Le Père Beeseau était né en 1916, à Gourdon, ce haut-lieu où il a voulu que son corps aille reposer.

Après le Petit Séminaire de Paray-le-Monial, et deux années de Grand Séminaire à Autun, il partit pour le service militaire, auquel s’enchaîna la guerre, suivie de plusieurs mois d’internement en Suisse. Il aimait raconter avec humour comment il fit en Suisse huit jours de prison pour n’avoir pas dénoncé un camarade évadé.

Rapatrié en 1941, il fut ordonné prêtre en 1943 et commença son ministère comme vicaire à Saint-Vincent de Mâcon.

Ce fut ensuite la période heureuse d’aumônier diocésain de la J.A.C., où il sillonna particulièrement la Bresse, regroupant de nombreux jeunes à force de douce obstination, de ténacité gentille, et obtenant d’heureux résultats par sa patience et son dévouement. Après quelques années à Rimont comme directeur spirituel, il fut nommé curé de Saint-Micaud, et entreprit d’en décaper l’église, se lançant à corps perdu dans des travaux qui l’accaparèrent tout entier, au point de nuire à son équilibre.

Même problème dans son poste suivant, La Guiche, où le même genre de travaux produisit les mêmes effets, encore aggravés, au point qu’il fallut l’emmener pour le faire soigner.
Très déprimé et fatigué, psychiquement et moralement, il vint se reposer au Grand Séminaire.

Et c’est là que le Père Couette le sauva. Il le prit avec lui aux Paroisses-Unies et peu à peu lui confia des responsabilités, où le Père Beeseau se sentit utile à nouveau.
Il devint pratiquement curé de Monthelon et à Notre-Dame d’Autun il était toujours prêt à confesser, à dire les messes du matin, à célébrer enterrements et mariages, et, surtout, il allait voir les malades, les personnes âgées, leur portant la communion avec une ponctualité insurpassable.

Il fallait seulement ne pas lui demander de préparer un sermon, ni de faire une réunion et lui laisser le temps de faire sa sieste et de se coucher de bonne heure.
Malgré quelques périodes dépressives, il semble que le Père Beeseau ait été heureux aux Paroisses-Unies, au milieu de ses confrères, faisant entièrement confiance aux trois curés qu’il y connut successivement…

Eglise d’Autun – Père Ernest Rosset