissance à Génelard

1948 : Ordonné prêtre

1949 : Vicaire à Notre-Dame de Montceau-les-Mines

1952 : Curé d’Artaix

1954 : Curé de Sainte-Marguerite de Paray-le-Monial

1956 : Curé du Magny

1990 : Décède le 17 décembre

Jusqu’au bout… « Ce n’est pas nous qui choisissons le chemin menant au Seigneur, mais c’est quand même nous qui marchons »… La piétaille… Il s’appelait Claude Berjot. Il était prêtre… tout simplement… Le Seigneur avait dit : « Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, mais c’est moi qui vous ai choisis et qui vous ai établis pour que vous alliez et portiez du fruit »… Á l’appel , il avait répondu « oui » et quand il avait dit « oui » on était sûr que ce serait fait et qu’il irait jusqu’au bout, quoiqu’il arrive. C’était tout simplement un simple prêtre, engagé pour toujours au service du Christ et il en était « fier ». Un prêtre qui avait reçu une mission à remplir derrière le Christ et avec lui et qui l’a remplie jusqu’au bout avec ténacité, avec courage, avec toute sa bonne volonté pour sauver le monde… Il a été cette flamme, vacillante parfois, qui réchauffe, qui illumine et qui guide…

Taillés sur le même modèle, nous avions tout pour nous rapprocher et tout pour nous entendre… Mêmes idées… Mêmes façons de faire… Mêmes amis… Mêmes goûts pour le sport, pour la plaisanterie, sou-vent moqueuse, jamais méchante… Nous avions fait connaissance au Grand Séminaire, à mon retour de captivité (cinq ans de vacances, me disait-il en me taquinant…) et tout de suite, le courant était passé… La vie nous a séparés quelque temps pour mieux nous réunir à nouveau, dans le champ du Père, lui au Magny en 1956, et moi à Sanvignes, en 1957… Depuis lors, nous avons œuvré ensemble et je puis affirmer, sans que personne ne puisse me contredire, qu’en 33 ans nous n’avons jamais eu une seule dispute, jamais le moindre mot désobligeant… La vie nous avait appris à construire sur le roc… Je l’aimais tout simplement et il me le rendait… Nos paroissiens respectifs le savaient et le reconnaissaient… Nous avons vécu comme des frères jusqu’au bout…

Ce qui m’a frappé dans son comportement, c’est le souci qu’il avait de la vérité et de la fidélité en tout. C’était un vrai prêtre et un prêtre vrai… Le vrai pasteur connaissant ses brebis, les appelant par leur nom (et elles le lui rendaient bien même si ce n’était pas toujours apparent…). D’ailleurs l’affluence à son enterrement en est la preuve. L’église était bien trop petite. Paroissiens du Magny, de Sanvignes, de Monceau et d’ailleurs ont tenu, malgré des conditions climatiques détestables, à venir lui dire un dernier « adieu »…

Il leur avait consacré toute sa vie. 34 ans de sa vie de prêtre sur 42 ans de sacerdoce. Il « cultivait » sa paroisse comme il cultivait son jardin (dont il était fier, à juste titre). Il y apportait tout son amour. Pas une seule mauvaise herbe. Impeccable. Et il donnait le fruit de son travail à tout le monde. Tout juste s’octroyait-il de temps en temps avec ses amis fidèles, une journée de pêche ! (il aimait ça…). « Ça me fait autant de bien que 15 jours de repos » me disait-il… Jamais de vacances. Sa paroisse était son milieu privilégié, son Univers.

« Vrai »… Il l’était dans ses paroles… « Quand c’est oui, dites oui », avait proclamé le Seigneur… Et là, il ne se craignait pas quand la vérité était en jeu… car il ne transigeait pas avec sa conscience, il ne pactisait pas avec le péché… Le monde attend des saints c’est-à-dire des gens qui parlent peu mais qui vivent ce qu’il croient et Claude n’était pas un phraseur, ni un baratineur…

« Vrai » il l’était aussi dans ses actes. Il n’appartenait pas à la catégorie de ceux qui disent et ne font pas… Exigeant pour les autres (dans le bon sens du terme) parce qu’il voulait leur bonheur, il était encore plus exigeant pour lui-même… La preuve : la maladie de Parkinson qui l’a terrassé, l’a vu lutter, résister jusqu’au bout, sans aucune plainte, sans même solliciter l’aide de ses confrères pour son ministère malgré toute la souffrance physique et morale qu’il endurait… « Chapeau » comme il disait en parlant des autres…

« Vrai », il l’a été dans son affection pour sa famille et dans ses amitiés. Ceux qui l’ont bien connu, qui l’ont approché peuvent en témoigner et à son départ, ils ont dû ressentir, comme moi, une grande tristesse, comme un morceau de nous-mêmes qui s’en allait pour toujours…

« La Sainteté, disait le Curé d’Ars, n’est pas d’abord de se fixer un idéal, un programme… Il s’agit simplement d’aller jusqu’au bout de soi-même »… Claude, la maladie implacable t’avait diminué aux yeux des hommes… Elle t’a grandi aux yeux de tes proches et amis par la façon dont tu l’as acceptée et endurée… Merci de ton exemple et aide-nous à faire de même…

Église d’Autun – André Noury

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